Superstitiones aniles Des superstitions de vieille femme C'est ainsi que Cicéron décrit les croyances les plus absurdes, auxquelles seules croient...
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Superstitiones aniles
Des superstitions de vieille femme
C'est ainsi que Cicéron décrit les croyances les plus absurdes, auxquelles seules croient les âmes simples et superstitieuses (De na~ra
deorom, 2, 28, 70) ; mais Cicéron emploie souvent des expressions
similaires qui font des vieilles femmes le symbole même de la crédulité (De domo sua, 1OS ; De divinatione, I, 4, 7 ; 2, 7, 19 ; 2, 1S, 36 ; 2,
60, 12S ; 2, 68, 141 ; De natura deorum, 1, 34, 94 ; 3, 39, 92 ;
Tusculanae disputationes, 1, 21, 48; 1, 39, 93) - vieille femme étant
souvent synonyme de bêtise et d'irrationnalité par antonom_ase (selo~
1·étymologie populaire, anus dériverait du grec _dvous, > : cf.
Festus [Pauli Excerpta, 5, 2S-21 Lindsay], de la, la frequence de locutions comme la nôt~: lesfabella~ ani!es, > désignent des récits totalement 111at1onnels et peu credibles (cf.
toujours Cicéron, De natura deorom, 3, S, 12 où il va de soi
que la crédulité et l'incrédulité ne sont que les deux faces d'une même
médaille) : pour davantage d'occurrences, cf.
A.
Stanley Pease,
..\f.
Tu/li Ciceronis De natura deorom, 2, Cambridge, Massachusetts,
.
, .
1958, 997.
Le premier auteur à attester ce topos fut Platon, qui des1gnait ainsi l'éthique populaire, par opposition à la vérité ~hilosophique
(par exemple, Théétète, 176b), ou des récits mythologiques plus ou
moins crédibles (cf.
lysis, 205b; cf.
aussi Hippias Majeur, 28Se-286a)
: l'expression est ensuite reprise par les philosophes : cf.
~h~z Sénèque,
Ep., 94, 2 où les Anilia praecepla, les prover_bes d~ v1e1lle femme,
selon le philosophe stoïcien Ariston, sont des d1gress1ons sans rapport
avec nos besoins profonds ; cf.
Julien ( Or., 1.
1) qui compare Héraclius
le Cynique aux nourrices qui racontent des histoires.
Mais ce topos fut
surtout exploité dans les controverses religieuses et théologiques:
outre les passages déjà mentionnés de Cicéron, signalons un commentaire de Servius de l'Enéide (8, 187) et la première épitre de saint Paul
à 7imothée (4, 7) où on lit le conseil suivant: Tous 6È Pf P~).ous Kal
ypaw6Els µu8ous ,rapaLToû , >.
Des images similaires reviennent souv~nt sous la
plume des auteurs pour désigner les accusatio~s des Chrét~ens con~
les païens ou celles des païens contre les Chrétiens (cf.
Tatien, Oratio
contra Graecos, 3 ; Novatien, De Trinitate, 10, 50; Clément
d'Alexandrie, Protreptique, 6, 67, 1 ; Minucius Felix, Octavius, 11, 2;
13.
5 ; 20, 4; Lactance, Divinae lnstitutiones, S, 1, 14 ; S, 1, 26 ; S, 2,
7 ; 5, 13, 3 ; Irénée, Adversus Haereses, l, 8, 1 ; saint Jérôme, Ep., 121,
10 : 128, 1 ; Julien, Or., 8, 2, 161 b ; Prudence, Peristephanon, 6, 40 :
1o.
250).
Une variante comparant les vieilles femmes aux Juifs (cf.
par
exemple Origène, Commentaire sur l'Evangile de Jean, ,.10, 42 ; B~i_le,
Adversus Eunomium, 1, 14 [PG 29, 544]) trouve peut-etre son ong1ne
dans le pas4-age déjà cité de saint....
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