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Sujet d'histoire. La Vëme République. De Gaulle et les institutions. (Il est demandé - de présenter les principaux enjeux scientifiques...

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« Sujet d'histoire. La Vëme République.

De Gaulle et les institutions. (Il est demandé - de présenter les principaux enjeux scientifiques du sujet, en analysant les documents qui l'accom­ pagnent; - de proposer quelques pistes d'utilisation de tout ou partie de ce dossier dans une classe de cycle 3 ; - de mettre en évidence les objectifs transversaux (maîtrise de la langue française, éducation civique) et de préciser les liens possibles avec d'autres disciplines enseignées à l'école primaire). Composition du dossier. Texte d'appui:« De Gaulle sans légende», Michel Winock (L'Histoire n° 134, juin 1990). [Ce texte est destiné à aider les candidats en les éclairant sur les enjeux scientifiques du sujet]. « Les hommes ont-ils besoin des «grands hommes» ? A mesure que les années passent, les Français sont conduits à ré-évaluer la place exacte qu'a occupée Charles de Gaulle dans leur histoire.

On voit bien ce qui a favorisé le consensus post mortem en sa faveur l'homme paraissait encore plus grand couché que debout.

Il était devenu pour les uns le champion de l'indépendance nationale face aux; deux « super­ grands » - et notamment face aux Etats-Unis.

Il vr�s­ tait pour les autres le grand législateur de la erne République (...).

Pour tous, il présidait au destin héroïque de l'Etat-nation, tout en étant le grand décolonisateur.

Son nom reste associé aux « glorieu­ ses années 60». Par réaction à la période prosaïque que nous vivons (tout au moins en France), nous avons la nostalgie plus ou moins floue de l'époque gaullienne, résonnant de grands mots qui n'étaient pas de misérables « petites phrases ».

Mais au fond, sans Lui, ne serions­ nous pas les mêmes ? Gérard Vincent, dans un texte décapant, s'est mogué jadis de « l'hypothèse inutile du grand homme»( ...). Pourtant, nous ressentons intuitivement que nous serions différents sans les marques laissées par De Gaulle sur notre vie collective et dans notre mémoire ( ...).

L'historien ne doit donc pas se lasser de « revisiter » De Gaulle - pour faire la part du réel et de l'imaginaire - sans jamais oublier que l'imaginaire est aussi une réalité». • Document 1 : Extraits de l'allocution radio-dif­ fusée du général de Gaulle du 20 septembre 1962, Mémoires d'espoir.

Allocutions et messages ( 19461969), (Plon, « Omnibus», 1996). « (...) un des caractères essentiels de la Constitution de, la Ve République, c'est qu'elle donne une tête à l'Etat (...).

Cependant, pour que le Président de la République _puisse porter et exercer effectivement une charge pareille, il lui faut la confiance explicite de la natioi;i..

Permettez-moi de dire qu'en reprenant la tête de l'Etat, en 1958, je pensais que, pour moi-même et à cet égard, les événements de l'Histoire avaient déjà fait le nécessaire.

En raison de ce que nous avons vécu et réalisé ensemble, à travers tant de peines, de larmes et de sang, mais aussi avec tant d'espérances, d'enthousiasmes et de réussites, il y a entre vous, Françaises, Français, et moi-même un lien exception­ nel qui m'investit et m'oblige.( ...). ( ...) en vue de maintenir et d'affermir dans l'avenir nos institutions vis-à-vis des entreprises factieuses, de quelque côté qu'elles viennent, ou bien des manoeuvres de ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, voudraient nous ramener au funeste système d'antan, je crois donc devoir faire au pays la proposition que voici : quand sera achevé mon propre se]?tennat ou si la mort ou la maladie l'interrom­ paient avant le terme, le Président de la République sera dorénavant élu au suffrage universel.

» • Document 2 : Extraits de la Constitution du 4 octobre 1958. TITRE I - DE LA SOUVERAINETÉ Art 3 - La souveraineté nationale appartient au peuple, qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum. TITRE II - LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE Art 5 - Le Président de la République veille au respect de la Constitution.

Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régµlier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, du respect des accords de Communauté et des traités. Art 8 - Le Président de la République nomme le Premier Ministre.

Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouver­ nement. Sur la proposition du Premier Ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. Art 9 - Le Président de la République préside le Con­ seil des Ministres. Art 10 - Le Président de la République promulgue les lois( ...). Art 12 - Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Presidents des assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée Nationale( ...). Art 15 - Le Président de la République est le chef des armées( ...). Art 17 - Le Président de la République a le droit de faire grâce. • Document 3 : Résultats du référendum du 28 septembre 1958 et du référendum du 28 octobre 1962 (Documents du Monde, octobre 1995, la Cinquième République 1958-1995). Talileau l : R�sultaU du rèfémidum dy 2h:ptembrc l9S8 pcrtaiit m la constilution do la V' République lnmlb • Votanls ,,IJ.uprlmé.l Oui Non M!lrooak 2Ji6{))464 .;fit 4624.111 % !U 1W 20 &1 Oulrc-mrr 19237118 (4297119 14192 9SO IH917l2 19Sl38 o/1 74î 1)111 4S 840642 J689J?)9 1 3&486251 li 066 502 944' 5419749 S,61 % SM îs,t• 149' ' Tableau 2: Rtullatl du réfémldum du 28 octobre 1962 port.an! sur l\lle.clion du prèddent de la République au �ll'fl!lc univeisel Outrt-mrr 60l )6S l!l2i47 6Sf .

J4l !S3 89,1 1 382 996 ◄1843 28185478 21 W4 l6J 16 97 13150 516 7914 538 37,74' • Document 4 : Pour la Constitution, affiche de Degueldre, Référendum du 28 septembre 1958. OUI .

A LA CONSTITUTION 'Atf.110,� .IO(IAL • Notre conscience historique est attachée à quelques grandes figures dont l'action a fondé l'unité nationale Bernard MALCZYI< / André JANSON De Gaulle fait partie de ces personnages..eme Régis Debray a dit qu'il était le« mythe du XX siècle». Il incarne le refus de la défaite en 1940, la fondation de la yème République et son premier Président.

Ce thème est abordé dans le texte d'appui. Le dossier proposé .traite de la mise en place des institutions de la verne République par le général de Gaulle.

Il est composé de documents de nature et de statut différents : des extraits de l'allocution du général du 20 septembre 1962, d'extraits de la constitution du 4 octobre 1958, de tableaux présentant les résultats des référendums du 28 sep­ tembre 1958 et du 28 octobre 1962, enfin une affiche de Degueldre pour le oui au référendum du 28 octobre 1958.

Ils permettent de nous interroger sur le rôle de de Gaulle concernant la mise en place de nos institutions. Corrigé : les enjeux scientifiques • L'établissement de la yème République. - Charles de Gaulle (1890-1970) est né à Lille, dans une famille catholique conservatrice.

Proche des idées nationalistes, il critique le parlementarisme. Le général se fait connaître comme expert militaire, partisan des blindés servis par une armée de métier. Il naît à !'Histoire le 18 juin 1940 pour incarner la résistance ; chef du Gouvernement Provisoire de la République Française en 1944, il démissionne en janvier 1946 faute d'avoir pu imposer ses idées sur les institutions futures.

Il les expose à Bayeux le 16 juin 1946.

Il propose de confier le pouvoir législatif à deux chambres (pour éviter la dictature d'une assemblée unique) et de renforcer l'exécutif confié à un Président aux pouvoirs accrus.

Cette proposition est rejetée par tous les partis qui adoptent une constitution parlementaire.

Elle ne permet pas de résoudre le drame algérien. Depuis 1954, l'armée est maîtresse du terrain, mais elle ne parvient pas à empêcher la guérilla et les actions terroristes du F.L.N.

Les gouvernements sont convaincus de la nécessité de négocier, mais aucun n'a l'autorité d'imposer cette solution à l'opinion, aux Européens d'Algérie et à l'armée.

Le 13 mai 1958, à l'annonce de la désignation à la Pr�sidence du Conseil (le Premier Ministre sous la Iveme République) de Pierre Pflimlin, partisan de négocia­ tions en Algérie, une émeute se produit à Alger, un Comité de Salut Public appuyé par l'armée prend le pouvoir.

Devant la menace d'une rébellion militaire et d'une guerre civile, les députés et les partis politiques font appel au général de Gaulle.

Il est nommé président du Conseil, il reçoit les pleins pouvoirs et le droit de rédiger une constitution. C'est un texte de loi qui définit les droits et les devoirs des citoyens et l'organisation des pouvoirs de l'Etat. Débat : Complot ou pas ? Pour les gaullistes, la IVème République est tombée de sa belle mort.

Pour leurs adversaires (Pierre Mendès France, François Mitterrand) c'est un coup d'Etat dont de Çiaulle a profité.

D'autres expliquent la mort de la rveme république par son impuissance à résoudre les problèmes de l'époque.

Le général a su jouer des événements, s'appuyant sur les réseaux gaullistes de Paris et d'Alger. - La constitution est préparée pendant tout l'été 1958 par des experts juridiques et des hommes politiques (Michel Debré, Guy Mollet, etc.) en s'inspirant du discours de Bayeux.

Elle est soumise par référendum (question posée aux électeurs sur l'organisation des pouvoirs) le 28 septembre 1958 (document 3). Elle est approuvée par 80% des votants.

Seuls 15% des Français se sont abstenus.

Le tableau permet de relever le poids des colonies (l'outre-mer). La constitution est promulguée la 4 octobre 1958. Une constitution faite par et pour le général De Gaulle qui veut.... »

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