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TROISIÈME PARTIE, CHAPITRE 3 (pages 429 à 4481 l;lih•IMli « Frédéric prit l'habitude insensiblement de vivre chez Rosanette ». Ensemble...

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« TROISIÈME PARTIE, CHAPITRE 3 (pages 429 à 4481 l;lih•IMli « Frédéric prit l'habitude insensiblement de vivre chez Rosanette ».

Ensemble ils renouvellent à Paris les promena­ des lascives dont ils avaient connu les charmes dans la forêt de Fontainèbleau.

Au cours d'une de leurs conversations la lorette donne au jeune homme des nouvelles de Jacques Arnoux : sa fabrique de faïences ne marche plus et son mariage se porte mal.

Un jour, Arnoux vient lui-même trou­ ver Frédéric pour le supplier de reprendre ses anciennes visi­ tes à son domicile. Convaincu d'avoir trahi Marie, le jeune homme hésite beau­ coup à honorer cette invitation.

Il se décide pourtant à avoir avec son « grand amour » une explication.

Celle-ci se passe au mieux puisqu'au terme d'un plaidoyer habile de Frédéric « ils s'étreignirent debout, dans un long baiser ».

C'est le moment que choisit Rosanette pour surgir à l'improviste chez les Arnoux.

S'adressant sur un ton plus que familier à son amant, elle le plonge devant Marie dans « la honte d'une humiliation écrasante ». Furieux, Frédéric veut rompre avec la Maréchale.

Mais elle lui révèle qu'elle est enceinte.

« Cet événement était une calamité 1 » Décemment le jeune homme ne peut en effet abandonner sa maîtresse dans son état, bien que chaque jour sa sottise et sa vulgarité l'excèdent un peu plus.

Pour tromper sa lassitude, et croyant avoir définitivement perdu l'amour de Mme Arnoux, il décide de renouer, courant 1849, avec Mme Dambreuse qui anime à son hôtel des soirées autrement charmantes que les tête-à-tête avec Rosanette. La femme du banquier, que Frédéric courtise avec habileté, se montre d'ailleurs très aimable avec lui.

Elle encourage ses nouveaux projets de candidature à la députation et, un soir, se laisse aller à des promesses fort intimes.

Rosanett e, qui l' attendait avec impatience, le couvre elle aussi de caresses à son retour.

Alors « Frédéric l'attira sur ses genoux ; et il se dit : "Quelle canaille je fais I" en s'applaudissant de sa perversité ». COMMENTAIRE DÉTAILLÉ Du déjà vu à l'imprévu La page 429, qui ouvre ce troisième chapitre, est tout entière sous le signe de cet imparfait duratif qui marque, dans l'écriture de Flaubert, l'étirement du temps que ne vient rompre aucun événement.

On notera la succession verbale et adverbiale (, ils regardaient ensemble...il s'absentait...ils se promenaient tard...Frédéric l'attendait toujours....elle était fort longue ...

»l qui s'achève, page 430, dans un autre imparfait traduisant un état, statique et clos, ou rien ne semble pouvoir advenir : « Il était maintenant sa chose, sa propriété.

» Le poids de la routine et du quotidien « béat » est tel dans le " ménage » Rosanette/Frédéric que tout rebondissement du récit paraît improbable.

Il faut donc encore l'imprévisible (la visite suppliante d' Arnoux) pour relancer une« histoire • désormais sans histoires et guettée par l'immobilisme.

La« promesse •1que fait Frédéric à son vieil ami de lui rendre visite, début 1849, entraîne aussitôt la narration romanesque vers une situation de tension totalement inattendue. Du vaudeville au mélodrame En quatre pages (pp.

432 à 435) se jouem en effet deux scène dialoguées qui mettent aux prises les trois personnages principaux de l'intrigue : Frédéric, Marie et Rosanette.

Depuis le rendez-vous manqué de la rue Tronchet, une invisible frontière séparait dans la vie du jeune homme amour et plaisir, vertu « intouchable» de Marie et sensualité offerte de la Maréchale, sans qu'à aucun moment ces« deux musiques», du cœur et du corps, n'interfèrent.

La visite de Frédéric rue du Paradis provoque, brutalement et théâtralement, la conflagration des deux univers. La scène qui met en présence, chez elle, Marie et Frédéric, est un des sommets sentimentaux de l'œuvre.

De banalités(« Quel temps ! »l en sous-entendus!• Vous oubliez l'autre ! »), de silences contemplatifs en mutuelles confidences élégiaques (« Ma vie est si triste ! » - « Et la mienne...

»), les deux amants passent en quelques instants du dépit amoureux à une nouvelle révélation de leur passion refoulée : « et ils s'étreignirent debout, dans un long baiser 1> (p.

434). Survient alors, comme dans un vaudeville où les portes s'ouvrent à l'improviste, l'invraisemblable coup de théâtre : « Un craquement se fit sur le parquet.

Une femme était près d'eux, Rosanette.

>> À l'effet de surprise maximum s'ajoute un maximum d'équivoque : qui est ici l'épouse et qui la maîtresse, qui l'amant et qui le mari ? Entre les deux femmes en présence et Frédéric, mais aussi entre elles et Arnoux absent, un tel jeu amoureux a eu lieu que chacun a ses raisons d'être culpabilisé par la situation. « L'humiliation écrasante » que Rosanette inflige à Frédéric par sa réplique tutoyée{« Te voilà ici, toi ? ») fait en tout cas basculer la scène vaudevillesque, dont les potentialités comiques se décomposent en un final tragique : c, un rire aigu, déchirant, tomba sur eux, du haut de l'escalier». Le style indirect libre du paragraphe suivant donne la mesure de la violence de l'émotion éprouvée alors par Frédéric : « Quand il allait enfin la saisir, elle était devenue irrévocablement impossible ! - et par la faute de celle-là, de cette fille, de cette catin.

Il aurait voulu l'étrangler.

» Mais un second coup de théâtre - à l'intérieur même du dialogue - désamorce à son tour le tragique pour.... »

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