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Sujet: Dans Le théâtre, A Ubersfeld affirme: "Une des caractéristiques les plus étonnantes du texte théâtral, la moins visible, mais...

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« Sujet: Dans Le théâtre, A Ubersfeld affirme: "Une des caractéristiques les plus étonnantes du texte théâtral, la moins visible, mais peut-être la plus importante, c'est son caractère incomplet".

Pour elle le texte théâtral est donc un texte troué qui exige du metteur en scène une interprétation.

Vous discuterez ce point de vue en prenant appui sur les oeuvres que vous avez lu ou étudié. Anne Ubersfeld adopte une position provocatrice en affirmant que le texte théâtral est "incomplet", ce qui suggère une véritable dépendance entre le texte et la mise en scène. C'est ce terme d' "incomplétude" qui doit être interrogé : on doit se demander dans quelle mesure le texte théâtral exige une mise en scène, et s'il peut s'en passer.

Dans les deux cas il y a problème : si le texte théâtral exige une mise en scène pour être complet, quelle est la valeur du texte "nu" qui est pourtant ce que nous avons le plus souvent à disposition? Et autrement, comment un texte peut-il avoir une valeur littéraire à la fois sans et avec une mise en scène? Quelle est la nature de ce texte? I.

Le texte dramatique est destiné à la mise en scène - Dans Lire le théâtre, Anne Ubersfeld souligne l'importance de la mise en scène pour révéler les potentialités du texte théâtral : la représentation est la somme de T (le texte) et T' (la mise en scène); elle précise que le texte au théâtre est troué, laisse des vides; et c'est à la représentation de combler ces vides.

Elle souligne aussi le danger qu'il y aurait à figer le texte, à le sacraliser en le mettant au centre de la mise en scène : il faut au contraire l'écarter, le rendre "mineur" pour augmenter la part de théâtralité.

Plusieurs auteurs de théâtre se caractérisent par une écriture dépourvue de recherche : par exemple dans Dom Juan, de Molière, la scène entre Dom Juan et les paysannes est écrite dans un style clair, simple à comprendre : la richesse du texte vient du jeu scénique très drôle qu'elle permet de créer, dans le va-t-vient de Dom Juan entre les deux paysannes à qui il fait la cour. - Anne Ubersfeld rappelle la distinction entre une lecture syntagmatique du texte et une lecture paradigmatique : la lecture syntagmatique privilégie le sens qui naît de la succession des mots entre eux, et la lecture paradigmatique décolle du texte, et examine les connotations, les allusions cachées derrières ces mots.

Au théâtre, la lecture paradigmatique est particulièrement riche, elle s'exprime dans la mise en scène : Ubersfeld donne comme exemple une mise en scène de Phèdre par Antoine Vitez en 1975, dans laquelle une bassine d'eau figure les larmes; les personnages vont s'y laver le visage pour figurer les pleurs.

Cet exemple enrichit le texte en alliant aux larmes l'idée de purification, en sous-entendant que la révélation de Phèdre a le caractère positif d'une expiation. II.

Mais le théâtre peut aussi se lire - Dans certaines pièces, le texte présente une valeur littéraire en lui-même : : ses pièces de théâtre ont en effet une tonalité poétique très importante, elles sont écrites dans la forme particulière du "verset".... »

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