Devoir de Philosophie

, , THEORIE ET EXPERIENCE En quoi consiste la connaissance scientifique? Quels rapports entre l'expérience et la théorie, dans la...

Extrait du document

« , , THEORIE ET EXPERIENCE En quoi consiste la connaissance scientifique? Quels rapports entre l'expérience et la théorie, dans la constitution des sciences? Comment se construisent les concepts scientifiques? Telles sont les grandes questions qui, sous diverses formulations, sont le plus souvent proposées à l'examen des candidats. DÉFINITIONS ► l'expérience Le mot n'est pas univoque.

On distingue : ■ L'expérience-pratique : savoir ou savoir-faire acquis par la répétition de certaines conduites (avoir de l'expérience). ■ L'expérience-observation : constatation plus ou moins précise de certains faits. ■ L'expérience-expérimentation scientifique proprement dite, inséparable d'une théorie. ► la théorie Au sens large, scientifique ou non, une théorie est un point de vue intellectuel (théorein, en grec, signifie contempler). ■ Plus précisément, elle est un ensemble d'idées coordonnées logiquement.

En ce sens, on parle de la théorie d'un économiste, de la théorie de l'évolution de Darwin, d'une théorie philoso­ phique ou scientifique. ■ La coordination des propositions peut enfin constituer une théorie systématisée mathématiquement. Ainsi la loi de la pesanteur et les lois de Kepler sur les mouve­ ments des planètes sont déductibles mathématiquement de la théorie newtonienne de la gravitation. ■ -.c , 0 Une théorie simplement cohérente n'est pas nécessairement A.

scientifique.

Si la science est une certaine connaissance du réel (du vivant, des phénomènes lumineux, etc.), elle doit vérifier ses propositions par une expérimentation.

Mais les rapports de la théorie et de l'expérience, dans la pratique scientifique réelle, n'ont pas la simplicité qu'on pourrait croire. OBSERVATION, THÉORIE, EXPÉRIMENTATION Claude Bernard pense rendre compte de la démarche scientifi­ que par la succession de trois moments : ■ L'observation, ou constatation d'un fait. ■ La démarche théorique : à propos d'un fait observé, une idée ou hypothèse naît dans l'esprit du savant. ■ L'expérimentation, qui infirme ou confirme cette hypothèse. ► l'observation suppose une théorie À Claude Bernard, on a pu objecter qu'aucune observation n'était possible sans une idée préalable, capable de diriger l'atten­ tion vers des faits significatifs. « Les théories ne procèdent jamais des faits.

Les théories ne procèdent que de théories antérieures souvent très anciennes.

Les faits ne sont que la vole, rarement droite, par laquelle les théories procèdent les unes des autres.

Cette filiation des théories à partir des seules théories a été très bien mise en lumière par A.

Comte lorsqu'il a fait remarquer qu'un fait d'observation sup­ posant une idée qui oriente l'observation, il était logiquement Inévitable que des théories fausses précédassent des théories vraies.» (G.

CANGulLHEH, u Con­ naissance de la vie, 1965, Vrin, p.

50.) ► la vérification expérimentale Il paraît d'abord évident qu'une théorie est confirmée ou infirmée par les faits expérimentaux, explicitement et cons­ ciemment construits, saisis à l'aide d'instruments et mesurés (à la différence des faits pré-scientifiques). Mais si précises et nombreuses que soient les expérimentations, la question se pose toujours de savoir si l'on a le droit de pas­ ser de quelques faits à des propositions universellement valables. Rien ne peut par ailleurs assurer qu'une autre théorie, plus expli­ cative, ne rendrait pas mieux compte des faits en question que celle qu'on pensait vérifier par eux. Une théorie est scientifique s'il est possible de l'infirmer.

Une théorie n'est scientifique, selon Popper, que si l'on peut déter­ miner les conditions qui permettraient éventuellement de mon­ trer qu'elle est fausse. « Les théories ne sont jamais vérifiables empiriquement [...].

C'est la falsifiabi­ lité et non la vériflcation d'un système qu'il faut prendre comme critère de démarcation (entre une science authentique et ce qui n'a que les apparences d'une science).

Un système faisant partie de la science empirique doit pouvoir être réfuté par l'expérience.» (K.

R.

POPPER, u logique de la découverte scien­ tifique, 1934, tr.

fr., pp.

37-48.) Seule l'histoire des sciences donne une idée de la complexité con­ crète du rapport de la théorie aux faits expérimentaux dans cha­ que science.

Et « c'est l'essence propre de la science, écrit Hus­ serl, d'être hypothèse à l'infini et vérification à l'infini». Toutefois, si la pratique scientifique articule toujours théorie et expérience comme deux moments inséparables, c'est bien la pen­ sée théorique qui détermine le mouvement constitutif de la connaissance. « L'expérimentation, et même la simple observation, sont des théories en acte.

Un objet scientifique (le soleil, l'atome de carbone) est une théorie cristal­ lisée; un instrument d'expérience, ce type particulier d'objet scientifique, est "une pensée construite, une pensée en partie réalisée par la technique".» (Bache­ lard in J.

ULLMO, La Pensée scientifique moderne, 1969, Flammarion, p.

97.) ► « la raison doit prendre les devants» (Kant) Réfléchissant sur l'essor des sciences expérimentales, Kant en dégage le trait essentiel.

Depuis Galilée, les faits sont -deve­ nus intelligibles parce que la raison les organise, les structure selon ses propres exigences.

On ne comprendrait pas, sans cela, l'accord des structures mathématiques, construites par l'esprit,.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓