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Sujet: Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, « Remords posthume » Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,...

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« Sujet: Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Spleen et Idéal, « Remords posthume » Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse, Au fond d'un monument construit en marbre noir, Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse; Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir, Empêchera ton coeur de battre et de vouloir, Et tes pieds de courir leur course aventureuse, Le tombeau, confident de mon rêve infini (Car le tombeau toujours comprendra le poète), Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni, Te dira : « Que vous sert, courtisane imparfaite, De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts ? » –Et le ver rongera ta peau comme un remords. · Composition du poème « Remords posthume », écrit en 1847, appartient au recueil « Spleen et idéal ».

Il se situe à l’endroit où les poèmes évoquent l’image sensuelle et ambivalente de la femme. Vraisemblablement de type français, ce sonnet est composé de deux quatrains et d’un sizain disposé en deux tercets, fondés sur cinq rimes ABBA/ABBA/CDC/EDD.

(Il convient de noter qu’un sonnet français est généralement constitué de deux quatrains ayant une structure ABBA (2fois) et deux tercets CCD/EDE.) Le dernier vers, également appelé « vers de chute », présente une « pointe » c’est-à-dire un trait inattendu : « – Et le ver rongera ta peau comme un remords.

» Notons l’importance de la ponctuation : le texte est formé d’une seule phrase qui finit sa course au dernier vers.

Les virgules ponctuent le rythme de la lecture et en ce sens de la réflexion.

Elles permettent à la description de prendre peu à peu une place au sein de la représentation poétique. · Introduction Situation et idée directrice Baudelaire joue avec le lyrisme épicurien, cher aux poètes du XVIe siècle tel que Ronsard, et y glisse une ironie latente, une tonalité sarcastique, caractéristique de son écriture.

En revisitant un thème familier à la poésie lyrique, le poète nourrit cependant un nouveau dessein qui repose sur la volonté d’être plus brutal, de pousser jusqu’au romantisme le plus macabre. Hypothèse de lecture La femme à qui s’adresse le poème semble être Jeanne Duval, la « Vénus noire ». À travers une forêt de symboles, plus macabres les uns que les autres, le poète souhaite que cette « belle ténébreuse » connaisse la douleur éternelle du remords, ainsi que nous pouvons le noter à plusieurs reprises aux vers 1, 11 et 14.

Il s’agit également de percevoir le thème du carpe diem, traduit dans ce contexte grâce à un registre tragique, à mi-chemin entre la lyrique de Ronsard et l’ironie sarcastique des poètes désenchantés du XIXe siècle.

Le lecteur est confronté à l’évocation de l’élan vital d’une femme, aimée et détestée à la fois comme l’indique l’expression « courtisane imparfaite », que le poète désire étouffer.

Baudelaire, en effet, accompagne ce chant désespéré par une méditation sur la mort et les ravages du temps. Comment une femme aimée peut-elle devenir l’objet d’une telle haine et de la sorte devenir un objet.... »

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