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Tocqueville « Qui cherche dans la liberté autre chose qu�lle-même est fait pour servir. ,. EAncien Régime et la Révolution...

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« Tocqueville « Qui cherche dans la liberté autre chose qu�lle-même est fait pour servir.

,. EAncien Régime et la Révolution Éléments de biographie t Un uoyage décisif Issu d'une famille aristocrate, Alexis de Tocqueville estl'un des principaux penseurs de la Révolution et de la démocratie. Sa fonction de magistrat l'amène à séjourner aux :etats-Unis pour analyser le système pénitentiaire américain.

Cette mission n'est qu'un prétexte pour Tocqueville qui veut assouvir sa curiosité face au système démocratique qui se développe en Amérique.

De ce voyage naît un rapport remis au ministre de l'Intérieur, Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application en France.

Mais, surtout, Tocqueville rédige l'ouvrage qui le rend célèbre, De la démocratie en Amérique (1835 - 1840). Le succès, immédiat, fait de Tocqueville un personnage reconnu : il est nommé chevalier de la légion d'honneur, élu à l'Académie des sciences morales et politiques, puis à l'Académie française. t Un politicien passionné Tocqueville commence alors une intense carrière politique.

Il sera notamment député, membre de la commission chargée d'élaborer la Constitution de 1848, et ministre des Affaires étrangères. Opposé au coup d":etat de Louis-Napoléon Bonaparte, il est emprisonné à Vincennes puis relâché.

C'est la fin de sa carrière politique.

Il se consacre à la rédaction de L�ncien Régime et la Révolution (1856). Thèses essentielles « Aristocrate de cœur mais démocrate de tête », Tocqueville est avant tout un défenseur de la liberté.

Conscient de la progression inévitable de la démocratie, il en analyse les bienfaits et les dangers, et pose un regard neuf et éclairant sur le système démocratique et son évolution. • l'égalité, valeur essentielle de la démocratie Tocqueville nomme démocratique toute société qui valorise l'égalité et qui permet à tous de prendre part aux affaires publiques.

La démocratie progresse dans le monde de manière inéluctable.

La société change, et le peuple exige l'égalisation des conditions.

Il n'y a plus de supériorité héréditaire légitime, et les différences liées à la naissance, les privilèges et les rangs disparaissent progressivement. Mais avec l'égalité, c'est l'individualisme qui se développe : chacun jouissant de plus en plus de confort, ou pouvant du moins espérer améliorer sa condition, s'éloigne des préoccupations politiques au profit de ses propres ambitions et se replie sur soi.

L'individualisme, ce« sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s'isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l'écart avec sa famille et ses amis», se distingue cependant de l'égoïsme,« amour passionné et exagéré de soi-même».

La passion du bien-être matériel, voilà ce qui caractérise les membres d'une société dans laque1le chacun peut espérer une vie meilleure.

Ainsi, chaque individu est amené à se préoccuper davantage de ses propres affaires et de ce1les de ses proches que de politique. • les dangers de la démocratie Amoureux de l'égalité, les peuples des sociétés démocratiques ne voient cependant pas que leur liberté est en péril.

En préférant l'égalité à la liberté, ils risquent de laisser s'insta1ler un despotisme insidieux. Dans une société égalitaire, les opinions se valent : la tyrannie de la majorité risque de s' insta11er, contribuant à la dangereuse uniformisation de la pensée et à l'oppression de la minorité.

La majorité passe pour avoir raison et constitue la norme à l'aune de laquelle toute pensée est évaluée. Intériorisée, e11e engendre un conformisme mou et passif propice au développement de la soumission à une pensée unique et au désintérêt pour la politique. L'atomisation du corps social et l'individualisme grandissant des citoyens en font des êtres passifs et dépolitisés, ne se souciant que de leur tranquillité et de leur confort au détriment de la liberté politique qui suppose engagement et risques.

Ils laissent au pouvoir politique le soin de veiller à leur bien-être et à leur sécurité.

Le pouvoir, centralisé, renforcé, risque de devenir un tuteur paternaliste, dictant opinion et volonté, un despote doux et régulier bienveillant mais infantilisant. • la liberté politique La liberté de l'homme réside dans sa capacité à s'autodéterminer.

Mais ce « droit égal et imprescriptible, pour chaque individu, à vivre indépendant de ses semblables en tout ce qui n'a rapport qu'à lui-même et à régler comme il l'entend sa propre destinée » souffre d'une égalisation des conditions qui engendre la centralisation du pouvoir.

Seul un pouvoir fort et tutélaire semble pouvoir réaliser une société sans privilège.

Mais alors, on met en danger la possibilité pour chacun de s'autodéterminer et d'affirmer sa différence. Tocqueville ne prône pas un retour au régime aristocratique, mais un droit à la différence et une.... »

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