Sujet n° 2 Culture et mondialisation Nous avons choisi pour votre deuxième travail un sujet bipolaire. Voici, très simplement, ce...
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Sujet n° 2
Culture et mondialisation
Nous avons choisi pour votre deuxième travail un sujet bipolaire.
Voici, très simplement, ce qu'est le cœur de votre sujet: examiner
les relations entre les deux notions.
Et, corrélativement, vous
devez percevoir l'écueil, le défaut à éviter : présenter deux exposés
juxtaposés sur chacune des deux notions...
ce qui ferait tomber votre
note nettement en-dessous de la moyenne.
Afin d'éclairer les attentes du jury, nous reproduisons un extrait
d'un rapport récent:
« Cette épreuve doit permettre de juger à la fois la culture générale
du candidat et son aptitude à comprendre notre civilisation, sa
capacité à se situer dans le monde contemporain.
Elle doit constituer également un moyen d'apprécier ses facultés
d'expression écrite.
Ce n'est pas, dans l'ensemble, un travail d'érudition, ni un pur
exercice littéraire qui est demandé.
Cette épreuve a finalement pour but d'amener le candidat à raison
ner, à analyser un problème, à trouver une ligne directrice pour son
étude, à séparer l'essentiel de l'accessoire, à s'efforcer d'utiliser au
mieux ses connaissances à bâtir un plan qui ne soit pas purement
artificiel, et finalement à prouver sa capacité à démontrer et à
communiquer de façon efficace.
»
Nous allons vous présenter maintenant une rédaction complète,
puis des éléments complémentaires sur les notions de culture et
communication, enfin une liste de sujets donnés à des concours
récents.
Nous effectuerons également quelques rappels techniques, en fonc
tion de l'expérience des copies de concours que nous avons corri
gées.
Exemple de copie développée
✓
« Nous sommes d'un temps dont la civilisation est en danger d'être
ruinée par ses moyens de civilisation.
» Cette affirmation d'un philo
sophe du siècle dernier peut s'appliquer aujourd'hui tout particuliè
rement à la culture face aux problèmes posés par la mondialisation
La multiplication des moyens techniques et leur diffusion mondiale
peuvent se révéler nuisibles à l'encontre des plus grandes valeurs
culturelles de notre civilisation.
Si l'on procède à un examen critique, culture et mondialisation sem
blent inconciliables si l'on s'en tient à une définition traditionnelle de
la première notion.
Sur le plan individuel, la culture est l'ensemble des connaissances
acquises et des facultés intellectuelles qui caractérisent une per
sonne.
Sur le plan collectif, c'est l'ensemble des aspects intellec
tuels qui caractérisent une région, un pays ou une civilisation.
La mondialisation est le fait de devenir mondial, c'est-à-dire de se
répandre dans le monde entier, ce qui implique l'idée d'uniformisa
tion, voire celle d'oppression.
*
Ainsi, culture et mondialisation sont souvent opposées, la seconde
étant présentée comme l'ennemie désormais irrémédiable de la pre
mière.
Mais il importe de dépasser èet antagonisme, en travaillant à l'éla
boration d'une nouvelle culture planétaire.
*
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1 - CULTURE ET MONDIALISATION SONT DÉSORMAIS SOUVENT OPPOSÉES,
CAR LA SECONDE EST PRÉSENTÉE COMME L'ENNEMIE IRRÉMÉDIABLE DE
LA PREMIÈRE.
Il convient d'abord d'exposer les diverses définitions du mot
«culture», pour montrer en quoi la notion de mondialisation y est
opposée.
La culture peut faire l'objet de deux séries de définitions.
La pre
mière série prend en compte deux degrés : celui de la civilisation et
celui de l'individu.
La deuxième série oppose la notion d'élite à celle
de masse.
La notion de culture doit d'abord se définir de manière traditionnelle
avant d'être considérée éventuellement de façon plus moderne.
Dans sa définition traditionnelle, la culture apparaît à deux degrés :
celui de la civilisation et celui de l'individu.
On emploie très souvent le mot culture pour désigner l'ensemble
des caractères spécifiques d'une civilisation dans le domaine de la
littérature, de la philosophie, des sciences et des techniques.
On
parle ainsi de culture occidentale, de culture latino-américaine, de
culture africaine ou chinoise, etc.
L'emploi du mot culture en ce sens ne tient pas compte du degré
de participation de chaque homme.
Au sens large, la culture recou
vre tous les aspects de la civilisation, elle provient de toutes les
couches de la société, et elle peut donc, à la limite, s'étendre à la
civilisation mondiale.
Au plan individuel, la culture recouvre l'ensemble des acquis intel
lectuels, artistiques, ou même manuels, d'un homme.
Le thème
« culture et technique» peut être abordé ici.
Il devra être revu de
plus près en étudiant l'impact des techniques mondialement répan
dues.
Il est habituel de considérer comme cultivé un individu qui possède
un certain nombre de notions qui font de lui un« honnête homme»,
au sens où on l'entendait au XVIIe siècle.
Il faut en profiter ici pour
signaler que le modèle classique qui s'était répandu du xv1e au
xv111° siècle, pouvait avoir une certaine vocation à l'universalisme
(tout au moins en Europe), mais sans susciter de réaction de rejet
comme la mondialisation.
« L'honnête homme» au sens classique,
puis celui du siècle des Lumières, devait être capable de compren
dre son époque, de s'intégrer au monde social, à son milieu de vie,
et éventuellement de porter un jugement critique sur ce monde et
d'y jouer un rôle actif.
Selon une formule classique, il lui fallait avoir
« des lumières sur toutes choses».
Une certaine dose d'élitisme apparaît déjà dans cette définition, mais
il est possible d'aller plus loin en ce sens, et ce sera un· nouveau
pôle de définition de la culture.
Pour les uns (cf.
nos premières définitions), la culture doit et ne peut
être comprise que comme résultant de l'ensemble des connaissan
ces, des usages, des langages, des modes de relation et d'expres
sion, des rapports d'organisation, de toutes les particularités
identifiant un groupe humain.
Pour les autres, au contraire qui défendent une conception élitiste,
ce qu'il convient de qualifier de culture, c'est uniquement ce qui peut
être identifié comme produit de la création d'œuvres intellectuelles
originales par des individus en quelque sorte spécialisés, notam
ment les écrivains et les artistes.
On peut alors aborder le problème de la mondialisation en souli
gnant que dans cette optique les produits culturels sont considérés
comme de simples marchandises.
Lors des discussions au sein de l'Organisation mondiale du
commerce (OMC), deux approches se sont opposées.
Dans l'optique anglo-saxonne, ou anglo-américaine, l'œuvre d'art
est conçue comme une simple marchandise.
Sur le plan des négo
ciations internationales, la culture est considérée comme un sous
ensemble de la sphère économique.
Celle-ci couvre l'ensemble des
activités humaines, et il n'est aucun motif valable pour déroger aux
lois qui doivent régir un système fédéral de libre-échange.
Dans l'approche française, qui a fait appel à « l'exception cultu
relle», l'œuvre d'art est une entité individuelle non marchande.
La
France a été soutenue dans ce combat par l'Allemagne et les pays
latins.
La délimitation respective des domaines de la culture et de l'écono
mie oppose l'Europe, notamment la France, et les États-Unis.
Cette
opposition entre libre-échange _et « exception culturelle» a fait pas
ser le premier point de vue comme une menace pour le second, et
même pour la culture européenne en général.
Il est vrai que l'image du «rouleau compresseur culturel » américain
est assez forte dans notre société de consommation.
Il faut reconnaître que le mode de vie et la culture des États-Unis
d'Amérique tendent à se répandre et à s'imposer sur l'ensemble de
la planète - à tel point que les restaurants McDonald's, plus fami
lièrement dénommés McDo, font maintenant figure de « lieux de
culture».
Habillés de «jeans » et de « tee-shirts », chaussés de « baskets»
ou « Nikes » ou « Doc Martens», se gavant de «hamburgers» en
sirotant du «coke» (Coca-Cola) avant d'aller rêver devant des
écrans de cinéma ou de télévision largement occupés par des pro
ductions d'autre-Atlantique, ou de s'adonner aux jeux électroniques,
les habitants de la planète, et notamment les jeunes, ont des
comportements stéréotypés.
Cette domination « culturelle » ne fait que refléter la domination éco
nomique et politique.
Depuis l'effondrement de l'URSS, les États
Unis sont désormais la seule puissance mondiale.
La Russie et les pays de l'Est sont en voie d'alignement sur beau
coup de pratiques américaines...
ce n'est pas l'un des moindres
aspects de la mondialisation.
La Chine elle-même s'ouvre au capi
talisme et à des modes américaines.
Ainsi le constat de l'américanisation du monde se traduit de la
manière la plus visible par l'uniformisation des modes de vie.
Les
pays du Tiers Monde eux-mêmes y aspirent.
Le danger de l'appauvrissement culturel ne peut plus être ignoré.
Dans un monde où il s'étend à un nombre toujours plus grand de
consommateurs, le fait culturel américain (avec ses prolongements
asiatiques) n'offre plus aux créateurs qu'un espace, et même une
liberté de création, de plus en plus réduits.
La « banalisation» économique de la « culture» provoque une res
triction de l'accès des artistes au public, et à la limite condamne la
réalisation de leur œuvre.
Cela se vérifie notamment dans les domaines qui nécessitent des
moyens techniques considérables, en particulier le « septième art»
dans beaucoup de pays, la production cinématographique est en
crise, ou même a disparu, ne pouvant faire face à la concurrence
des films « made in Hollywood».
L'accès au public passe évidemment par l'accès aux médias.
Or
ceux-ci sont de plus en plus monopolisés.
La domination américaine
s'était déjà affirmée dans le cinéma, puis la télévision.
Elle risque
de s'accroître avec le commerce électronique et Internet.
La réalisation même des œuvres peut être compromise.
Quel pays
peut fournir assez de capitaux pour produire des films à grand spec
tacle comme « Titanic» ou « La guerre des Etoiles» ? Ainsi la
culture cinématographique tend à devenir monochrome et plané
taire.
La création exige des moyens financiers de plus en plus importants
pour sa réalisation - d'où sa dimension économique - ou encore
simplement pour donner au créateur du temps pour créer.
Ainsi le risque d'une « norme culturelle unique», imposée par les
États-Unis, ne peut être négligé.
Et cette domination sera concomi-
tante dans la sphère politique.
Nous sommes donc confrontés au
triptyque « économie dominante - culture unique - pensée unique ».
Ainsi la mondialisation est souvent présentée comme l'adversaire
irréductible de la culture, dont elle menacerait la richesse et la diver
sité, voire l'existence même.
Pourtant, au-delà des réactions négatives ou défensives, il faut aussi
s'interroger sur la notion de culture mondiale, et se demander si une
mondialisation mieux conduite ne pourrait pas être finalement béné
fique pour la culture de l'humanité.
Il - IL FAUT DÉPASSER L'ANTAGONISME ENTRE CULTURE ET MONDIALISATION, EN ÉLABORANT UNE NOUVELLE CULTURE PLANÉTAIRE
Si la mondialisation prend souvent le visage de l'américanisation, il
ne faut cependant pas exagérer la menace.
La culture ne se résume pas à Hollywood.
Les Américains eux
mêmes apprécient des œuvres de la culture européenne, notam
ment françaises.
En sens inverse, il faut signaler les artistes amé
ricains, et notamment les cinéastes, qui ont été reconnus en Europe
avant de l'être pleinement aux États-Unis (Woody Allen, Clint East
wood...).
Ainsi peut apparaître un niveau réel de mixité de cultures.
Des écri
vains du monde entier écrivent aujourd'hui directement en anglais,
mais conservent leurs valeurs culturelles propres, à l'exemple de
Salman Rushdie.
La France accueille souvent des écrivains étran
gers de langue française, et l'un de nos récents Prix Goncourt est
d'origine Russe (Andréi Makine), tandis que le prix Nobel de littéra
ture a été....
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