Tunisie (1987-1988) La Tunisie a connu, le 7 novembre 1987, un changement politique majeur. Le crépuscule du "combattant suprême" Habib...
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Tunisie (1987-1988)
La Tunisie a connu, le 7 novembre 1987, un changement politique majeur.
Le
crépuscule du "combattant suprême" Habib Bourguiba s'est achevé ce jour-là.
"Face à sa sénilité et à l'aggravation de son état et se fondant sur le rapport
médical y afférent, le devoir national nous impose de le déclarer dans
l'incapacité absolue d'assumer les charges de la Présidence de la République." A
l'écoute de ce communiqué, lu à la radio par le nouveau président Zine
el-Abidine Ben Ali, le peuple tunisien apprenait avec un immense soulagement le
départ du Père abusif et impotent.
Ainsi s'achevait un drame de sérail et de coulisses qui avait pris des
proportions grotesques et effrayantes.
Le dimanche 27 septembre, le procès à
grand spectacle des militants islamistes accouchait d'un verdict relativement
clément.
Plusieurs condamnations à mort certes, mais le leader, l'imem du
Mouvement de la tendance islamique (MTI), Rached Ghannouchi, échappait à la
potence, grâce en partie à l'influence du ministre de l'Intérieur, le général
Zine el-Abidine Ben Ali, que Bourguiba nommait, le 2 octobre, Premier ministre.
Très vite, l'entourage du vieux patriarche - il ne jouissait plus que de
quelques heures de lucidité par jour - se déchaînait contre Zine, cinquante et
un ans, perçu comme un dangereux rival.
L'atmosphère devenait irrespirable.
La
volonté de Bourguiba d'ouvrir un second procès anti-islamiste et de faire, cette
fois, exécuter Ghannouchi - un acte dont les conséquences auraient été
incalculables - décidait Ben Ali à agir.
Avec l'aide du commandant de la garde
nationale Habib Ammar, il destituait Bourguiba et cueillait le pouvoir comme un
fruit mûr.
Le soulagement fut général et l'état de grâce s'installa aussitôt.
Bourguiba fut placé en résidence surveillée et le nouveau pouvoir tenta, en
douceur, de réformer le....
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