Suisse (1989-1990) La Suisse a été confrontée en 1989 à une remise en question, sans précédent depuis la guerre, de...

« Suisse (1989-1990) La Suisse a été confrontée en 1989 à une remise en question, sans précédent depuis la guerre, de ses institutions.

Les autorités helvétiques se sont efforcées de rétablir la confiance envers l'État, qui avait été gravement ébranlée par le scandale Kopp.

Ministre de la Justice, première femme élue au Conseil fédéral (gouvernement), Elisabeth Kopp a démissionné le 12 janvier 1989. Elle avait transmis des informations confidentielles à son mari, administrateur d'une société dont le nom a été cité dans la plus grosse affaire de blanchiment d'argent de la drogue jamais découverte en Suisse.

Accusée de violation du secret de fonction, l'ancienne ministre de la Justice a été acquittée, au bénéfice du doute, le 19 février 1990 par le tribunal fédéral à Lausanne. Une commission d'enquête parlementaire a toutefois rendu, en novembre 1989, un rapport accablant sur l'affaire Kopp.

De plus, elle a mis en lumière de graves carences de fonctionnement au sein de l'administration.

Consacrant l'essentiel de sa force à la protection de l'État contre la subversion (des centaines de milliers de citoyens helvétiques ont été fichés auprès de la police pour leurs activités politiques), le ministère de la Justice n'avait pas toujours accordé toute l'attention voulue à la lutte contre les formes modernes de la criminalité internationale.

L'affaire de recyclage d'argent, à l'origine de la chute de Mme Kopp, a toutefois incité le Parlement à compléter rapidement le Code pénal suisse d'un nouvel article punissant le blanchiment d'argent d'origine criminelle, tandis que le gouvernement renforçait les effectifs de la section de lutte contre le trafic de drogue auprès de la police fédérale. Le malaise éprouvé par une partie de l'opinion publique à l'égard des institutions du pays ne s'est toutefois pas entièrement dissipé.

Le 26 novembre 1989, une initiative populaire.... »