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Synthèse littéraire UN PRÉNOM SYMBOLIQUE ET PROGRAMMATIQUE Cette nouvelle porte en titre un prénom féminin, comme les autres nouvelles desFiUes...

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« Synthèse littéraire UN PRÉNOM SYMBOLIQUE ET PROGRAMMATIQUE Cette nouvelle porte en titre un prénom féminin, comme les autres nouvelles desFiUes dufeu.

Ce prénom évoque le passé lointain de la race des Sylvanides qui, à l'époque des druides, habitaient le Valois, et renvoie également au personnage de la pastorale et du théâtre des Italiens.

Son étymologie est claire.: Sylvie vient de sylva (en latin : « la forêt ») ; outre ce qu'il dénote, il a aussi des connotations mythologiques : les sylvains étaient les divinités de la forêt.

•Le monde réel pourrait donc d'emblée être transcendé. Le sous-titre, « Souvenirs du Valois» (presque l'anagramme du titre), associe d'ailleurs la temporalité subjective et la géo­ graphie personnelle de Nerval.

La nouvelle traitera évidemment de ces différents pôles de l'expérience du monde et de la vie. LE VALOIS UN ESPACE-TEMPS: L'ENVERS ET L'ENDROIT Le héros comprendra très vite que le cadre idyllique du Valois - que fut peut-être cette province boisée de la France - est le lieu des mutations sociales, économiques et affectives.

Ce récit nous donne en effet trois enseignements: une leçon sur l'espace: le retour sur un lieu O' expérience du narrateur dure environ vingt-quatre heures) ne correspond (malheureusement?) jamais à une régression dans le Temps; et deux leçons sur le Temps justement.

L'une triviale: toute recherche du temps perdu est vouée à l'échec; l'autre infütiment plus terrible: le souvenir lui-même peut être la victime du Temps, soit qu'il s'altère par le travail de la durée, soit que sa recomposi­ tion se dévalorise au contact de réalités nouvelles.

La mémoire devient ainsi un espace fuyant, labyrinthique comme le monde. STRUCTURES ET TEMPORALITÉ L'architecture de Sylvie est complexe car elle superpose plu­ sieurs niveaux temporels qui n'interfèrent qu'en apparence: le temps de la narration, le temps de l'histoire principale qui correspond à la jeunesse du narrateur, le temps de l'adoles­ cence et de l'enfance de ce dernier.

La progression chrono­ logique ordonne l'expérience du narrateur, et cela de manière d'autant plus irrévocable que le héros n'a cessé de céder à la tentation de la rétrospection Oes analepses en rhétorique) nos­ talgique.

C'est ce qui explique que la nouvelle soit structurée en surface selon un système d'échos que la critique nervalienne - s'identifiant au héros - a toujours privilégié oubliant, ce fai­ sant, l'instance narrative critique. Les chapitres II, III et XII, XIII se correspondent respective­ ment de part et d'autre des chapitres rv, v, vr, VII et VIII, rx, x, XI qui forment deux séries parallèles.

Mais nous avons vu- c'est l'avantage du commentaire détaillé progressif de la nouvelleque l'écho est toujours un contrepoint, jamais un reflet symé­ trique; quant aux retours en arrière, les flash-back, ils ont à l'évidence pour fonction de combler chirnériquement le pré­ sent de ce qui est irrémédiablemènt absent, perdu. Il semble bien que la disposition « en miroir» du texte ren­ voie à l'un des pôles de l'imaginaire nervalien: la volonté (vaine) de remonter le Temps, pour l'abolir; mais rappelons encore que c'est l'instance du héros qui manifeste ce tropisme.

L'épi­ logue détruit l'équilibre de cet ensemble, et dénonce une der­ nière fois les identifications, les assimilations, les conversions complaisantes binaires.... »

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