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SU.JET N° ' 16 : L'UNION SOVIÉTIQUE: UN RÉGIME TOTALITAIRE AU XXE SIÈCLE Session septembre 2003 Doc. 1 · UN...

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« SU.JET N° ' 16 : L'UNION SOVIÉTIQUE: UN RÉGIME TOTALITAIRE AU XXE SIÈCLE Session septembre 2003 Doc.

1 · UN TÉMOIN RACONTE L'ARRESTATION DES KOULAKS' AU MOMENT DE LA COLLECTIVISATION DES TERRES EN URSS. « Trois jours plus tard, des hommes armés de fusil ont fait irruption la nuit et ils ont frappé aux fenêtres.

Ils ont dit: "Ouvrez la porte".

Ensuite ils sont entrés et ils ont demandé: "Est-ce qu'il y a des koulaks chez toi ?" Oui , fut la réponse.

Les pauvres enfants et mes frères s'étaient installés pour se reposer ; pour oublier la misère et la tristesse et la douleur.

Ensuite on leur a montré dans quelle chambre ils dormaient.

Alors ils sont entrés et ils ont dit : "Levez-vous, compagnons, vous êtes arrêtés".

Alors ils se sont habillés et ils ont dû aller avec eux au soviet du village.

Le jour d'après, on les a jetés en prison.

Des troupeaux entiers, comme du bétail, ils ont été chassés, à cause de la femne du père.

Notre père était un homme aisé qui possédait 40 dessiatines 2 de terre.

Nos parents, ils n'ont pas pu les déposséder parce qu'ils sont morts jeunes.

Les morts, ils ne peuvent les arrêter.

[ ...

] Les pauvres prisonniers sont restés en prison plusieurs mois.

Et puis on les a envoyés avec les familles dans l'Oural.

À la maison, les familles et les jeunes enfants ont dû se préparer.

Arrive un ordre sévère : emportez une hache, une scie et une pelle.

Puis les chères mamans ont fait des baluchons avec le peu qu 'elles avaient et qu'on leur avait donné, baluchons qu'elles ont gardés pour leurs fils jusqu'à ce qu'ils soient amenés à la gare.

Ah ! Ce fut là une heure de douleur; abandonner alors la patrie.

[ ..

.] Puis les familles ont dû monter dans un wagon à bétail, jusqu'à quarante personnes par wagon, et une fois tous dedans, alors on a fermé les portes.

Ah ! Ce fut un concert de lamentations et de pleurs.

Ils ont chanté l'hymne: "Jésus, précède-nous", pour la dernière fois.

Ce fut l'adieu.

Ils ne devaient pas sortir du wagon, même leurs besoins, ils devaient les faire à l'intérieur.

Cela provoqua une puanteur et une chaleur étouffantes à mourir.

Pendant des semaines ils ont voyagé jusqu'à ce qu ' ils arrivent dans les montagnes de l'Oural.

Enfin vint le jour où ils devaient descendre là où était désormais leur patrie.

» Lettre jointe à un rapport à son gouvernement du consul d'Italie à Kharlov 3, Sergio Gradenigo, le 1er octobre 1933, citée dans « Lettres de Kharkov », Cahiers du monde russe et soviétique, janvier-juin 1989. 1.

Les koulaks sont alors des paysans qui possèdent un peu plus de terres que les autres.

Ils sont hostiles à la collectivisation. 2.

environ 44 hectares. 3.

grande ville de 1'Ukraine. 108 © Delagrave.

Reproduction interdite. Exam'pro Hist./Géo. .......... BAC PRO Doc.

2 LE RÉQUISITOIRE DU PROCUREUR ' VYCHINSKI CONTRE « LES SABOTEURS », LORS DE L."UN DES PROCÈS DE Moscou, LE 11 MARS 1938. A. La politique économique de Staline rencontre de nombreuses difficultés.

La collectivisation des terres, la planification autoritaire de la production et la primauté donnée à des secteurs comme l'industrie lourde provoquent des pénuries, des tensions et le mécontentement de la population.

Le régime réagit par les grandes purges des « procès de Moscou » . « Dans notre pays riche de ressources de toutes sortes, il ne pouvait, et il ne peut arriver qu'un produit quelconque vienne à manquer.

Aussi la tâche de toute cette organisation de sabotage consistait-elle à provoquer le manque de produits existants chez nous en abondance, à maintenir dans un état de tension le marché, ainsi que les besoins de la population [ ...

]Malgré l'abondance des produits, nous manquons tantôt d'un produit tantôt d' un autre.

La faute en incombe précisément à ces traîtres.

Cela leur permettait[ .

..

] de créer un état d' esprit hostile au système d'administration de notre économie, à l'ensemble du [ ...

] pouvoir soviétique. Porter atteinte aux besoins vitaux de la population, c'est [ ...

] se servir de [ ...

] la famine pour étrangler la Révolution prolétarienne.

Mais l'opération n'a pas réussi ! Tel est le tableau révoltant, monstrueux de [ces] actes de sabotage et de diversion, qui tendaient non seulement à saper la capacité de détense et la puissance économique de notre pays, mais encore à provoquer le mécontentement et l'irritation dans les plus profondes masses de la population ...

» Cité dans P.

Broue, Les Procès de Moscou, collection « Archives » , Juillard, 1964. 1.

Le procureur Vichynski est le principal accusateur public lors des « procès de Moscou » . 109 Doc.

3 : AFFICHE SOVIÉTIQUE CÉLÉBRANT « LA JOURNÉÉ DU GYMNASTE » VERS l 940. Traduction du texte de l'affiche : « Vive la journée du gymnaste dans toute l'Union! » 11 0 © Delagrave.

Reproduction interdite. Exam'pro Hist./Géo. ~f:Ç.f~'2 Doc.

4 · EXTRAITS DU RAPPORT D'UN DES DIRIGEANTS DU RÉGIME SOVIÉTIQUE SUR DEUX REVUES LITTÉRAIRES, 1 4 AOÛT 1 946. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Andréi Jdano v est le successeur désigné de Staline.

En 1946, il critique la poétesse Anna Akhmatova et les deux revues littéraires qui ont publié ses œuvres. « Pourquoi donc, tout d' un coup, populariser la poésie d' Akhmatova ? Quel rapport a-telle avec nous, le peuple soviétique?[ ...

] Qu'y a-t-il de commun entre cette poésie et les intérêts de notre peuple et de notre État ? Absolument rien. L'œuvre d' Akhmatova appartient au lointain passé; elle est absolument étrangère à la réalité soviétique actuelle et on ne doit pas l'admettre dans les pages de nos revues. [ ...

]Que peuvent apprendre les œuvres d' Akhmatova? Rien, si ce n'est le mal. Elles ne peuvent semer que l'accablement, le défaitisme, le pessimisme, le désir de s'écarter des questions fondamentales de la vie sociale, de quitter la vaste route de la vie sociale et de l'activité sociale pour un petit univers étroit, d'émotions personnelles .

Comment peut-on lui confier l'éducation de notre jeunesse ? Et pourtant, c'est avec beaucoup d'empressement que l'on a publié Akhmatova dans [les revues] Zvezda et Léning rad[ ...

].

C'est là une grossière erreur politique.

» A.

Jdanov, 14 août 1946 Cité dans Notes documentaires et études, La documentation française, 1948. 111 Doc.

5 · LETTRE DE SOLJENITSYNE AU CONGRÈS DES ÉCRIVAINS SOVIÉTIQUES LE 16 MAI 1967. Alexandre Soljenitsyne est un écrivain russe, né en 1918.

Il a été déporté sous Staline, puis libéré.

Son œuvre, couronnée en 1970 par le prix Nobel, est alors consacrée à la dénonciation de la répression stalinienne.

En 1967, il a écrit au Congrès des écrivains soviétiques. « On ne suppose pas, on ne reconnait pas à nos écrivains le droit d'émettre sur la vie morale de l'homme et de la société des jugements qui soient en avance sur leur temps, d'expliquer à leur façon les problèmes sociaux, ou l'expérience historique que notre pays a acquise au prix de telles souffrances.

Les œuvres qui pourraient exprimer une pensée mûrie au sein de la nation, exercer.... »

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