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Turquie (1985-1986) Retour aux vieux clivages politiques Le bilan économique de la Turquie pour l'année 1985 ne diffère pas fondamentalement...

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« Turquie (1985-1986) Retour aux vieux clivages politiques Le bilan économique de la Turquie pour l'année 1985 ne diffère pas fondamentalement de celui de 1984.

La même tendance libérale, fondée sur l'accroissement des exportations et l'endettement extérieur, a continué de produire les mêmes effets.

L'accroissement parallèle des exportations et des importations a établi le déficit de la balance commerciale à 3,4 milliards de dollars, contre 3,7 milliards en 1984, et 3,5 milliards en 1983 ; l'inflation a été de 45%, contre 48% l'année précédente, et la croissance du PNB est restée aux environs de 4%, ce qui est un taux appréciable. Somme toute, la Turquie, au début de 1986, ne se trouve pas dans une situation particulièrement inconfortable si on la compare aux autres pays du tiers monde: avec 23 milliards de dollars de dette, elle ne vient qu'au sixième rang des pays endettés, après le Brésil, le Mexique, l'Argentine, le Vénézuela et les Philippines, et sa position stratégique, comme membre de l'OTAN voisin de l'URSS, lui assurera sans doute, le moment venu, un rééchelonnement sans douleur de sa dette. Une autre tendance s'est confirmée en 1985: l'appauvrissement des salariés et des agriculteurs.

La part de la masse salariale dans l'ensemble des revenus est passée de 37% en 1977 aux environs de 20% en 1985.

Le salaire minimal qui correspondait, en 1984, au quart des besoins alimentaires d'une famille de quatre personnes couvrait en 1985, après une augmentation substantielle, le tiers de ces mêmes besoins.

Quant aux agriculteurs, qui détiennent eux aussi 20% du revenu national, ils pouvaient acheter en 1979 un tracteur avec trente tonnes de blé ou une tonne de tabac alors qu'en 1985, il leur en fallait soixante-cinq tonnes et quatre tonnes, respectivement. Dans cette grisaille des chiffres, deux événements ont marqué l'année 1985 en Turquie: l'éveil de la vie politique et le dernier recensement.

Une intense activité, qui s'est accélérée depuis l'été 1985, a contribué à la reconstitution de l'échiquier politique sur le modèle d'avant le coup d'État du 12 septembre 1980.

Les militaires avaient voulu créer, lors des élections de novembre 1983, un système bipartite composé d'un parti conservateur et d'un parti populiste.

Un troisième larron, appuyé par les hommes d'affaires turcs et les bailleurs de fonds internationaux, le Parti libéral (PMP) de Turgut Özal, gagna la partie. Mais il se trouva bientôt face à une opposition extraparlementaire composée du Parti social-démocrate (PSP) et d'un parti se réclamant de la succession de l'ancien Parti libéral, dissous en 1980 (le Parti de la juste voie, PJV).

Le casse-tête qui se posa par la suite au monde politique fut la reconstitution des tendances cassées en trois morceaux au sein de chaque famille politique: les partis politiques dissous après le coup d'État de 1980 qui tentaient de se reconstituer sous d'autres noms et avec des personnalités nouvelles, les anciennes étant interdites de politique par la Constitution de 1983 ; les partis tolérés en vue des élections de 1983 ; et enfin ceux qui s'étaient constitués après les élections. Le parti populiste (PP), qui avait obtenu 30% des voix en 1983, s'est trouvé rapidement concurrencé par le PSP, considéré comme plus représentatif des milieux sociaux-démocrates.

Ainsi, aux élections locales de 1984, ces derniers obtenaient 23,5% des suffrages tandis que le PP chutait à près de 9%.

Les deux partis faisant appel au même électorat, ils étaient condamnés à s'entendre.

Des contacts engagés en 1984 ont abouti, en novembre 1985, à une fusion sous le nom de Parti populaire social-démocrate (PPS).

Or c'est à cette même époque que Bülent Ecevit, le leader social-démocrate d'avant 1980, a décidé de former son propre Parti de la gauche démocratique (PGD), par l'intermédiaire de son.... »

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