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Thomas d'Aquin (Saint) 1225 -1274 « Si nous résolvons les problèmes de la foi par seule voie d'autorité, nous posséderons...

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« Thomas d'Aquin (Saint) 1225 -1274 « Si nous résolvons les problèmes de la foi par seule voie d'autorité, nous posséderons certes la vérité mais dans une tête vide! » Quodlibet Éléments de biographie • Une vocation controversée Thomas d'Aquin fut éduqué par les bénédictins du Mont-Cassin avant de rejoindre l'université de Naples.

Vers dix-neuf ans, il intègre l'ordre des Frères prêcheurs (ordre des dominicains), choisissant de consacrer sa vie à la prière, à la prédication et à l'étude. Sa famille, souhaitant le voir embrasser une carrière plus prestigieuse, s'opposa vivement à cette vocation pour un ordre mendiant (ordre qui suppose un vœu de pauvreté et dépend de la charité pour vivre), au point de l'enfermer une année durant. • Une uie d'universitaire Libéré par sa famille qui accepte enfin son choix, il étudie à Paris sous la direction d'Albert le Grand au collège universitaire des dominicains. Albert le Grand, théologien et professeur renommé, fut à l'origine de la diffusion en Occident des textes d'Aristote qu'il commenta et enseigna. Thomas lui doit sa connaissance des philosophies grecque et arabe et surtout son intérêt pour la philosophie aristotélicienne qu'il tentera dans ses Commentaires sur Aristote, de concilier au christianisme. En 1256, Thomas, qui poursuit sa carrière de professeur, est reçu maître de théologie à l'université de Paris. L'époque de Saint Thomas est celle de la naissance et de l'essor des universités, ces centres d'enseignement développant le savoir.

C'est dans ces universités de Paris, de Cologne, de Rome et de Naples qu'il prodiguera son savoir sa vie entière. • le « Docteur angélique » Dominicain, Saint et Docteur de l'Église, Thomas d'Aquin succombe à la maladie lors d'un voyage qui devait le mener au concile de Lyon où il était convoqué en tant qu'expert en théologie orientale, en vue de réconcilier l'Église romaine et l'Église orientale. Thèses essentielles Canonisé en 1323, Thomas d'Aquin a élaboré un vaste système théologique qui eut une grande influence sur la pensée chrétienne. Celui que l'on surnomme le « Docteur angélique » offre, selon le pape Léon XIII, une pensée digne d'etre considérée comme doctrine officielle de l'Eglise : le thomisme. Le JUIJC siècle découvre les œuvres d'Aristote et celles-ci le mènent à s'interroger sur le problème de la compatibilité de la raison et de la foi.

Philosophie et théologie sont-elles absolument incompatibles ? L'intelligence doit-elle démissionner et prendre acte de ses limites face à l'incompréhensible ? L'originalité et la force de Saint Thomas consistent justement dans cet effort pour concilier deux visions a priori antagonistes qui ébranlent le monde médiéval, à savoir la vision grecque, héritée d'Aristote, et la pensée chrétienne. t la raison et la foi unies dans un même projet La foi désigne une adhésion ferme et inconditionnelle à la parole de Dieu. Cependant, elle ne doit pas exclure la raison, lumière naturelle qui nous vient de Dieu. La philosophie, lieu de la raison, doit soutenir et renforcer la théologie en éclairant son autorité.

La théologie est bien la science suprême, mais elle ne saurait se passer de la philosophie.

Théologie et philosophie ne sont pas exclusives, mais complémentaires. Reste que chacune a son domaine propre, et que raison et foi doivent avoir des rôles et domaines bien distincts.

La foi concerne toute vérité connue par révélation, toute vérité que la raison ne saurait démontrer.

Les rôles respectifs de la philosophie et de la théologie sont nettement distingués chez Thomas d'Aquin (bien plus que dans la philosophie augustinienne qui conçoit la raison comme servante de la foi), de telle sorte que la philosophie se voit dotée d'une autonomie non négligeable.

Thomas d'Aquin est, en ce sens, le premier des philosophes modernes : sa pensée concourt à faire de la philosophie une discipline à part entière et légitime. t Quel est le véritable pouvoir de la raison ? L'on doit reconnaître à la raison une autonomie en ce qui concerne la connaissance de la nature.

La philosophie a sa propre valeur, non en ce qu'elle se plie aux exigences du dogme, mais en ce qu'elle respecte les exigences de la raison.

La raison opère légitimement sur le domaine de l'expérimentable et du démontrable. La raison peut également démontrer certaines vérités religieuses, mais elle connaît néanmoins des limites.

En effet, ce dont on ne peut faire l'expérience dépasse l'intellect et ne peut être saisi par lui.

Tout raisonnement doit partir de ce qui est accessible aux sens.

Or, Dieu n'est pas objet d'expérience sensible. Son essence n'est connaissable que par analogie, et non en elle-même : partant de l'idée que l'homme est à l'image de Dieu, l'on peut, en vertu de cette ressemblance, attribuer à Dieu certaines qualités.

Mais ces qualités, empruntées au champ humain, ne peuvent désigner Dieu que par analogie (la « bonté » humaine est différente de la « bonté » divine). Ainsi, « il paraît tout à fait évident qu'une partie des vérités intelligibles divines excède absolument la capacité de la raison humaine » (Somme contre les Gentils).

La raison peut cependant réfuter les hérésies, les interprétations erronées, et montrer que ces vérités révélées sont cohérentes, qu'elles « ne sont pas opposées à la raison naturelle, pour les défendre contre l'assaut des infidèles » (Ibid.).

La foi ne doit pas être aveugle. t les preuves de l'existence de Dieu Même si la raison ne peut comprendre la substance divine, elle peut élaborer, à partir de l'expérience, des preuves de son existence. Toute chose se meut dans le monde.

Or, tout mouvement a une cause qui lui est externe.

Et toute cause est à son tour l'effet d'une cause antécédente.

On ne peut régresser à l'infini dans la chaîne des causes, il doit donc y avoir une cause première, un premier moteur : Dieu, cause originaire de toutes choses. D'autre part, l'essence de tout être (ce qu'il est) se distingue de son existence (le fait qu'il soit).

Par conséquent, les êtres ne sont pas d'eux­ mêmes (leur existence n'est pas comprise dans leur essence) et ne peuvent donc se donner à eux-mêmes l'existence.

Il s'ensuit que c'est d'un autre que ces êtres tiennent leur existence.

Là encore, il faut bien penser une cause première en laquelle essence et existence ne font qu'un, un être par soi, dont l'essence implique l'existence: Dieu. t le problème de l'immortalité personnelle Dans son projet d'intégrer l'aristotélisme à la religion chrétienne, Thomas d'Aquin se trouve en opposition avec un autre grand commentateur d'Aristote, Averroès (1126 - 1198) qui tenta de concilier la vision aristotélicienne et la religion musulmane. Le débat porte notamment sur le problème de l'immortalité de l'âme personnelle : Averroès voit dans la conception aristotélicienne l'idée qu'existe en l'homme un intellect séparé de son âme personnelle, le même pour tout homme, qui survit après la mort.

Cependant, l'âme individuelle de chacun n'est, selon lui, aucunement immortelle. Thomas montre au contraire que rien n'exclut l'idée qu'existe en tout homme un intellect personnel qui.... »

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