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Suisse (1986-1987) En 1986, la Suisse s'est trouvée livrée comme jamais au tourment des angoisses millénaristes. En mars 1986, le...

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« Suisse (1986-1987) En 1986, la Suisse s'est trouvée livrée comme jamais au tourment des angoisses millénaristes.

En mars 1986, le surprenant refus de trois citoyens helvétiques sur quatre de voir leur pays adhérer à l'ONU traduisait avant tout la crainte de se trouver un jour entraîné dans le maelström d'une conflagration mondiale. De même, peut-on interpréter l'approbation par une fraction importante de l'opinion du renforcement de la politique de refoulement des réfugiés politiques, suspects d'importer dans la paisible Confédération des ferments de conflits ou d'actions terroristes venus d'ailleurs.

Au cours du premier trimestre de l'année 1986, 1 606 demandes d'asile politique étaient ainsi rejetées, tandis que 222 étaient acceptées.

Le plus souvent, les candidats malheureux sont refoulés dans leur pays d'origine, avec tous les risques que cela suppose, lorsqu'il s'agit, comme c'est souvent le cas, de Kurdes de Turquie, de Tamouls du Sri Lanka ou d'Albanais du Kosovo... Mais c'est sur le terrain de l'écologie - et d'une manière mieux fondée - que cette angoisse du présent et de l'avenir s'est exprimée de la façon la plus spectaculaire.

L'"effet Tchernobyl" - le "traumatisme de Tchernobyl", comme dit la presse suisse - a été foudroyant dans la Confédération.

Tandis que se succédaient les manifestations en faveur de l'arrêt de la construction de toute nouvelle centrale nucléaire en Suisse, que deux représentants des Verts (Freie Liste) faisaient leur entrée au gouvernement du canton de Berne, tandis qu'à droite surgissait un "Parti libéral écologiste de Suisse" et que les sociaux-démocrates plaidaient en faveur d'un moratoire du nucléaire civil, les sondages montraient qu'à l'évidence, la majorité de la population suisse était d'ores et déjà acquise à l'idée d'un abandon progressif du nucléaire civil. Le courant sera bien difficile à remonter pour les tenants du lobby nucléaire suisse et pour le gouvernement de Berne.

En dépit de leurs efforts pour mobiliser des "contre-angoisses" (pertes d'emplois, nécessité d'économies d'énergie drastiques en cas de tournant radical dans la politique énergétique), ce.... »

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