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Turquie (1987-1988): Affirmation du pouvoir civil L'année 1987 a été marquée, sur le plan de la politique intérieure, par la...

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« Turquie (1987-1988): Affirmation du pouvoir civil L'année 1987 a été marquée, sur le plan de la politique intérieure, par la levée des "interdits" frappant, depuis le coup d'État militaire du 12 septembre 1980, les anciens dirigeants politiques, par les élections législatives de novembre et par les tentatives du Premier ministre, Turgut Özal, de réduire le poids des militaires dans la vie politique. Alors que l'article provisoire de la Constitution de 1982, qui interdisait pour dix ans la participation des anciens leaders à la vie politique pouvait être supprimé par un vote parlementaire, T.

Özal a choisi de recourir à un référendum sur la question.

Jetant abusivement la radio et la télévision d'État dans la bataille électorale, menaçant de sanctions économiques les régions réfractaires, il a appelé plus ou moins explicitement à voter pour le "non".

Ce n'est que de justesse que le 6 septembre 1987, les "oui" l'ont emporté (50,24% contre 49,76%) ; deux cent quarante et un hommes politiques, parmi lesquels deux anciens Premiers ministres, Süleyman Demirel, chef de l'ex-Parti de la justice, et Bülent Ecevit, président de l'ex-Parti républicain du peuple, ont pu ainsi recouvrer leurs droits politiques. Le jour même du référendum, le Premier ministre, pour prendre de court les partis d'opposition, annonçait la tenue, début novembre, d'élections anticipées. Fort de l'appui de la majorité parlementaire du Parti de la mère patrie (ANAP), il faisait en outre adopter par l'Assemblée une nouvelle loi électorale nettement favorable au parti gouvernemental.

Ces initiatives ont provoqué une crise constitutionnelle ; un des articles de cette loi contrevenant à la règle de la Constitution a dû être annulé par la Cour constitutionnelle, ce qui a eu pour effet de repousser le scrutin au 29 novembre. Succès du parti gouvernemental Le mode de scrutin proportionnel - barrage éliminatoire de 10% au niveau national et attribution des restes aux partis majoritaires - explique en partie le succès remporté par l'ANAP (294 sièges sur 450, avec seulement 36,24% des voix).

En outre, les espérances suscitées par un certain dynamisme économique au coût social certes très élevé -, l'aspiration d'une grande partie de la population à la stabilité politique, l'attitude habile du pouvoir envers les valeurs de l'islam et enfin le soutien concret que l'ANAP a su s'assurer auprès des milieux d'affaires ont sans doute porté un tiers de l'électorat à voter pour l'ANAP.

Autre parti libéral, le Parti de la juste voie (DYP) de Süleyman Demirel a recueilli 19,30% des suffrages et 54 sièges.

Incapable de forger un programme économique de développement tenant compte des nouvelles exigences d'une société en pleine mutation, le Parti populaire social-démocrate (SDHP) d'Erdal Inönü a dû se contenter de 24,72% des voix, conservant néanmoins la place de premier parti d'opposition.

Quant au Parti de la gauche démocratique (DSP) de Bülent Ecevit, désireux d'assurer le leadership de la gauche modérée et refusant la fusion de sa formation avec le SDHP, il n'a pas obtenu, avec 8,56% des voix, de siège au Parlement, pas plus que le Parti du bien-être (RP) de tendance islamique de Necmettin Erbakan et le Parti du travail nationaliste de l'ex-colonel Alparslan Türkes. Les rapports difficiles entre civils et militaires ont connu un nouveau rebondissement lorsque le Premier ministre, passant outre aux souhaits du chef d'état-major démissionnaire, a nommé à cette fonction le général Necip Torumtay. Cette affirmation du pouvoir civil a trouvé, une fois n'est pas coutume, le soutien tacite de certaines forces politiques et même d'une frange de la société.

Début 1988, le gouvernement n'a pas hésité à laisser passer une "fuite" - la publication d'un rapport des services secrets comportant des attaques contre le prédécesseur de Torumtay, à la grande irritation du président de la République.

Même les massacres des villageois perpétrés par les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont fait l'objet d'une polémique camouflée entre certains militaires et le gouvernement.

Enfin, les accusations de corruption visant notamment Ercan Vuralhan, le ministre de la Défense nationale, n'ont pas sérieusement.... »

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