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Thaïlande (2000-2001): Un nouveau gouvernement peu convaincant Accusé, fin décembre 2000, de dissimulation patrimoniale intentionnelle (4,5 milliards de bahts) dans...

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« Thaïlande (2000-2001): Un nouveau gouvernement peu convaincant Accusé, fin décembre 2000, de dissimulation patrimoniale intentionnelle (4,5 milliards de bahts) dans des déclarations effectuées en 1996 et 1997, Thaksin Shinawatra, devenu Premier ministre le 9 février 2001 et magnat des télécommunications, risquait de se voir interdire toute activité politique pendant cinq ans par une décision de la Cour constitutionnelle, une première dans l'histoire du royaume.

Le 6 janvier 2001, les parlementaires ont été élus pour la première fois selon un double mode de scrutin : 400 sièges ont été pourvus par un scrutin uninominal à un tour, 100 autres à la proportionnelle nationale sur listes de partis.

Cette consultation a été la première organisée en vertu des nouvelles lois de transparence de la Charte du peuple adoptée en 1997.

Avec 248 députés, dont 48 élus au scrutin de liste, le parti Thai Rak Thai (TRT), "Les Thaïs qui aiment les Thaïs", est devenu le pivot d'une coalition tricéphale formée avec le Parti du nouvel élan (NAP, 36 députés) et celui du Chart Thai (41 députés) de l'ancien Premier ministre Banharn Silpa Archa (1995-1996).

Cette alliance assurait au chef du gouvernement une large majorité, les 15 élus du Seritham ayant même apporté leur suffrage lors du vote d'investiture.

Faute de pouvoir réunir les 200 signatures requises, l'opposition s'est vu interdire toute motion de censure durant la législature.

Cette majorité sans précédent a été d'autant plus spectaculaire que 70 % des électeurs thaïlandais se sont rendus aux urnes.

En dépit du redressement économique amorcé après la crise monétaire de 1997, la majorité sortante n'a pas répondu aux attentes sociales et a semblé ignorer la paupérisation des paysans et d'une partie de la classe moyenne qui constituait son assise politique.

Chuan Leekpai restera néanmoins à ce jour le Premier ministre démocratiquement élu le plus longtemps demeuré en fonctions. Le 18 février, un gouvernement de 36 membres, organisé autour du Thai Rak Thai (27 ministres, dont 2 femmes), a prêté serment devant le roi Rama IX.

Le NAP a obtenu 5 portefeuilles dont celui de vice-premier ministre et ministre de la Défense pour son leader le général Chavalit Yongchaiyuth, le Chart Thai devant se contenter de 6 postes ministériels secondaires.

À peine formé, le gouvernement a été confronté à de multiples difficultés.

La première concernait le financement des mesures coûteuses de son programme électoral (900 milliards de bahts).

Le Premier ministre s'est engagé à faire adopter un moratoire de trois ans sur les dettes des agriculteurs les plus pauvres, à octroyer une subvention d'un million à chacun des 77 000 villages du royaume, à établir une couverture maladie pour tous, une consultation hospitalière pour 30 bahts, à instaurer un plan de soutien aux petites et moyennes entreprises et à faciliter une reprise par l'État des créances douteuses des banques par une structure publique.

La rigueur budgétaire du gouvernement démocrate précédent, qui avait permis de diminuer la dette de l'État (57,6 % du PIB) et d'étoffer les réserves de change, a semblé bien lointaine.

La mise en œuvre et le financement de cette politique économique ont inquiété le FMI.

La stimulation de la croissance par le déficit budgétaire (4,2 % du PIB) a paru hasardeuse à l'heure où, pour la première fois depuis trente mois, le commerce extérieur était à nouveau déficitaire.

Le pays comptait par ailleurs dix millions de personnes à la recherche d'un emploi. Une politique économique à rebours Mois après mois, le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de croissance, la priorité étant davantage de la préserver que de l'accélérer.

Il restait à savoir si le gouvernement était tenté par une politique protectionniste.

La réduction des importations de produits finis et semi-finis est devenue un leitmotiv ; une campagne de promotion des produits thaïlandais l'a laissé penser.

Le TRT était tenté de remettre en cause les privatisations, tant dans leurs modalités que dans leur principe.

Le Premier ministre, hostile à des cessions d'entreprises publiques à des investisseurs étrangers, a cependant prévu d'introduire en Bourse 17 entreprises, d'une valeur totale de 800 milliards de bahts. La volonté du gouvernement de lutter contre la corruption et sa réforme administrative laissaient plus sceptique encore.

Le 29 janvier 2001, il fallut convoquer un scrutin législatif partiel après l'invalidation de 62 députés, dont 32 du TRT et 8 du NAP.

La majorité des élus (41) venaient des circonscriptions du Nord-Est.

De nouvelles affaires.... »

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