Thaïlande (1999-2000): Redressement Alors qu'était célébré le centième anniversaire de la naissance du "père de la démocratie", Pridi Banomyong (1900-1983),...
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Thaïlande (1999-2000): Redressement
Alors qu'était célébré le centième anniversaire de la naissance du "père de la
démocratie", Pridi Banomyong (1900-1983), clientélisme et corruption étaient
plus que jamais dénoncés.
Comme les années précédentes, 1999-2000 a été rythmée
par les scandales.
Les critiques les plus sévères sont allées au ministre des
Finances, Tarrim Nimmamaehinda, et au ministre de l'Intérieur, Sanan
Kachornprasart.
Ce dernier, également secrétaire général de la principale
formation politique de la majorité, le Parti démocrate, a été accusé par la
Commission anticorruption d'avoir menti sur sa fortune personnelle et a dû
démissionner en mars 2000, à quelques mois des élections législatives
(novembre).
Le gouvernement de Chuan Leekpai paraissait toutefois capable de
gagner le pari de la durée.
Coalition antichoc
Le Premier ministre a, une fois encore, survécu aux débats de censure au
Parlement (27 janvier 1999 et 20 décembre 1999).
Plus respecté que réellement
populaire, il incarne dans l'opinion publique une autre manière d'être un homme
politique.
La longévité de la coalition s'explique également par la faiblesse de
l'opposition parlementaire.
Celle-ci se révèle incapable de présenter une
alternative crédible, ses leaders étant pour la plupart déjà discrédités.
Son
message politique ne convainc guère l'opinion et elle se limite à quelques
escarmouches parlementaires sans mettre réellement en péril la majorité.
Néanmoins, pour tenir compte des conflits internes à la coalition et de la mise
en cause répétée de certains ministres, le Premier ministre a dû se résoudre à
remanier trois fois son gouvernement en dix-huit mois.
Le dernier en date a
permis à Chuan Leekpai de confirmer la solidité de sa coalition face à la montée
en puissance du parti Thai Rak Thai ("Les Thaïs qui aiment les Thaïs") du magnat
des télécommunications Thaksin Shinawatra.
Le vice-président du Parti démocrate,
Banyat Bantadtan, a ainsi été choisi comme ministre de l'Intérieur.
De son côté,
le Chart Thai (Parti de la nation thaïe) décidait d'évincer du gouvernement ceux
qui s'étaient opposés à l'un de ses leaders, l'ancien Premier ministre Banharn
Silpa Archa (1995-1996).
Sur le plan de l'évolution des institutions, l'année 2000 aura vu la mise en
place progressive des principaux mécanismes de la nouvelle Constitution.
Les
élections sénatoriales au suffrage universel direct du 4 mars 2000 ont ainsi
souligné l'évolution des mœurs politiques.
Au-delà du fort taux de
participation, la Commission électorale a dû, en vertu de ses nouvelles
prérogatives fixées par la Constitution de 1997, invalider 78 élus sur 200,
qu'elle accusait d'avoir acheté leurs suffrages.
Le 29 avril, les électeurs de
35 provinces sur 76 sont donc retournés aux urnes.
Ces atermoiements de la
démocratie ont été l'occasion de vives polémiques dans la presse.
Le
gouvernement central a également été accusé de mauvaise gestion - le déficit
budgétaire a atteint 7 % du PIB en 1999 -, de brader les intérêts de la nation
au profit de l'étranger et de préparer les prochaines échéances électorales par
une forte hausse des dépenses publiques (300 milliards de bahts en 2000).
Dans ce contexte politique mouvementé, le gouvernement a bénéficié d'une
relative paix sociale.
Il est vrai que la reprise économique était au
rendez-vous et que l'État a veillé à la poursuite de ses projets
d'infrastructures afin de lutter contre le chômage.
Preuve de cette embellie, la
Thaïlande est devenue le premier pays asiatique à pouvoir se dispenser du
soutien du FMI.
Les exportations ont augmenté de 7,4 % en un an et 4 milliards
d'investissements supplémentaires ont été autorisés.
La confiance des
investisseurs a été dopée par la baisse de 25 % des prix du foncier et de
l'immobilier à Bangkok, par une réforme de la loi sur les faillites et la saisie
des hypothèques.
Enfin, l'inflation a baissé (0,3 %) et le taux de change s'est
stabilisé à 37 bahts pour un dollar américain.
Le tourisme a également repris (+
10,5 % en un an).
Les réformes avançaient cependant avec lenteur.
Les
privatisations étaient encore rares.
La restructuration des dettes du secteur
privé apparaissait difficile.
Ainsi, les crédits non performants représentaient
encore 38 % du total.
Dans le même temps, les entreprises thaïlandaises ont fait
preuve d'une bonne capacité à se réorienter vers les marchés étrangers les plus
porteurs.
Le royaume a su tirer profit d'un environnement régional qui
s'améliore.
Les firmes multinationales ont relancé leurs stratégies de....
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