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Sujet : Faut-il vouloir la paix à tout prix? Lors de conflits intérieurs ou extérieurs, lors de périodes d'attentats ou...

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« Sujet : Faut-il vouloir la paix à tout prix? Lors de conflits intérieurs ou extérieurs, lors de périodes d'attentats ou de paix', lorsqu'un conflit quel qu'il soit menace d'éclater, beaucoup d'États ou de citoyens se demandent : « Faut-il vouloir la paix à tout prix!».

C'est à cette question que nous tenterons de répondre au terme de notre réflexion2. L'introduction doit conduire à lo question posée, qu'elle peut ne pas ana­ lyser (cette analyse fait alors l'obiet de lo première partie du développe­ ment, ou problématique).

Parfont d'un constat ou de l'exposé d'une opi­ nion commune, l'introduction explique brièvement pour quelles raisons il convient de s'interroger sur une question précise.

Celle-ci est naturelle­ ment formulée à lo fin du paragraphe. Dans cette question, deux concepts sont essentiels à première vue : le verbe falloir et l'expression « à tout prix ,,3. Le verbe falloir a généralement deux significations.

li introduit d'une part l'idée d'obliga­ tion et, d'autre part, l'idée de devoir4.

Dans cette question, le verbe vouloir nous éclaire bien sur le sens du «faut-il».

En effet, à partir du moment où l'on se demande s'il faut ou non faire quelque chose, il existe un choix.

Ce n'est donc pas une obligation, car dans une obligation il y a absence de choix".

Par contre, l'idée de devoir implique celle de choix.

On est entièrement libre d'accomplir ou non un devoir.

Ici, il paraît donc évident que le verbe falloir sous-entend l'idée de devoir : est-il bien de vouloir la paix à tout prix! Le problème, dans l'expression « à tout prix», c'est le « tout»5 car il désigne n'importe quoi et c'est parce qu'on ne peut cerner ce qu'il désigne qu'il est dangereux.

Le «tout» est en quelque sorte sans limite, infini'.

li n'a aucune frontière1• Pour ne pas être hors su;et, Il est essentiel d'expliciter lo signification exacte de lo question en analysant ses concepts majeurs.

On découvrira alors les directions dans lesquelles il faudra s'engager pour traiter le su/et de manière précise et exhaustive. C:lui qui veut la paix, c'est l'État en tant qu'institution politique.

Les dirigeants de l'Etat ont pour rôle de maintenir la paix.

Si l'ensemble des citoyens était gouverné par une partie des citoyens, dirigeant le pays pour le bien de tous, et oubliant par consé­ quent leurs propres intérêts égoïstes, la paix se maintiendrait sans violence.

Cet État serait, selon Rousseau8, un État idéal; mais il est utopique.

Il faudrait que tous les citoyens agissent dans le seul but de bien faire leur devoir et oublient leurs intérêts propres9, ce qui semble impossible en fait10• L'État, s'il veut la paix, doit donc utiliser une certaine violence qui est par conséquent légitime.

Il doit utiliser la loi pour freiner toute violence vis-à-vis de lui-même, pour res­ ter stable11, car s'il est trop fragile, ses dirigeants peuvent être «remplacés» par des dirigeants plus forts, n'hésitant pas à employer une force illégale. C'est là que le problème du «tout» dans l'expression « à tout prix» se pose12• Le problème est de savoir jusqu'où la violence légitime reste légitime.

Certains États sont victimes de la loi du plus fort.

Le plus fort cherche le plus souvent à légitimer sa force de façon à l'exercer sans limite1 3• Il ne craint plus alors d'être remis en cause, puisque ses actes sont soutenus par la loi.

La paix qu'il maintient est en fait une « paix forcée» 14• Il se croit libre, mais il est esclave de lui-même, il est en contradiction avec l'ensemble des citoyens car il est obligé d'utiliser la force pour pouvoir maintenir son pouvoir.

À ses yeux, sa violence est légitime, mais elle ne l'est pas en fait si l'on considère que l'État doit représenter l'ensemble des citoyens et doit agir pour le bien de ceux-ci.

Les États �==:::111111========:-===========--:ir.=====d.l 1 - Curieux! En période de paix, la ques­ tion ne se pose guère. 2 - Le premier paragraphe prend bien appui sur des observations qui peuvent en effet in{roduire la question.

.Mais il fau­ drait préciser davantage ce qui rend cette question importante. 3 - Il est habile de s'interroger d'abord sur ces concepts, qui limitent la question (Le sujet n'est pas : « Qu'est-ce que la paix ?»).

Mais le concept « essentiel» est tout de même celui de paix. 4 - Attention.

On ne peut donner au mot obligation le sens de nécessité : c'est une confusion banale, mais philosophique­ ment grave.

Obligation et devoir ne s'opposent pas (cf.

« Il faut respecter autrui»).

Mais à ces deux concepts s'oppose celui de nécessité, qui exclut l'idée de libre choix (cf.

« Il faut manger pour vivre»). 5 - L'expression n'est pas très heureuse. 6 - Indéfini plutôt qu'infini.

Il faudrait préciser : n'importe quelle paix, à n'importe quelles conditions... 7 - Cette problématique n'analyse pas le concept de paix.

La suite du développe­ ment montre qu'est essentiellement con­ sidérée la paix politique.

Mais le pro­ blème de la paix se pose aussi sur le plan social (quelle que soit la société: une entreprise, une classe, une famille), voire sur le plan individuel (l'idée d'une paix intérieure).

Il ne faudrait surtout pas organiser le développement selon ces dis­ tinctions, si, en un sens, les problèmes sont les mêmes sur chacun de ces plans; mals il serait judicieux de montrer qu'on a perçu ces points. 8 - Référence trop allusive. 9 - Construction maladroite : on attend cette précision plus haut, car, sans elle, la paix ne se maintiendrait pas nécessaire­ ment dans l'État. 10 - On attend ici une analyse du con­ cept de paix idéale, évoque de façon trop allusive.

Cette paix, librement voulue par tous, n'est pas n'importe quelle paix.

Elle n'est pas non.... »

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