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Turquie (1992-1993) Après la disparition d'Özal En 1992-1993, la Turquie a consolidé sa position nouvelle de puissance régionale, tout en...

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« Turquie (1992-1993) Après la disparition d'Özal En 1992-1993, la Turquie a consolidé sa position nouvelle de puissance régionale, tout en se débattant, à l'intérieur de ses frontières, avec la lourde question de l'omniprésence d'un appareil étatique tout-puissant, rechignant à entériner les avancées démocratiques du pays.

Ainsi, alors que le pays, placé au centre d'un cercle de feu allant des Balkans au Caucase et à la Mésopotamie, se montrait très prudent en matière diplomatique et que le secteur privé faisait preuve de créativité et d'initiative dans ses contacts avec les États des Balkans et de l'ex-URSS, l'armée s'est acharnée à imposer une solution militaire à la question kurde.

Dans le conflit arméno-azerbaïdjanais, le gouvernement d'Ankara, décidé à ne pas donner prise à une propagande arménienne propre à ternir son image en Occident, s'est abstenu de toute intervention directe quant au problème du Haut-Karabakh (territoire peuplé majoritairement d'Arméniens et situé en Azerbaïdjan), et s'il ne s'est pas caché d'avoir envoyé des sous-officiers comme conseillers auprès du gouvernement et de l'armée azerbaïdjanaise, il a autorisé le transit de l'aide humanitaire occidentale à l'Arménie au travers de son territoire, apportant même une contribution. Diplomatie: des engagements calculés Son activité diplomatique a cependant été intense puisqu'il a apporté son soutien au président arménien Levon Ter Petrossian contre le parti dachnak (Dachnakoutsioum, Fédération révolutionnaire arménienne), participé aux négociations de Rome, à partir de l'été 1992, en vue du règlement du conflit du Haut-Karabakh et promu, en mars 1993, une initiative de médiation turco-russe qui a échoué en juin avec la recrudescence des combats et la chute du président azerbaïdjanais Aboulfaz Eltchibey. En même temps, et malgré les sympathies de son opinion publique pour les Abkhazes en conflit contre le pouvoir de la Géorgie, dont ils réclament la séparation, il a mené une politique de rapprochement avec Tbilissi.

Les projets économiques et culturels turcs en direction des républiques turcophones de l'ex-URSS sont apparus nécessiter, en effet, aussi bien la pacification du Caucase que l'entretien de meilleurs rapports avec les États des régions concernées.

Le plus important de ces projets est celui de l'oléoduc devant conduire vers l'Occident le pétrole et le gaz caucasiens et centre-asiatiques. Opposée à une solution faisant aboutir oléoduc et gazoduc à un port russe de la mer Noire (Novorossisk), Ankara a porté candidat celui de Yumurtalik qui reçoit déjà le pétrole irakien, le golfe d'Alexandrette deviendrait ainsi une sorte de nouveau golfe Persique.

Or cela impliquerait que l'itinéraire intègre un paysage soit par l'Iran soit par l'Arménie; la seconde solution est apparue préférable mais tributaire du retour de la paix dans le Caucase.

Le nouvel homme fort de l'Azerbaïdjan, Heidar Aliev, dès son arrivée au pouvoir, en juin 1993, a annoncé sa préférence pour un passage de l'oléoduc par l'Iran. Cette politique de sagesse a imposé de la retenue à l'opinion publique turque, pourtant vivement intéressée par le sort des musulmans du Caucase, - dont d'importantes communautés sont installées en Turquie.

Cette opinion a trouvé un exutoire avec les malheurs des musulmans de la Bosnie-Herzégovine.

Mais là encore, si le gouvernement turc a été prompt à accuser les Occidentaux de pusillanimité ou d'hypocrisie, il a déclaré qu'il n'entendait agir que dans le cadre des institutions internationales.

Au premier trimestre 1993 la présence turque en Bosnie se limitait à quelques dizaines de militants des extrêmes droites islamiste et nationaliste et à une aide humanitaire plutôt modeste. La Turquie a mené, en revanche, une politique très active dans les Balkans, reconnaissant la Macédoine, normalisant ses relations avec la Bulgarie et apportant une aide économique et militaire substantielle à l'Albanie, tout en encourageant son secteur privé à investir dans ces pays, ainsi qu'en Roumanie. Cette stratégie perçue comme une manoeuvre d'encadrement par la Grèce, n'a pas amélioré les rapports entre les deux pays, d'autant que leur différend quant à l'avenir de Chypre n'a toujours pas trouvé solution.

Son évolution a semblé de plus en plus dépendre des équilibres régionaux: la Grèce a proposé de monnayer l'appui occidental à ses thèses chypriotes contre un recul dans sa position intransigeante face à la reconnaissance de la Macédoine et la Turquie a feint d'accepter un compromis si on lui laissait les mains libres quant au sort de ses Kurdes.

La résurgence des micro-nationalismes dans les Balkans et dans le Caucase a pourtant semblé aller dans le sens du maintien, sous une forme ou sous une autre, de l'autonomie territoriale des Turcs au nord de Chypre et le statut, pour elle, d'État fédéral a fait l'objet d'interminables négociations à New York. Dans une tentative de coordination de ses avancées économiques vers les Balkans et le Caucase, la Turquie a patronné la création de la Zone de coopération économique de la mer Noire, dont l'acte fondateur a été signé le 22 juillet 1992 à Istanbul.

Toutefois, cette association économique entre des.... »

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