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Sujet: Force et réussite d'une scène d'affrontement au théâtre. Vous discuterez ce propos en un développement composé prenant appui sur...

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« Sujet: Force et réussite d'une scène d'affrontement au théâtre.

Vous discuterez ce propos en un développement composé prenant appui sur les textes que vous connaissez ? Une scène d’affrontement au théâtre peut prendre divers aspects : affrontement physique, verbal ou psychologique (par exemple un personnage en lutte contre lui-même ou contre la société).

Mais quel que soit le type d’affrontement, la force et la réussite de la scène ne dépendent pas d’un critère exclusif, mais d’un ensemble, c’est-à-dire du travail d’écriture de l’auteur, d’une mise en scène ou encore de la qualité d’un ou de plusieurs acteurs. De la sorte est-il possible de juger de la force et de la réussite d’une scène d’affrontement au théâtre sans assister à sa représentation ? Si oui quels arguments peuton faire valoir ? I/Scènes d’affrontement : distinction entre comédie et tragédie Jusqu’au XVIIe siècle la comédie est un genre risqué, car déprécié dans la Poétique d’Aristote.

Elle peint une image du monde sans valeur et dénigre l’espèce humaine.

Qui plus est, oeuvre de la pensée grecque, elle demeure le double négatif de la tragédie, résultant de procédés traditionnels comiques et sans finesse.

Malgré cela les poètes latins vont lui offrir une nouvelle voie.

Avec Horace (castigat ridendo mores) la comédie doit certes faire rire mais elle doit surtout se conformer le plus possible au réel, et d’après Térence, elle doit délivrer des intentions moralisatrices évidentes, afin de dénoncer des problèmes idéologiques.

Les scènes d’affrontement entre une pièce de théâtre comique et une pièce de théâtre tragique sont donc fondamentalement différentes.

Mais peut-être finissent-elles par avoir un résultat commun sur l’impact qu’elles produisent chez le spectateur ou le lecteur. La tragédie est par excellence un art de la parole.

Ses personnages n’existent en effet que dans les mots qu’ils prononcent.

Leur malheur et parfois leur bonheur dépendent pleinement de leur talent d’orateur, de leur capacité de persuasion.

Aussi les scènes d’affrontements ressemblent la plupart du temps à des joutes verbales dans les tragédies qui relèvent du genre délibératif, judiciaire et parfois épidictique.

Le monologue (affrontement psychologique où le personnage hésite la plupart du temps) appartient au genre délibératif.

Il y en a de nombreux exemples dans les tragédies de Corneille, notamment celle du Cid : ne sachant s’il doit provoquer en duel le père de Chimène, Rodrigue résume le dilemme auquel il est confronté (Corneille, Le Cid, I, 6, v.

309-310). Cependant il arrive souvent qu’il y ait une délibération produisant un débat entre deux ou plusieurs personnages, où chacun des interlocuteur exprime son point de vue pour combattre celui de l’autre.

Par exemple dans Andromaque (Racine, I, 2, v.

161-170), Oreste affronte Pyrrhus : il s’exprime en tant qu’ambassadeur des Grecs et est porteur d’un ultimatum pour Pyrrhus, roi d’Epire.

Soit ce dernier livre aux Grecs le fils d’Andromaque pour qu’il l’exécute soit c’est la guerre.

Son discours reste habile et repose sur un postulat vraisemblable.

Mais Pyrrhus n’a aucun mal à renverser l’argumentation, c’est donc une scène d’affrontement équilibrée où chaque personnage trouve une parade qui le sauve. Par ailleurs, quelle définition apporter aux scènes d’affrontement dans les comédies ? Tout d’abord la place de l’argumentation dans le registre comique ne va pas a priori de soi, car l’acte d’argumentation et de la sorte la scène d’affrontement paraissent trop sérieux pour un tel registre.

Or sans scène d’affrontement physique ou bien verbale le plus souvent ridicule, comment le dramaturge ferait-il rire ? Les scènes d’affrontement prennent ainsi souvent l’apparence d’une argumentation maladroite, par exemple dans les pièces de Molière, notamment dans Dom Juan.

En effet le faux raisonnement est l’un des ressorts traditionnels du comique les plus apprécié.

Plus un personnage cherche à convaincre, plus il se perd dans sa démonstration, il y a donc un écart entre l’intention et le résultat comme dans la scène ou Sganarelle s’indigne de l’athéisme de son maître et tente de le convaincre de l’existence de Dieu (III, 1). II/Talent et travail d’écriture du dramaturge Les scènes d’affrontement épousent diverses formes selon qu’elles appartiennent à la tragédie ou à la comédie.

Mais leur force et leur réussite reposent avant tout sur le travail d’écriture du dramaturge, le premier à être capable d’impressionner le lecteur.

Le théâtre doit convaincre, cette idée se retrouve exprimée dans tous les cas.

L’exemple de la préface de La Veuve (1634) l’illustre ainsi : « la comédie n’est qu’un portrait de nos actions et de nos discours et la perfection de ces portraits consiste en la ressemblance ».

La force des scènes d’affrontements se situe donc dans le talent de l’auteur à restituer la réalité (cf. mimésis : « imitation » en grec, théorie élaborée par Aristote). Le duo maître/valet, personnages typiquement théâtraux, est souvent le prétexte à des scènes d’affrontements.

La réussite de ces scènes reposent sur l’habilité du discours et se situe donc dans l’art d’écrire.

Les relations entre le valet et son maître sont souvent de cet ordre : soumission, complicité, rivalité, et tous les enjeux de la comédie reposent sur le "couple" qu'ils forment.

Cette observation se fonde sur les divers discours explicites entre ces deux personnages.

Dans le Mariage de Figaro, par exemple, la relation de servilité, perceptible aux formules de politesse, se complique d'une relation de complicité antérieure. À cela s'ajoute une relation de rivalité pour obtenir les faveurs de Suzanne. Dans le Mariage de Figaro le personnage éponyme devient « le Personnage » rival du Comte.

Maître et valet (sur le plan social) s'affrontent par l'intrigue, le maître étant entravé par les obligations de son statut, le valet ne disposant que de ce moyen.

Si la "légèreté" du rôle s'efface pour la densité du personnage, cette dernière relève de procédés théâtraux mais aussi des procédés d'origine romanesque.

Cela est enfin dû au ton même de la pièce, qui n'est pas seulement une comédie.

Nous sommes en 1784 et le XVIIIe siècle est en plein bouleversement. III/Talent de l’acteur et scènes d’affrontements vécues Malgré tout l’idéal du théâtre est de représenter, c’est-à-dire étymologiquement de « rendre présent ».

La mise en scène, l’exhibition des acteurs, l’ensemble des éléments capables de faire vivre cette représentation du monde réel sont au cœur du spectacle et il est presque légitime d’affirmer que la force et la réussite d’une pièce dépendent de cela. Le théâtre diverti, dénonce et énonce des vérités qui nous affectent.

Il nous rappelle sans ménagement que le destin est cruel et que la vie est fragile.

En ce sens il est donc « donneur de leçons » de philosophie ou de morale.

Depuis l’origine, le théâtre a pour fonction de créer un lien tangible avec la réalité.

Mais il apparaît que sa fonction moralisatrice est renforcée au XXe siècle aux vues des mises en scènes spécifiques qui le transforme en un laboratoire existentiel.

Prenons l’exemple du théâtre de l’absurde et de tous ces nouveaux genres théâtraux en marche vers la modernité (Artaud, Le théâtre et son double ; Ionesco, Rhinocéros ou La Cantatrice chauve ; Becket, En attendant Godot ou Fin de partie).

Il semble qu’ils aient pour vocation principale de nous enseigner une conception particulière de la vie et que chacune de ces pièces reflète fondamentalement du début à la fin l’affrontement de l’homme avec ses semblables, en somme son affrontement avec l’existence. I- Une pièce de théâtre, un lieu de confrontation Eugène Ionesco : « Il faut aller au théâtre comme on va à un match de football, de boxe, de tennis ». A- Le théâtre, lieu d'oppositions • Au théâtre, souvent deux camps sont opposés et le spectateur assiste à un match entre les deux équipes. Développez cette idée avec un exemple de votre choix. Ex : École des femmes de Molière.

Agnès et Arnolphe, le camp de la jeune fille et de son « blondin », beaux et jeunes VS le camp du vieux barbon, ridicule et égoïste.

=> Les spectateurs soutiennent les jeunes ! Chaque acte montre une progression de l'un des deux camps jusqu'à la victoire finale des deux amoureux, sous le regard content du public. B- Un lieu de heurts • Beaucoup de déplacements sur scène. • La représentation théâtrale peut être violente : physiquement ou mentalement. => Violence des sentiments, des passions (développez un exemple : jalousie de Phèdre, violence de la passion d'Hermione...). => Violence physique : fin d'Andromaque (la folie et la mort) Véritables scènes de combats : Cf.

Phèdre qui entraîne à la mort Hippolyte puis elle-même. • Bérénice, a été critiquée parce qu'elle ne contenait pas de morts => Racine a contesté le traitement conventionnel de la tragédie. C- Le combat de deux idéologies • La pièce peut mettre en scène l'affrontement de deux idées, idéologiques : dans Rhinocéros, Béranger VS les autres.

Il doit résister et se battre afin de ne pas devenir rhinocéros. • Ex : Phèdre est victime de Vénus => pour les héros de tragédie, le combat est perdu d'avance car ne sont pas maîtres de leur sort. Prenez et développez l'exemple d'une pièce qui oppose deux idéologies par exemple, deux idées, deux conceptions de la vie à travers deux (ou plusieurs) personnages.

Vous pouvez citer La Guerre de Troie n'aura pas lieu ou Antigone d'Anouilh par exemple. ∆) La pièce de théâtre peut, comme le suggère Ionesco, assimilée à un match ; l'opposition entre deux camps, deux idéologies hors de la réalité – le temps du match, de la représentation. I.

Le théâtre, espace qui se prête au débat d'idées. A- Le dialogue théâtral • Le dialogue est marqué par la polyphonie : plusieurs personnes => plusieurs points de vue, polyphonie. • Le dialogue => mettre en mots.... »

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