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Syrie (1995-1996): Résistance à la normalisation La Syrie s'est montrée le plus résistant de tous les États arabes face aux...

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« Syrie (1995-1996): Résistance à la normalisation La Syrie s'est montrée le plus résistant de tous les États arabes face aux efforts israéliens et américains engagés à partir de la conférence de Madrid (octobre 1991) en faveur d'une normalisation au Proche-Orient.

L'alternance des avancées et des blocages dans le dialogue entre Damas et Jérusalem a en partie été le produit d'une stratégie de la durée, mise en oeuvre par un président syrien ferme sur les objectifs et peu sensible aux pressions régionales et internes.

Son attitude a aussi en partie résulté d'une impuissance à modifier en profondeur les données économiques et politiques pour affronter la nouvelle donne régionale. A la demande des États-Unis, le président Hafez el-Assad a envoyé son chef d'État-Major, le général Hikmet Chehabi, rencontrer son homologue israélien à Washington les 27 et 28 juin 1995, afin de rapprocher leurs positions sur les arrangements de sécurité concomitants à un éventuel retrait israélien du plateau du Golan, conquis en juin 1967 et annexé le 14 décembre 1981.

La négociation a fait long feu, moins en raison du refus israélien de renoncer officiellement à ses stations de préalerte sur ce territoire syrien (au profit d'une surveillance par satellite ou d'une présence américaine sur le mont Hermon), qu'à cause de la volonté israélienne de garder 60 km² de territoire à l'est de Tibériade et le contrôle des sources du Banyas (300 millions m³/an), affluent syrien du Jourdain. Fermeté masquant vulnérabilité Une reprise des négociations a eu lieu à partir du 27 décembre 1995.

Elle bénéficiait de la détente apportée par la participation de la Syrie et d'Israël à la conférence euro-méditerranéenne de Barcelone les 27 et 28 novembre, au cours de laquelle les ministres des Affaires étrangères des deux États, Farouk el-Chare et Ehud Baruk, avaient échangé publiquement des propos conciliants. Elle est venue en réponse à la déclaration du nouveau Premier ministre israélien Shimon Pérès le 9 décembre, offrant d'ouvrir un nouveau chapitre avec la Syrie et évoquant un retrait israélien "jusqu'à la frontière internationale". Supervisés par Dennis Ross, responsable du dossier du Proche-Orient au département d'État américain, les entretiens à huis clos entre l'ambassadeur syrien à Washington, Walid Moallem, et le directeur du ministère des Affaires étrangères israélien se sont prolongés jusqu'au 4 mars 1996.

Ils ont été interrompus lors des attentats en Israël et finalement suspendus jusqu'aux législatives tenues en juin dans ce pays.

Damas était resté ferme sur les trois principes qui régissent sa politique régionale: échange des territoires contre la paix [résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité de l'ONU], reconnaissance du leadership régional syrien, en particulier sur le Liban, et médiation américaine pour la paix. L'incertitude concernant les proches élections israéliennes (juin 1996) et américaines (novembre 1996) n'expliquait qu'en partie les réticences du président H.

el-Assad à l'égard du processus de paix.

Plusieurs événements régionaux ont, en effet, illustré la vulnérabilité de son pays, lui faisant craindre l'isolement face à une avancée américaine dans la région.

La signature, le 15 février 1996, d'un accord de coopération militaire turco-israélien a ainsi été dénoncée comme une manoeuvre d'encerclement, à laquelle la Syrie a riposté en se rapprochant de la Grèce et de la Russie, pays qui accordaient aussi un soutien au PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), le mouvement séparatiste des Kurdes de Turquie.

La Syrie a refusé de prendre part au sommet "antiterroriste" de Charm el-Cheikh le 13 mars, qui visait en priorité les dix organisations laïques et le Jihad islamique palestiniens opposés au traité de paix et basés à Damas. Enfin, silencieux après l'élection le 29 mai 1996 du nouveau Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, les dirigeants syriens ont salué la déclaration finale du sommet des chefs d'État membres de la Ligue arabe au Caire (21-23 juin), évoquant, d'une part, leur volonté d'échanger la paix contre les territoires et, d'autre part, la légitimité de la résistance à l'occupation. Discrétion face à l'intervention israélienne au Liban La résolution de la crise internationale ouverte par l'opération militaire israélienne au Liban Raisins de la colère (du 11 au 26 avril 1996) illustra à.... »

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