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Suisse (2004-2005): Un fonctionnement gouvernemental en « faible régime » L’élection de Christoph Blocher au Conseil fédéral, en décembre 2003,...

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« Suisse (2004-2005): Un fonctionnement gouvernemental en « faible régime » L’élection de Christoph Blocher au Conseil fédéral, en décembre 2003, comme deuxième représentant de l’Union démocratique du centre (UDC), le parti le plus à droite de l’échiquier politique, a-t-elle changé le système suisse de concordance, ou, au contraire, la pratique de la concordance pouvait-elle changer l’UDC et son chef, désormais responsable du département de Justice et Police ? Les députés de la droite radicale et démocrate-chrétienne avaient ouvert la porte du gouvernement au populiste zurichois dans l’idée qu’ils trouveraient en lui un allié pour des réformes économiques d’envergure visant à désendetter l’État et à assainir le financement des assurances sociales.

Ils escomptaient en revanche que sur les autres dossiers, comme l’Europe ou l’immigration, ils sauraient empêcher ses excès.

Leur calcul ne s’est pas révélé faux d’une manière générale : en 2004, le « système » institutionnel suisse, délicate horlogerie, a supporté le choc.

Hormis à l’occasion d’une initiative de C.

Blocher consistant notamment à supprimer l’aide sociale d’urgence à des demandeurs d’asile sans papiers (mars 2005), il y eut peu de conflits. Cette nouvelle coalition fédérale a cependant eu trois effets importants. Premièrement, la collégialité du Conseil fédéral, cette discipline que les gouvernements suisses s’imposent pour compenser la diversité politique de leurs membres, s’est dégradée.

Une règle non écrite exigeait qu’après discussion et décision au sein du collège gouvernemental chaque ministre surmonte ses désaccords pour défendre devant le Parlement et le peuple la position élaborée en commun.

Désormais, chacun donne son opinion et personnalise sa politique, court-circuitant le processus d’élaboration en commun.

Ensuite, le pays, ne comprenant plus très bien, a manifesté son manque de confiance.

Ainsi, lors des trois votations de l’année 2004, portant sur une petite dizaine d’objets, le Conseil fédéral en a perdu six.

À plusieurs reprises, C.

Blocher a refusé de faire campagne, allant jusqu’à dénoncer le principe même de l’engagement gouvernemental en faveur de la position commune sur les sujets soumis au vote. Enfin, la perte de confiance dans le Conseil fédéral a provoqué à son tour une polarisation sur les deux forces qui semblaient tenir un discours « clair » : l’UDC elle-même, dont les scores ont continué de croître dans les cantons, bien qu’elle n’ait pas réussi à conquérir les exécutifs, et le Parti socialiste qui, se posant en résistant, a vu son électorat.... »

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