Somalie (1997-1998) La Somalie n'a pas été épargnée par les pluies diluviennes provoquées par El Niño. Dès l'été 1997, les...
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Somalie (1997-1998)
La Somalie n'a pas été épargnée par les pluies diluviennes provoquées par El
Niño.
Dès l'été 1997, les inondations ont frappé les régions du Sud, détruisant
récoltes et villages dans les zones voisines des fleuves Shabelle et Jubba.
La
situation a été dramatique dans certains endroits du bas Jubba, obligeant les
populations à dépendre de l'aide internationale.
Au-delà de la dimension purement humanitaire, les inondations ont affecté le
soubassement de l'économie locale : l'exportation des bananes et des ovins,
principale source de devises conditionnant l'importation de nourriture.
Plus de
la moitié des plantations de bananes a été détruite.
S'est ajoutée la décision
de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), acceptée par l'Union européenne
(UE), de suspendre en 1999 l'accès préférentiel de ce fruit sur le marché
européen, que garantissait la convention de Lomé.
Par ailleurs, l'apparition
d'une fièvre mortelle au Kénya, appelée " fièvre de la vallée du Rift ",
affectant les animaux mais transmissible à l'homme, a fourni une justification à
l'Arabie saoudite pour interdire en février 1998 les importations d'ovins et de
camélidés venant de Somalie (via le port de Berbera situé au
nord-ouest-Somaliland, sécessionniste).
Une grave récession économique était donc prévisible.
La dégradation des
conditions de vie dans les campagnes allait entraîner de nouvelles migrations
vers les villes, avec des conséquences mécaniques sur la sécurité et la
situation alimentaire des populations les plus fragilisées.
L'effet le plus
visible risquait de s'observer au Somaliland où le gouvernement autoproclamé de
Mohamed Ibrahim Egal avait réussi à maintenir une paix relative qui mettait
Hargeisa au niveau de bien des capitales africaines.
La réduction drastique des
taxes d'exportation allait donc probablement mettre en cause le règne d'Egal
fondé sur le clientélisme et mécontenter gravement les miliciens qui
bénéficiaient au moins de la nourriture grâce à leur ralliement au régime.
Dans
le sud de la Somalie, les conséquences seraient d'autant plus aiguës qu'elles
s'inscriraient dans un contexte politique....
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