Tchécoslovaquie (1988-1989) Au cours de 1988, le courant conservateur, dirigé par Milos Jakes, a réaffirmé sa position au sein du...
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Tchécoslovaquie (1988-1989)
Au cours de 1988, le courant conservateur, dirigé par Milos Jakes, a réaffirmé
sa position au sein du Parti communiste au pouvoir: le "pragmatique" Lubomír
Strougal, Premier ministre, et le "fondamentaliste" Vasil Bilak, "numéro deux"
du régime, ont dû se retirer.
Le nouveau Premier ministre, Ladislav Adamec,
avait manifesté depuis les années soixante une attitude tiède vis-à-vis de
réformes radicales.
Le programme de la nouvelle direction se résume dans le maintien de statu quo.
Les changements intervenus en Europe centrale et orientale l'obligent certes à
parler des réformes, à exprimer son soutien à la perestroïka de M.
Gorbatchev,
mais en pratique, elle s'emploie à minimiser l'étendue des réformes nécessaires.
La réforme économique déclarée et mise en oeuvre en 1988 ne mène pas - à la
différence de la Hongrie ou de la Pologne - à une économie de marché.
La gestion
bureaucratique et centralisée a été conservée et les entreprises restent
propriété d'État ; l'entreprise privée ne peut qu'être familiale, exposée de
surcroît à un régime fiscal très discriminatoire.
Les organismes d'autogestion
des entreprises nouvellement créés ne changent pratiquement rien.
La situation économique n'a pas substantiellement évolué.
Le revenu national a
augmenté de presque 3% en 1988, mais l'offre insuffisante en produits de
consommation et en services n'a pu suffire à absorber la hausse des salaires.
Le
recours aux importations payables en devises convertibles n'a pu qu'augmenter
l'endettement du pays.
La Tchécoslovaquie offrait dans le même temps des crédits
aux pays en voie de développement afin de soutenir l'exportation des produits de
son industrie mécanique, qui ne trouvent pas preneur sur le marché des pays
développés - crédits dont le remboursement apparaît aléatoire.
De tels crédits
pratiquement irrecouvrables engagent aujourd'hui un quart environ du volume
annuel du revenu national tchécoslovaque.
La Tchécoslovaquie n'est pas pour autant menacée par une crise sociale immédiate
comme la Pologne ou - dans une....
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