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TROISIÈME ACTE Une tonalité plus sombre Le ton de ce troisième acte diffère sensiblement de celui des deux précédents. On...

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« TROISIÈME ACTE Une tonalité plus sombre Le ton de ce troisième acte diffère sensiblement de celui des deux précédents.

On s'éloigne de la franche comédie pour se rapprocher du drame.

Le Comte manifeste au début de l'acte une véritable inquiétude au sufet des rapports susceptibles d'exister entre la Comtesse et Chérubin (scènes 1 à 4).

Il se livre alors à un jeu cynique avec Figaro puis Suzanne pour découvrir la vérité (scènes 5 à_ 11), ce qui aboutit chez lui à une désillusion.

Le conflit entre le maître et ses domestiques atteint son paroxysme. Le procès Il occupe les scènes 12 à 15 et arrive à point pour détendre I' atmosphère car il donne lieu à un traitement parodique de l'institution judiciaire, souvent proche de la farce avec le personnage caricatural de Brid' oison.

Néanmoins, l'enjeu est capital pour les protagonistes et la tension monte entre Figaro et ses ennemis en faveur desquels le Comte fait preuve d'une évidente partialité. La reconnaissance Alors que tout semble perdu pour Figaro intervient une péripétie traditionnelle dans la comédie : la reconnaissance qui transforme d'anciens adversaires en membres d'une même famille.

Ici c'est Marceline qui découvre avec émotion que Figaro n'est autre que le fils qui lui avait été enlevé.

Le troisième acte s·'achève donc dans l'attendrissement. La rapidité de l'action Le troisième acte n'est pas moins riche en rebondissements que le deuxième.

De plus les péripéties s'enchaînent sur un rythme étourdissant, sans être préparées.

Le hasard y joue un rôle prépondérant et l'action semble échapper au contrôle des protagonistes. ACTE Ill, SCÈNES 1-4 l;J#-i■l,1111 Le troisième acte s'ouvre sur un court dialogue entre le Comte et Pédrille, son piqueur, qu'U envoie à Séville s'assu­ rer de l'arrivée de Chérubin.

Si le page ne s'y trouvait pas, Pédrille devrait en prévenir son maître au plus tôt. Après le départ de Pédrille le spectateur assiste à un mono­ logue du Comte, èn proie à la plus vive agitation.

Il essaie vainement de percer le mystère qui entoure ce qui s'est réel­ lement passé au deuxième acte.

li s'inquiète à l'idée que la Comtesse pourrait mettre son honneur en danger et se demande si Suzanne a révélé à Figaro les avances dont elle est l'objet de la part de son maître. COMMENTAIRE Un serviteur modèle Pédrille avait déjà été mentionné par Suzanne dans la première scène du deuxième acte..

li apparaît ici brièvement et reviendra sur scène au cours de l'acte V (scène 11).

Il incarne dans la pièce le serviteur modèle tel qu'un maître peut le souhaiter : il exécute scrupuleusement les ordres du Comte sans jamais discuter leur bien-fondé.

li devance même ses désirs puisqu'à l'ordre d'Almaviva: « Prenez le cheval barbe», il répond : « Il est à la grille du potager, tout sellé.

» Les soupçons du Comte Les trois premières scènes, extrêmement courtes, ont pour fonction de montrer que te Comte n'a pas été entièrement dupe au deuxième acte.

Il continue à soupçonner Chérubin et veut en avoir le cœur net. Ces soupçons occupent encqre ta première moitié de son monologue. Almavfva rappelle tous les événements qui sont intervenus au cours du deuxième acte.

C'est le billet de Figaro qui a signifié pour lui le com­ mencement des inquiétudes.

La Comtesse lui en a révélé l'origine (Il, 19) mais les paroles ambiguës de Figaro (Il, 20) peuvent faire douter le Comte de la véracité de cet aveu.

Aussi regrette-t-il d'avoir renvoyé Bazile, ce qui prouve qu'il n'est pas impossible à ses yeux que les accu- sations contenues dans le billet soient fondées.

Dès lors tous les événements deviennent susceptibles d'une double interprétation, comme le montre l'accumulation des alternatives : « terreur fausse ou vraie », « qui avoue ...

ou qui prétend que c'est lui».

Le caractère heurté de l'élocution du Comte prouve à quel point« le fil» lui« échappe». L'incapacité dans laquelle se trouve le Comte de prendre du recul par rapport à la situation résulte probablement du caractère insoutenable qu'aurait pour lui une infidélité de sa femme.

C'est une situa·tion qu'il lui est insupportable d'imaginer seulement : « Mais la Comtesse i si quelque insolent attentait...

où m'égaré-je ? » Faute de pouvoir envisager froidement toutes les éventualités, il en est donc réduit aux conjectures încohérentes. · Son désir pour Suzanne La deuxième partie du monologue, dont le début est souligné par « de l'autre part », ramène le Comte à son désir pour Suzanne.

Le Comte confirme ainsi la justesse de l'analyse de Marceline qui l'avait défini comme« jaloux et libertin » (1,4).

Dans le domaine du libertinage comme dans celui de la jalousie, c'est« l'irrésolution » qui domine.

En quelques mots, le Comte suggère l'irrationalité du désir, qui s'oppose à la volonté.

On remarque qu'il n'est absolument pas question d'amour ici: Suzanne n'est pour le Comte qu'une« fantaisie».

Il semble même que les obstacles qu'il rencontre ne soient pas étrangers à l'attrait que possède pour lui cette entreprise de séduction. Ses projets A la fin du monologue, le Comte révèle son projet immédiat : « sonder adroitement » Figaro pour découvrir les véritables sentiments de Suzanne ; si elle a révélé à Figaro les avances dont elle est l'objet de la part de son maître, cela prouve, aux yeux du Comte, qu'elle ne lui cédera pas.

Son cynisme éclate ici mais l'entrée furtive de Figaro sur scène, dont le Comte ne s'aperçoit pas, rassure aussitôt le spectateur. C'est le trompeur qui va être trompé. ACTE Ill, SCÈNES 5-8 Au cours de la scène 5, le Comte met son projet à exécu­ tion mais Figaro, qui a tout entendu, commence par lui faire croire qu'il souhaite l'accompagner comme secrétaire en Angleterre.

Au passage il prononce une tirade célèbre sur l'expression « God-dam » qui selon lui permet de tout expri­ mer en anglais.

Le Comte croit alors que Suzanne n'a.... »

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