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Tunisie (1989-1990) Après le choc des élections législatives d'avril 1989 qui ont rendu évidente la bipolarisation du paysage politique partagé...

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« Tunisie (1989-1990) Après le choc des élections législatives d'avril 1989 qui ont rendu évidente la bipolarisation du paysage politique partagé entre le parti au pouvoir, le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), et les islamistes du Hezb Ennahda, la chronique tunisienne s'est comme figée sur les termes de cet affrontement.

Le départ du Premier ministre, Hedi Baccouche, et son remplacement par Hamed Karoui, personnalité plus effacée et moins "politicienne", puis le nouveau remaniement ministériel du début de 1990 se sont inscrits en effet dans une perspective unique: combattre la poussée islamiste. Toujours officiellement non reconnu, le Hezb Ennahda de Rached Ghannouchi - qui a cependant reçu du pouvoir l'autorisation d'éditer un journal - a déplacé ses terrains de lutte.

Il a opéré une tentative de percée au sein des syndicats ouvriers et, surtout, il a favorisé l'instauration, fin 1989 et début 1990, d'une forte agitation estudiantine dirigée contre le ministre de l'Éducation nationale, Mohamed Charfi, dénoncé comme "laïcisant".

Après deux mois de quasi-paralysie des universités, le pouvoir a réagi brusquement, renouant avec la tradition bourguibienne des incorporations forcées des leaders étudiants au sein de l'armée.

Arrestations, tracasseries, intimidations, privations de passeports: les milieux islamistes se sont également plaints - non sans raison du regain d'activisme policier à leur encontre.

Plus que jamais, la situation paraissait bloquée à la mi-1990: arguant des "dérapages" algériens en ce domaine, les autorités tunisiennes semblaient en effet décidées à maintenir le Hezb Ennahda dans l'illégalité. Le gouvernement comptait, pour ce faire, bénéficier du soutien de la "société civile" - en fait, la bourgeoisie et la classe moyenne urbanisée - effrayée par l'exemple de l'Algérie et qui, pour la première fois, s'est manifestée comme groupe de pression en soutenant la "bête noire" des islamistes, Mohamed Charfi. Les partis de gauche et du centre, qui forment une force-tampon souhaitée par le président Zine el-Abidine Ben Ali entre le RCD au pouvoir et la formation religieuse, ne.... »

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