Tchad (1986-1987) La guerre civile qui déchire le Tchad depuis plus de vingt ans a connu de nouveaux rebondissements au...
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Tchad (1986-1987)
La guerre civile qui déchire le Tchad depuis plus de vingt ans a connu de
nouveaux rebondissements au début de l'année 1987.
En effet, Hissène Habré,
maître de la capitale N'Djaména, depuis juin 1982, et s'appuyant sur le
dispositif militaire français Épervier, a pu reconquérir la presque totalité du
BET (Borkou-Ennedi-Tibesti) situé au nord du 16e parallèle jusqu'alors contrôlé
par le Gouvernement d'union nationale de transition (GUNT), fortement soutenu
par la Libye.
C'est dans la bande d'Aozou (extrême-nord tchadien) et en Libye
que se sont repliées les troupes libyennes et les forces d'un GUNT amoindri,
désormais présidé par Acheikh ibn Omar après l'éviction en novembre 1986 de
Goukouni Weddeye.
Trois raisons expliquent les rapides succès de Hissène Habré.
D'une part,
l'affaiblissement du GUNT dont les nouvelles divisions s'étaient traduites, en
août et octobre 1986, par des affrontements meurtriers entre ses deux
principales tendances, les Forces armées populaires (FAP) de Goukouni et le
Conseil démocratique révolutionnaire (CDR) d'Acheikh ibn Omar, qui l'avait
emporté.
D'autre part, en novembre 1986 et février 1987, la France a
sensiblement renforcé et redéployé le dispositif Épervier mis à la disposition
de H.
Habré depuis février 1986, répondant au désir réaffirmé de reconquête du
président tchadien.
Enfin, après octobre 1986, l'armée libyenne a contribué à
affaiblir l'opposition armée à N'Djaména en harcelant les forces de Goukouni
tombé en disgrâce à Tripoli parce qu'il se montrait disposé à négocier avec H.
Habré.
La Libye, estimant peu sûre la situation dans le BET et obsédée par
l'idée de son encerclement (6e flotte américaine en Méditerranée, voisinage
hostile à l'Est, à l'Ouest et au Sud), a engagé une offensive en territoire
tchadien en décembre 1986.
Mais en trois mois, ses troupes ont été décimées, car
peu motivées par les rêves annexionnistes du colonel Kadhafi et mal préparées à
cette guerre du désert.
Goukouni, retenu en otage à Tripoli depuis le 30 octobre 1986, a pu en février
1987 gagner Alger, d'où il a mené des négociations avec le régime de N'Djaména
pour parachever le protocole d'accord conclu dès octobre par son principal
lieutenant, Adoum Togoï.
H.....
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