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Suisse (1988-1989): Fin de l'insularité Rarement dans son histoire, la Suisse aura connu autant de perturbations et de remises en...

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« Suisse (1988-1989): Fin de l'insularité Rarement dans son histoire, la Suisse aura connu autant de perturbations et de remises en cause, et en si peu de temps que durant l'année 1988.

Pays politiquement paisible, habitué au compromis et sans histoires, il a même connu un scandale sans précédent, qui a abouti au départ dépité de la première femme entrée au gouvernement fédéral, ainsi qu'à la mise à l'écart sans gloire du procureur de la Confédération, l'homme chargé de la sécurité de l'État. Le scandale Chérie des sondages, quoique d'apparence un peu froide, réputée pour son opiniâtreté au travail et sa connaissance des dossiers, Élisabeth Kopp, ministre de la Justice durant quatre ans, a porté pendant cette période l'espoir des femmes en politique.

Elle se trouvait au seuil de la charge suprême - la Présidence de la Confédération - après avoir été élue à la Vice-Présidence par le Parlement, le 7 décembre 1988.

Cinq jours plus tard, meurtrie, comprenant mal ce qui lui arrivait, elle s'éclipsait par une porte dérobée, ayant brièvement annoncé sa démission en assurant: "Je n'ai rien à me reprocher, ni moralement, ni juridiquement." Un drame personnel tournait en sombre affaire d'État. C'est en effet à cause de son mari que la première femme du gouvernement suisse a trébuché et est tombée.

Informée par sa conseillère personnelle qu'une enquête était en cours contre la Sakarchi Trading pour blanchiment de l'argent de la drogue, Élisabeth Kopp a téléphoné à son époux pour l'en avertir ; et pour l'inciter à quitter ses fonctions de vice-président et de conseiller juridique de la société.

Ce fait connu et publié par la presse, le climat créé par les révélations sur des opérations impunies de blanchiment d'argent sale, les mensonges des principaux protagonistes de l'affaire ont rendu intenable la position du ministre de la Justice.

Sa crédibilité et celle du gouvernement étaient entamées.

Lâchée par ses amis politiques (le groupe radical), abandonnée par ses collègues du Conseil fédéral, Élisabeth Kopp a dû s'en aller. Et ce n'est pas tout.

Son immunité parlementaire a été levée par les Chambres fédérales.

Le 27 février 1989, elles ont ainsi autorisé, pour la première fois dans l'histoire de cet État, une action pénale contre un membre du gouvernement. Parallèlement, deux enquêtes parlementaires ont été ouvertes contre certains de ses proches collaborateurs et contre Rudolf Gerber, procureur de la Confédération, chef de la sécurité de l'État, coordinateur des enquêtes policières sur le trafic de drogue. Europe: mise au diapason Cet ébranlement du système politique est intervenu après un débat teinté d'inquiétude sur l'avenir du pays face à l'Europe.

L'espace qui s'organise économiquement autour de la Suisse et qui se constitue en grand marché ouvert pour ses membres et plus fermé pour les autres, a suscité la crainte de l'isolement, de la marginalisation forcée.

Les pragmatiques Helvètes qui, dans l'ensemble, n'avaient pas bien mesuré ce qui se préparait à leurs frontières, ont subitement perçu les dangers pour eux de cette construction économique. Mais, en même temps, ils ont continué à redouter que l'adhésion pure et simple à la Communauté européenne ne conduise à une sorte de désintégration nationale. Ils ont donc décidé de rester, pour l'instant, à l'écart, le prix politique d'une intégration ayant été officiellement jugé trop élevé.

"La Suisse ne doit pas adhérer, car elle ne doit pas sacrifier ses mécanismes de démocratie directe et son fédéralisme sous prétexte d'amélioration économique", déclarait peu avant son entrée au gouvernement Kaspar Villiger, le successeur d'Élisabeth Kopp. Dans un rapport publié en septembre 1988, le Conseil fédéral a engagé le pays sur une troisième voie.

Elle consiste à se mettre au diapason de l'Europe, pour être en état d'en.... »

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