Tout s'en va-t-il avec le temps ? Autres notions abordées: la mort. L'existence. La mémoire. L'art. La religion. Avant de...

« Tout s'en va-t-il avec le temps ? Autres notions abordées: la mort.

L'existence.

La mémoire. L'art.

La religion. Avant de commencer Analyse du sujet Un beau sujet, qui appelle à la réflexion et à la méditation et qui concerne la condition de l'homme, jeté dans les épreuves de l'exis­ tence, vécue nécessairement par l'homme sous le signe de la fra­ gilité.

Ici, l'intitulé nous met directement en face du vacillement tragique et du caractère précaire de l'être jeté dans le monde.

C'est au sein de la fragilité temporelle que l'homme se saisit : au plus près de la mort et du temps dissolvant toutes choses.

Qu'en est-il de cette épreuve tragique de nous-mêmes? Il nous faut ici la sai­ sir dans sa dimension spécifique.

Qu'en est-il du temps de l'exis­ tence? Comment l'homme endure-t-il le temps? • Pour traiter l'intitulé sans se fourvoyer dans le hors sujet, appor­ tez des définitions claires des termes de l'énoncé: - Tout: l'ensemble des choses dont il est question.

La totalité de ce que nous sommes. - s'en aller: ici, disparaître. - avec: ici, en même temps que; en compagnie de. -temps: a) ici, changement perpétuel transformant le présent en passé, b) mais également : contemporanéité du présent, du passé et de l'avenir, rassemblement de ces trois instances. • L'ensemble des choses et du réel disparaît-il (pour nous) dans le mouvement même qui transforme le présent en passé ? Tel est le sens de l'intitulé, énoncé dans sa forme la plus simple. • Le temps n'est-il pas, en effet, formé de non-être? Ne désigne-t-il pas le négatif à l'état pur? N'est-il pas puissance de destruction, em­ portant et anéantissant toutes choses ? Le temps, pouvoir de divi­ sion ou soubassement du dynamisme créateur ?Tel est le problème. Un autre problème soulevé par le sujet est le suivant: malgré la destruction, ne reste-t-il pas toujours des traces de ce qui s'est passé, même en des périodes fort anciennes ? Ne peut-on s'éva­ der de la marche du temps? Nous opterons cependant pour le pre­ mier problème, qui nous paraît plus apte à animer la discussion. • L'enjeu ? Nous gagnons, selon la réponse apportée, une théma­ tique existentielle empreinte de tragique ou enserrée dans de la positivité.

Donc, le gain de pensée est capital: il s'agit d'assigner sa juste place au temps dans la vie humaine. Plan Nous vous conseillons un plan dialectique, par thèse, antithèse et synthèse, très adapté à l'intitulé. lllllll!!IIE!l!lllffllllilll!illllllllllllllll'.I Bibliographie H.

BERGSON, Essai sur les données immédiates de la conscience, PUF. M.

PROUST, Le Temps retrouvé, in À la recherche du temps perdu, Gallimard. ;Tout s'en va-t-il avec le temps? Voièi une question qui renvoie à l'essence même !du temps, cette réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants. JI semble bien, avant toute analyse, qu'il faille répondre affirmativement à la question posée.

Le poète n'écrivait-il pas : « Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur Du sang que nous perdons croît et se fortifie» Charles BAUDEWRE, Les Fleurs du mal ',Si le temps est« le joueur avide qui gagne sans tricher», toutefois, bien qu'il isoit un grand maître, il convient d'approfondir le sujet: que signifie l'intitulé :? !;ensemblé de notre vécu et du réel disparaît-il avec la transformation du pré­ !sent en passé? Il faut noter l'indétermination et l'illimitation de« tout».

Que :désigne ce« tout» ? Notre vécu, notre expérience, notre univers? 1Le temps n'est-il pas formé de non-être? Et s'il désignait le négatifà l'état pur, .de telle sorte que tout s'en aille avec le temps? Le temps, radicale puissance de destruction ? Pouvoir de division ou bien soubassement du dynamisme créa­ reur? Tel est un des problèmes essentiels. �) Discussion .A.

Tout s'en va avec le temps (thèse) " Tout s'en va avec le temps : tout fuit, tout passe dans le néant et disparaît: c'est µne des premières constatations humaines.

Le temps est disparition perma­ hente de tout ce qui est en raison de l'irréversibilité qui est la sienne.

Si l'espace fSt réversible, le temps va dans une direction unique et, en un sens, il emporte ;ivec lui tout notre vécu.

On ne peut, disait le philosophe grec Héraclite, des­ fendre deux fois dans le même fleuve.

Tout survient, tout disparaît.

Le temps incarne la corruption temporelle elle-même : il me sépare de moi-même.

Il me divise, faisant pénétrer la dissolution au plus profond du cœur de l'homme.

C'est bien ce que nous signalent les données de l'étymologie.

Temps dérive de la ra­ cine tem, couper (dans les langues indo-européennes).

En grec, temno signifie couper.

Le temps.... »