Devoir de Philosophie

Tchécoslovaquie (1991-1992) La difficile coexistence des deux nations La Tchéco-Slovaquie (selon l'orthographe officielle slovaque) a retrouvé sa pleine souveraineté en...

Extrait du document

« Tchécoslovaquie (1991-1992) La difficile coexistence des deux nations La Tchéco-Slovaquie (selon l'orthographe officielle slovaque) a retrouvé sa pleine souveraineté en 1991: le dernier soldat soviétique a quitté son territoire en juin; le pacte de Varsovie a été dissous le 1er juillet et l'ironie de l'histoire a voulu que sa dernière session d'"autoliquidation" se soit déroulée à Prague (que les armées du Pacte avaient envahie en août 1968) et ait été présidée par Václav Havel, l'opposant devenu chef d'État en décembre 1989. La diplomatie du pays a entretenu des rapports privilégiés avec l'Europe occidentale et les États-Unis, mais aussi avec ses voisins, la Hongrie et la Pologne. Deux tendances ont prédominé en 1991-1992: le risque de désintégration de la fédération de deux nations - tchèque et slovaque -, et le rétablissement de l'entreprise privée. L'Assemblée fédérale, composée de deux chambres, celle du Peuple et celle des Nations, s'est révélée incapable d'accomplir la tâche primordiale pour laquelle elle avait été élue en juin 1990: élaborer une constitution post-communiste. Elle n'est donc pas entrée dans l'histoire en tant que "constituante".

Les divergences entre les représentants politiques tchèques et slovaques concernant l'organisation de la coexistence étatique de ces deux nations en ont été la cause essentielle.

Les tensions entre Tchèques et Slovaques datent d'avant l'instauration d'un régime communiste, mais elles se sont perpétuées pendant, ainsi qu'après le tournant de 1989. La situation économique et sociale s'est beaucoup plus dégradée en République slovaque qu'en République tchèque entre décembre 1990 et décembre 1991, les prix à la consommation ont augmenté de 52% dans les pays tchèques et de 58,3% en Slovaquie; pour la même période, le coût de la vie était plus élevé en Slovaquie de 4,5 points dans les foyers d'ouvriers et d'employés, de 8,2 points chez les agriculteurs et de 4,6 points chez les retraités.

La production des entreprises de plus de 100 employés a chuté en 1991 de 24,4% en République tchèque et de 25,4% en Slovaquie, toujours selon les statistiques officielles de Prague.

En janvier 1992, le chômage, phénomène absolument nouveau dans les mentalités, a touché 4,4% de la population active tchèque contre 12,7% pour la population active slovaque.

Pour un poste proposé, il y avait, fin 1991, 4,6 demandeurs d'emploi en pays tchèque et 36,8 en Slovaquie, où ce fléau est devenu un grand sujet de préoccupation.

Enfin, plus de 80% des investissements étrangers en dollars sont allés, jusqu'au printemps 1992, vers les pays tchèques. La sensibilité "ultra-libérale", prônant réforme économique et "décommunisation" radicales, a été nettement plus forte dans les pays tchèques qu'en Slovaquie. Les courants politiques demandant une approche plus "sociale" des bouleversements économiques nécessaires se sont révélés majoritaires en Slovaquie, où même la haute hiérarchie de l'Église catholique s'est publiquement engagée dans ce sens, en signalant les dangers de la "privatisation" en cours. "Petite" et "grande" privatisations Le rétablissement de l'entreprise privée a marqué un tournant spectaculaire: fin 1991, en effet, 1338000 personnes se sont fait enregistrer comme entrepreneurs privés.

En fait, la majorité d'entre eux ont, parallèlement, gardé un emploi principal dans une entreprise appartenant encore à l'État, ou étaient employés par un autre entrepreneur.

Mais la tendance à la reconstitution d'une nouvelle couche sociale est incontestable.

Au cours de la "petite privatisation", inaugurée dans le cadre de la loi en janvier 1991, 14013 unités (commerce, ateliers, restauration, etc.) ont été vendues ou louées à long terme dans les pays tchèques et 7282 en Slovaquie en 1991.

A ces nouveaux propriétaires-entrepreneurs sont venus s'ajouter ceux qui, selon la loi sur la "restitution", ont récupéré leurs biens confisqués après l'installation du régime communiste en 1948. La "grande privatisation", initiée en 1992, a concerné quant à elle la moitié des entreprises étatisées.

Un procédé original, la "privatisation par coupons", a été mis en place et a été bien accueilli par la population: huit millions et demi d'habitants ont acheté un "livret de coupons" qui permet de devenir actionnaire des entreprises privatisables de leur choix; choix délégué en général à des centaines de "fonds".... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓