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Sophocle Œdipe-roi Apprenant qu'il a, sans le savoir, tué son propre père et épousé sa propre mère, Œdipe se punit...

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« Sophocle Œdipe-roi Apprenant qu'il a, sans le savoir, tué son propre père et épousé sa propre mère, Œdipe se punit de ses mains en se crevant les yeux, avant de sortir tout ensanglanté de son palais. 10 15 20 25 CEDIPE.

- Périsse l'homme qui, en un pâturage, me prit par ma cruelle entrave, m'arracha à la mort et me sauva! Il ne fit rien là qui me rendît service.

Si j'étais mort alors, je ne serais ni pour mes amis ni pour moi un si grand tourment. LE CHŒUR.

- Je le voudrais bien, moi aussi. CEDIPE.

- Je n'aurais pas été l'assassin de mon père, les hommes ne m'auraient pas appelé l'époux de celle à qui je dois le jour, tandis qu'aujourd'hui je suis rejeté par les dieux, fils de parents impies, et j'ai même des enfants de la femme dont je suis né pour mon infortune.

S'il existe un malheur pire que le malheur même, voilà le lot d'Œdipe. LE CORYPHÉE.

- Et pourtant je ne sais si je dois te donner rai­ son; il valait mieux, pour toi, mourir que vivre aveugle. ŒDIPE.

- Ne me dis pas que je n'ai pas agi pour le mieux.

Ne me donne plus de leçons ni de conseils.

Car je ne sais de quels yeux, arrivé dans !'Hadès, j'aurais regardé mon père et ma malheureuse mère, puisque j'ai, sur tous deux, commis des crimes pires que ceux que l'on punit de la corde.

Mes enfants, nés comme ils sont nés, m'aurait-il été agréable de les voir? Ah non! du moins pas de mes yeux; pas plus que la ville, les murs, les images saintes de nos dieux: pauvre infortuné, moi, le plus glorieux des enfants de Thèbes, je me suis privé de tout cela, en ordonnant moi-même à tous de chasser le sacri­ lège, celui dont les dieux ont dévoilé l'impureté et la parenté avec Laïos.

Et, après avoir dénoncé pareille souillure en moi, pouvais-je, sans baisser les yeux, regarder mes concitoyens? 30 3s 40 45 so Non, non! Et même, si je pouvais fermer mes oreilles aux flots des sons, rien ne m'aurait empêché de barricader mon pauvre corps, pour le rendre aveugle et sourd à la fois.

Car il est doux, pour l'âme, de vivre hors de ses maux...

Hélas, Cithéron, pourquoi m'as-tu recueilli? Pourquoi, en me rece­ vant, ne m'as-tu pas tué sur-le-champ? Ainsi je n'aurais jamais dévoilé aux hommes de qui j'étais né.

ô Polybe, Corinthe, et toi, palais antique dont on disait qu'il était le palais de mon père, quelle plaie, sous de belles apparences, vous nourrissiez en moi! Car je me trouve aujourd'hui tel que je suis: un criminel, fils de criminels.

ô double chemin, val­ lon caché, bois et étrange passage au carrefour des deux routes, vous qui avez bu mon sang - celui de mon père versé par mes mains, vous souvenez-vous des crimes que j'ai commis, près de vous, de ceux que, plus tard, j'ai commis ici encore? Hymen, hymen, tu m'as donné le jour et, après me l'avoir donné, tu as fait lever une fois de plus la même semence; tu as ainsi montré au monde des pères, des frères, des enfants, tous du même sang, des fiancées, des épouses, des mères, - et toutes les horreurs qui se trouvent par le monde...

Mais il ne faut pas parler de ce qu'il est honteux de faire.

Vite,.... »

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