Syrie (1985-1986) La Syrie, malgré ses difficultés économiques et la prolongation du conflit libanais que Damas ne contrôle pas toujours,...
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Syrie (1985-1986)
La Syrie, malgré ses difficultés économiques et la prolongation du conflit
libanais que Damas ne contrôle pas toujours, demeure la puissance régionale avec
laquelle il faut compter.
Aucune paix dans la région n'est désormais concevable
sans elle: les Américains, qui avaient cherché à écarter les Syriens de la scène
libanaise, l'ont appris à leurs dépens.
Pourtant, au printemps 1986, les positions syriennes au Liban apparaissaient
moins solides qu'un an auparavant, surtout après l'élimination d'Élie Hobeika,
chef des milices chrétiennes, qui avait signé, le 28 décembre 1985, l'accord de
Damas avec les chefs des deux autres milices libanaises importantes, Nabih Berri
(chiite) pour Amal, et Walid Joumblatt (druze) pour le Parti socialiste
progressiste.
Cet accord tripartite était destiné à mettre fin à la guerre au
Liban, et définissait en même temps un programme de réformes institutionnelles
visant à la suppression progressive du régime confessionnel, tout en instituant
un système de "relations privilégiées" entre le Liban et la Syrie, en
particulier dans le domaine de la politique extérieure, des affaires militaires
et de la sécurité.
L'application de l'accord de Damas aurait sans doute permis
d'imposer une "paix syrienne" sur l'ensemble du territoire libanais, comme celle
qui règne dans la Bekaa, mais surtout, elle aurait institutionnalisé le
protectorat syrien sur le Liban.
L'hostilité du président libanais et des milieux phalangistes et, à un degré
moindre, l'opposition des intégristes chiites, ignorés par Damas, ont contribué
à la non-application de l'accord du 28 décembre 1985.
Cet échec syrien au Liban
n'est sans doute que momentané: onze années de guerre libanaise ont appris à
l'opinion internationale que le président syrien, Hafez el-Assad, sait attendre
pour imposer ses vues.
Ainsi s'explique le récent rapprochement jordano-syrien
(fin décembre 1985), alors que le roi de Jordanie et le président syrien ne
s'étaient pas rencontrés depuis six ans.
Un des atouts du président Hafez el-Assad est la puissance de feu considérable
de l'armée syrienne, entièrement rééquipée par l'Union soviétique, après la
débâcle des forces syriennes, en juin 1982, au moment de l'invasion israélienne
du Liban.
Le déploiement de missiles syriens près de la frontière libanaise, en
particulier les missiles SAM-2 (portée de cinquante kilomètres), inquiète
l'état-major israélien, qui sait qu'une guerre avec la Syrie entraînerait de
lourdes....
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