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TEXTE Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant.à partir de son étude ordonnée : «Il y a déjà quelques temps que...

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« TEXTE Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant.à partir de son étude ordonnée : «Il y a déjà quelques temps que je me suis aperçu que dès mes premières années j'avais .reçu quantité de fausses opi­ nions pour véritables, et que ce que j'ai depuis fondé sur des principes si mal assurés ne pouvait être que fort douteux et incertain ; de telle sorte qu'il me fallait entreprendre sérieu­ sement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opi­ nions que j'avais reçues jusqu'alors en ma créance et com­ mencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences.

Mais cette entreprise me semblant être fort grande, j'ai attendu que j'eusse atteint un âge qui fut si mûr, que je· n'en pusse espérer d'autre après lui auquel je fusse plus pro­ pre à l'éxécuter : ce qui m'a fait différer si longtemps, que je croirais commettre une faute si j'employais encore à déli­ bérer le temps qu'il me reste pour agir.» DESCARTES, Méditation·!. Approche du texte A.

Le thème: Il s'agit d'une réflexion sur le savoir humain, distinct de l'opinion. B.

Question implicite à laquelle le texte répond : Les connaissances que nous avons acquises depuis notre enfance sont-elles véritablement fondées ? C.

Réponse à la question: a) Idée générale Il s'agit d'un pseudo-savoir, d'opinions non fondées, il f aut donc réviser toutes ses connaissances et recommen­ cer dès les fondements ; pour ce faire, les connaissances seront soumises à l'épreuve du doute. b) Structure logique du texte : «Il y a déjà quelques temps...

incertain» : Prise de conscience de l'incertitude de son savoir. «De telle sorte...

sciences>> : Décision de la remise en question des connaissances. «Mais cette entreprise...

agir» : Le doute cartésien prend sa source dans une décision raisonnée. Analyse du texte A.

Explication commentée : a) Jeune encore, Descartes prit consciencè que .1'enseigne­ me11t qu'il avait reçu dès le collège ne pouvait le· satisfaire. La culture· du dix-septième siècle est une culture sans unité, de plus, l'autèur supporte mal d'avoir appris quelque chose d'autrui.

Insatisfait donc par le manque d'unité et de èerti­ tudes des connaissances acquises;· il est rapidement animé par cette soif d'unité qui l'engagera à rechercher le fonde­ ment d'une science totale. Il ne faut pas oublier que Descartes est d'abord un savant, orientant ses efforts vers le monde qu'il veut connaître, expliquer, dans cette mesure il lui faut rompre avec toute connaissance du probable qui prête'à discussion. Son but est alors de fonder une science du certain, sur le modèle des mathématiques auxquelles il voue une grande admiration.

Pour atteindre ce but, il est nécessaire de repousser tout ce qui ne fait pas l'objet d'une certitude jusqu'à · ce que soit découverte une réponse première et fondamentale.

Ce projet explique que dès le début des Méditations métaphysiques, Descartes décide de procéder à une révision générale de ses connaissances après avoir pris conscience que celles-ci n'étaient aucunement assurées : «Dès mes premières années j'avais reçu quantité de fausses opinions pour véritables» : Descartes envisage déjà de remettre en question le pseudo-savoir qu'il a acquis ; il rappelle d'ailleurs souvent la multiplicité des opinions qui s'opposent dans l'esprit, dont la plupart ne sont que des préjugés.

Il rapporte alors la naissance de son entreprise à une double expérience, intellectuelle d'une part, l'enseigne­ ment .lui a appris la diversité des opinions des philosophes, pratique d'autre part, son expérience humaine des voyages lui a révélé la diversité des mœurs. b} Les opinions sont souvent trompeuses, si on cherche à atteindre des certitudes il faut àvoir le courage de se défaire de ses préjugés ou de ses opinions.

C'est bien là aussi une exigence scientifique ; Bachelard dit bien que «la science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe s'oppose absolument à l'opinion».

L'opinion, même si elle est probable, n'est jamais fondée en raison, l'opinion «pense mal», «elle est le premier obstacle à surmonter...

il faut d'abord la détruire».

De son côté, Descartes affirme que les connaissances qu'il a acquises jusque-là, «fondées sur des principes si mal assurés» que la raison ne peut justifier, sont incertaines, douteuses et doivent donc être rejetéès : «Il me fallait entreprendre sérieusement une fois en ma vie de me défaire de toutes les opinions que j'avais reçues jusque-là en ma créance.» Croire n'est pas savoir, or c'est le �avoir que vise avec enthousiasme Descartes animé par une foi absolue dans le pouvoir de l'esprit. c) I.

L'auteur attache beaucoup de poids à la connaissance humaine dans tous ses domaines, cela explique son effort pour donner à cette connaissance la solidité et l'unité systé­ matique qui lui sera conférée par le fondement d'une méta­ physique, connaissance absolue de l'être.

C'est précisément dans les Méditations que Descartes cherche les principes métaphysiques devant founir le fondement de tout l'édifice du savoir.

Pour parvenir donc à une science du certain ou pour ,«étabHr- quelque chose de ferme et de constant dans les sciences», il faut avoir le courage de faire table rase de son pseudo-savoir et de «commencer tout de nouveau dès les fondements», en effet, dans la Méditation première, Descartes va commencer à mettre en cause l'existence du monde extérieur que nous appréhendons par l'intermédiaire des sens, or, les sens nous trompent quelquefois, par consé­ quent ils ne· sont d'aucune garantie pour la certitude cherchée..... »

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