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SUJET « L'hlnnanisme ... tend à comprendre et à absorber toutes formes de vie, à s'expliquer, sinon à s'assimiler toutes...

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« SUJET « L'hlnnanisme ...

tend à comprendre et à absorber toutes formes de vie, à s'expliquer, sinon à s'assimiler toutes croyances, mêmes celles qui le repoussent, même celles qui le nient.

» D'après ces suggestions d'André Gide (Journal, éd.

de la Pléiade, page 816), vous ten• terez de définir ce que vous entendez vous-même par le mot d'humanisme. (C. A.

P.

E.

S. Lettres modernes, 1950.) RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES 1.

Faire tout particulièrement attention à éviter la, discussion philoso­ phique.

Cela est tentant, plus que jamais, mais dans tous les cas, c'est de mauvaise méthode.

Du reste, l'humanisme étant présenté ià moins comme une doctrine que comme une attitude intellectuelle, il importe moins d'élaborer des théories· que de faire sentir concrètement la ten­ dance humaniste.

On peut connaître, mais sans en espérer grand profit, la formule de Lalande : > réduisait lé rôle de l'homme et de ses libr.es initiatives dans la création littéraire, pour lui substituer une explication de type scientifique et déterministe).

Or, pour répondre à cette angoisse­ de l'homme dans un monde qui se déshumanisait de plus en plus, maintes doctrines surgissent, qui prétendent assigner des fins à l'action hu1naine.

Les premières années du sit�cle voiént se relever le christianisme, sous une forme traditionnelle ou sous une forme rénovée; les théories socialistes, ù l'autre ,·xtr1'- rnité, proposent à l'homme le but nouveau de la cité harmonirmse, et sans cesse, entre ces deux extrêmes, éclôsent des (( systèmes " nouveaux pour résoudre les problèmes essentiels de l'homme : des philosophies notamment.

ont d'éclatants retentissements, le bergsonisme, plus près de nous rexistentialisme, etc ....

En présence de ces solutions diverses, un certain désarro.i se fait jour et c'est peut­ être ainsi que la notion d'humanisme connaît un regain de faveur : n'y aurait-il pas un point commun, ou du moins la possibilité d'un point de vue commun, qui permette de rendre toutes ces doctrines intéressantes dans une sorte de syncrétisme où l'on ne garderait que ce qu'elles nous révèlent de l'homme? Un esprit particulièrement soueieux de synthèse et de totalité, A.ndré Gide, écrivait dans son Journal, un jour de 1926 qu'il réfléchissait sur la solution que la religion propose à notre inquiét,ide : immuable qu'imaginaient les psychologues classiques.

Certains vont même actuellement jusqu'à penser qu'il ne, faut assigner à l'homme aucune fin, ni religieuse ni sociale, car on s'expose, sans le vouloir, à retomber alors dans l'humanisme, traditionnel, qui invite à croire que l'homme a une' nature, une cc essence l> 1 comme on dit en philosophie.

La critique existentia• liste notamment remarque que défimr l'homme par les buts religieux ou sociaux qui 'lui permettront de réaliser sa llt\ture, c'est encore le définir d'une façon statique, c'est supposer qu'il y a un Homme en soi, un Homme pur et·id:éal.

Jean-Paul Sartre enseigne que « l'homme n'est rien d'autre q,ue ce qu'il se fait ll dans le concret de chaque.

situation, et que l'humanisme COJ!SÎste bien moins à réaliser le mytlî.e de l'Homme (quel que ·soit le co:p.tenu de ce mythe),, qu'à créer,· à tout moment, en pleine · · liberté, l'homme que seules nos actions définissent.

Dans La Nausêe, il témoigne d'un très vif mépris pour toutes les formes de J'humanismè moderne, parce qu'eÎles sont, au fond, « U!}e aliéna• tion de l'homme i> au profit de fins qui _lui sont étrangères.

Comme il le dira plus tard, seul « rexistentialisme est un humanisme >>, parce qu� seul il respecte cette absolue indépendance de l'h!)mme à l'égard de toute fin qui le dépasse, parce que seul il évite la mys­ tification par laquelle on prétend assigner à l'homme des fins · surhumaines. Il n'en reste pas moins vrai que les trois.

attitu.des humanistes que nous venons d'étudie.r · (rel_igieuse, socialè, exist.entialiste) ont en commun une conception active et constructive de.

l'homme · et s'opposent à l'idéal toléraçt, intellectuel et compréhensif de. l'humanisme traditionnel.

Il s'agit en somme ·de réafümr l'homme plutôt que de l'étudier, d'approfondir et de dépasser son humanité. plutôt que de la connaître et de s'y tenir. IIÏ.

L'humanisme a(! sens strict : une pensée à niv�au d'homme. A vrai dire, dépassem.ent, transcendance, approfondissement, voilà ,des.

mots dont se méfie un peu l'humaniste tout court, .

l'humaniste qui n'est ni chrétien ni marxiste, etc...; mais qui est purement et simplement préoccupé de_ penser à.

niveau d'homme; . son accueil n'est peut-être pas aussi universel que la pensée de Gide le laisserait croire et on peut se demander si, lorsqu'il.... »

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