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Texte de Paul Valéry Commentez le texte suivant, puis posez dix questions que le texte vous suggère et répondez-y en...

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« Texte de Paul Valéry Commentez le texte suivant, puis posez dix questions que le texte vous suggère et répondez-y en une phrase, ou plusieurs phrases si le fond l'exige. « Le dipMme fondamental, chez nous, c'est le baccalauréat.

Il a conduit à orienter les études sur un programme strictement défini et en considération d'épreuves qui, avant tout, représentent, pour les examinateurs, les professeurs et les patients, une perte totale, radi­ cale et non compensée, de temps et de travail.

Du jour où vous créez un dipMme, un contr6le bien défini, vous voyez aussitôt s'organiser en regard tout un dispositif non moins précis que votre programme, qui a pour but unique de conquérir ce dipl6me par tous moyens.

Le but de l'enseignement n'étant plus la formation de l'esprit mais l'acquisition du dipl6me, c'est le minimum exigible qui devient l'objet des études.

Il ne s'agit plus d'apprendre le latin, ou le grec, ou la géométrie.

Il s'agit d'emprunter, et non plus d'acqué­ rir, d'emprunter ce qu'il faut pour passer le baccalauréat». PAUL VALÉRY, Essais quasi-politiques (in "Variété III" 1935-1936) Commenter, c'est d'abord dégager l'idée essentielle du texte, celle qui en constitue l'armature.

C'est ensuite en montrer les tenants et les aboutis­ sants, les pourquoi, les comment, c'est expliquer (et non paraphraser). Corrigé du commentaire Introduction Ce texte de Paul Valéry*, écrit en 1935, aborde un thème encore lar­ gement d'actualité: celui de la place des diplômes dans l'enseignement, en particulier le diplôme du baccalauréat. Encore aujourd'hui, malgré réformes et évolutions socio-économiques, le baccalauréat, premier grade de l'enseignement supérieur, est vu comme la clé pour l'accès à une formation puis à un (bon) emploi. • L'auteur a fait une très brillante carrière littéraire et pédagogique, devenant Professeur au Collège de France.

D exerça pendant des décennies une très grande influence intellectuelle. Son jugement n'en semble que plus sévère à l'égard de la IIIe République, qui avait voulu faire de l'enseignement son œuvre fondamentale. Symboliquement, il continue à marquer l'entrée dans la vie adulte.

Il a. donc un indéniable rôle social.

Mais il n'est pas certain qu'il corresponde à une réelle formation de l'esprit, non plus qu'à une culture digne de ce nom. Pour l'auteur, le diplôme, èt en particulier le baccalauréat, génère des stratégies qui sont largement conditionnées par les exigences d'intégration sociale (1).

Mais dans le même temps, la course au diplôme pervertit les buts de l'enseignement (Il). I - Les stratégies de passage du baccalauréat, en vue de l'intégration sociale : description et critique Le baccalauréat est un diplôme "fondamental", selon le texte, parce qu'il est fondateur d'une place dans la société à partir du certificat de culture qu'il constitue.

Le passage du baccalauréat est donc un enjeu à la fois social et culturel, d'insertion dans la société et de sanction de savoirs et savoir-faire.

Mais, remarque l'auteur, il entre beaucoup de manipulation et de pseudo-efficacité à court terme dans la préparation des diplômes. A - Stratèges et stratégies Élèves et professeurs sont unis dans le but matériel qui consiste à "co~uérir" le diplôme.

D'où l'idée d'une lutte, idée étayée par les termes de stratégie militaire employés par l'auteur ("conquérir", ''un dispositif'). Mais ces stratèges unis par le même but, sont aussi des "patients", à la fois clients souffrants du médecin qu'est l'enseignant et gens doués de patience pour la cause du diplôme.

Autant que l'énergie guerrière est utile la vertu de patience, nourrie de temps et de travait Ces travailleurs du diplôme sont aussi des emprunteurs du "minimum exigible" pour passer le baccalauréat, sorte de SMIC culturel, dans le cadre d'un dispositif programmé pour ce faire.

"Emprunter" renvoie ici à des stratégies temporaires, sans doute faites de "trucs" et non à des stratégies d'apprentissage véritable, d'acquisition. Pourquoi tous ces efforts ? Pour l'insertion sociale, plus exactement une bonne insertion sociale.

Dans ces conditions, la préoccupation de culture et de formation devient très accessoire.

C'est ce que déplore l'auteur. B - Les critiques de Valéry La conquête du diplôme est fort éloignée de l'intégration raisonnée de savoirs et savoir-faire, fort éloignée de la formation de l'esprit.

Pire même, elle est en totale opposition avec.

Et pourtant elle conditionne toute l'organisation de la scolarité, les programmes en particulier, ainsi que le "dispositif' mis au point pour les faire assimiler aux élèves. En effet, les partenaires de l'enseignement, maîtres et élèves, perdent leur temps et leur énergie à ce travail de conquête du diplôme, alors qu'ils pourraient étudier vraiment, progresser intellectuellement et spirituellement, dans leurs savoirs, leurs savoir-faire et leurs savoir-être. Les contenus d'enseignement deviennent le minimum exigible, une apparence de culture, un vernis destiné à faire illusion le jour de l'épreuve et puis à s'effriter ensuite.

En tout cas, il ne s'agit pas de savoirs authentiquement construits. Les méthodes de travàil ne visent plus à former l'esprit et l'être humain tout entier, mais à passer victorieusement un contrôle en vue d'un diplôme.

La formation de l'esprit devient un parcours d'obstacles. L'enseignement, transmission humaine de savoirs, savoir-faire et savoirêtre, est, lui, réduit à n'être qu'une suite de certifications à_ valeur sociale. La recherche du diplôme apparaît donc à l'auteur celle d'un certificat de culture minimum d'insertion, de rentabilité sociale immédiate (du moins à son époque, les années trente), mais sans être authentiquement formateur.

Pourtant, le but de l'enseignement reste bien la formation.... »

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