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Travailler, est-ce seulement mettre en œuvre une technique? ANALYSE DU SUJET Cadrer la problématique La réponse semble être indiquée par...

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« Travailler, est-ce seulement mettre en œuvre une technique? ANALYSE DU SUJET Cadrer la problématique La réponse semble être indiquée par la question elfe-même : travailler, ce n'est évidemment pas seulement mettre en œuvre une technique.

Le problème philosophique commence lorsqu'on essaie d'expliciter cette réponse apparemment évidente.

Car si l'on entreprend de détailler notre conception commune du tra­ vail, c'est bien sur cette définition que nous retombons. li s'agit donc de se demander ce que nous apprend sur le travail le passage d'une définition restreinte à une définition élargie. · En quoi le travail est-il la mise en œuvre d'une technique ? Pour pouvoir déterminer s'il est autre chose, il faut d'abord se demander quelles sont les caractéristiques liées à la mise en œuvre d'une technique. La connaissance préalable du but pour la prévision rationne/le des moyens. - La maîtrise d'un savoir-faire. - L'accomplissement d'une série ordonnée de gestes, d'étapes. - La connaissance préalable du résultat escompté pour l'évaluation de la mise en œuvre concrète. La possibilité de déléguer le processus à une machine. @ Quels sont les éléments non techniques du travail ? Ici la réflexion pourra prendre deux directions : on peut se demander ce qui, dans l'effectuation concrète du travail, ne relève pas de la mise en œuvre d'une technique ; on peut aussi et surtout se demander si le travail a une signification autre que celle d'un processus efficace. - Un processus créatif: par rapport à la technique, le travail peut également concerner le processus créateur dans lequel l'œuvre émerge peu à peu : c'est ainsi qu'on peut dire que l'ar­ tiste ou le savant travaillent, ou qu'on parle de «travail de matu­ ration». - Un phénomène social : le travail est une des dimensions du lien social et de la reconnaissance entre les sujets : par le tra­ vail je manifeste mes compétences et une utilité dans le sys­ tème de production au sens large (biens ou services). @ Construire le plan Le problème le plus difficile consiste à éviter une simple liste des aspects du travail, ce qui reviendrait à un pur exposé sco­ laire.

On pensera donc que si la question se pose, c'est qu'il peut être tentant de réduire le travail à sa dimension technique : on s'interrogera donc sur les conséquences d'une telle réduc­ tion.

Le travail ne risque-t-il pas d'être alors déshumanisé ? Le fil directeur de la dissertation sera alors argumentatif et non pas seulement descriptif. Introduction Si l'on nous demande de définir ce que travailler veut dire, nous serons tentés de proposer l'idée d'une activité réglée visant la production d'un objet ou la prestation d'un service et impliquant une dépense d'énergie, un effort. Cela ne revient-il pas à dire que travailler, c'est seulement mettre en œuvre une technique ? Une telle définition pourrait cependant se révéler à la fois incomplète et pernicieuse ; incomplète car le travail a d'autres dimensions que la simple technique; pernicieuse car, au-delà du souci de précision du vocabulaire, nous rencontrons ici le problème philosophique des conditions d'humanisation du travail.

Après avoir examiné ce qui relève de la mise en œuvre d'une technique puis ce qui dépasse cette dimension, nous nous interrogerons sur les implications d'une réduction du travail à son aspect technique. I.

La mise en œuvre d'une technique est le « noyau dur» du travail Travailler implique une méthode et du temps Si la caractérisation du travail comme mise en œuvre d'une technique semble si naturelle, c'est avant tout en raison de la dimension temporelle du travail : il s'agit toujours d'obtenir méthodiquement et dans la durée ce qu'on ne peut se procurer immédiatement et sans effort.

La technique est une organisation rationnelle de cette médiation, elle donne sa cohérence et sa continuité au travail par opposition à l'agitation brouillonne. f/1 Travailler, c'est appliquer des règles qu'on ne maîtrise pas toujours La conséquence logique de ce premier point, c'est qu'il n'y a véritablement travail que lorsqu'il y a constitution d'une compétence, d'un savoirfaire par assimilation de la technique.

Mais un apprenti qui, par définition, ne possède pas encore la compétence, est peut-être celui qui fournit le plus grand effort; il travaille d'après des ordres.

Ce qui souligne le caractère central de la technique : l'apprenti met en œuvre une technique dont il n'a pas la maîtrise.

Travailler c'est donc avant tout faire, avant même de savoir faire, pourvu que l'on soit convenablement guidé. Travailler, c'est se donner.... »

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