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Turquie (1998-1999) Une année de forts remous Les événements de 1997 et 1998 ont éclairé le rôle exercé par l'armée...

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« Turquie (1998-1999) Une année de forts remous Les événements de 1997 et 1998 ont éclairé le rôle exercé par l'armée dans la vie politique, par le biais du Conseil national de sécurité (MGK) ; sous cette pression ("recommandations" du 28 février 1997), le gouvernement de coalition dirigé par Necmettin Erbakan (Refah, islamiste) et Tansu Çiller (Parti de la juste voie, DYP, centre droit) avait dû démissionner en juin 1997, après un an d'exercice du pouvoir.

En juillet, Mesut Yilmaz (Parti de la mère patrie, ANAP, centre droit) avait formé une coalition avec le Parti démocratique de gauche (DSP) de Bülent Ecevit et le Parti démocratique de la Turquie (DTP) d'Hüsamettin Cindoruk .

Accusé d'avoir voulu attenter à la laïcité, le Refah a été interdit le 22 février 1998 et ses dirigeants exclus de la vie politique pour une durée de cinq ans; la répression des mouvements se réclamant de l'islamisme s'est aggravée (7 500 interpellations en 1997 et 1998) et le contrôle sur l'enseignement s'est accru.

En réaction, les manifestations contre l'interdiction du voile islamique dans les établissements d'enseignement n'ont connu aucune interruption, prenant le tour d'une défense plus globale des libertés individuelles. Majoritaire au Parlement dès mars 1998, le Parti de la vertu (Fazilet - FP -, dirigé par Recai Kutant) a été constitué en remplacement du Refah.

Mais la répression s'est accrue: le maire d'Istanbul, Recep T.

Erdogan, a été condamné (avril 1998) et incarcéré pour quatre mois (mars 1999).

Les dirigeants en place ont critiqué le rôle de l'armée et sa vision du "danger islamiste", mais ont dû s'y soumettre.

Les difficultés politiques ont amené l'Assemblée à approuver, en juillet 1998, la tenue d'élections générales anticipées en avril 1999, et le président Demirel a déclaré que l'État "agirait" en cas de victoire du Fazilet. Les liens entre l'État, la mafia et l'extrême droite, révélés en novembre 1996, ont conduit à l'inculpation d'un ancien ministre de l'Intérieur et à la démission d'un ministre d'État.

Une affaire frauduleuse impliquant M.

Yilmaz a provoqué la censure de son gouvernement le 25 novembre 1998.

Après une longue période de flottement, B.

Ecevit, considéré comme intègre, a formé le 11 janvier 1999 un gouvernement DSP (gauche nationaliste). Internationalisation de la question kurde Depuis 1984, le conflit qui oppose dans le Sud-Est l'armée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a provoqué la mort d'environ 30 000 personnes.

A partir de mars 1995, les offensives de l'armée contre les camps du PKK au nord de l'Irak se sont succédé; en 1998, l'armée affirmait contrôler la situation, et le PKK n'avait pas réussi à s'implanter durablement hors du Sud-Est.

La région demeurait toutefois soumise à un régime d'exception et à la violence. En 1998, la question kurde a connu un retentissement à l'échelle internationale: en janvier, une vague migratoire vers l'Italie a inquiété l'Europe.

Le 13 avril, Semdin Sakik, "numéro deux" du PKK, a été enlevé en Irak par un commando turc. La Turquie a menacé la Syrie, qui abritait le leader du PKK, Abdullah Öcalan, et le 19 octobre Damas a procédé à son expulsion ; après des tribulations en Russie puis en Italie, A.

Öcalan a été enlevé par un commando turc au Kénya le 16 février 1999.

Des vagues d'arrestations ont frappé les milieux politiques kurdes en Turquie, et une procédure d'interdiction a été entamée envers le HADEP (Parti démocratique du peuple, pro-kurde légaliste), dont de nombreux membres et dirigeants ont été arrêtés ou inquiétés. Le procès de A.

Öcalan devant la Cour de sûreté de l'État (DGM) s'est déroulé en mai-juin 1999 dans des conditions difficiles pour la défense.

Le verdict, prononcé le 29 juin, a été la peine de mort. Bien que la Turquie et la Grèce soient toutes deux membres de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord), leurs relations se sont encore détériorées.

La mer Égée, Chypre, le soutien d'Athènes au PKK, la situation de la minorité musulmane en Thrace grecque sont restés les principales sources de discorde.

Le projet d'installation de missiles russes au sud de Chypre a provoqué une importante tension jusqu'à ce que Nicosie renonce au déploiement envisagé. Après le rejet de la candidature turque à l'Union européenne (UE) lors du sommet de Luxembourg (décembre 1997), la Grèce a menacé d'empêcher la réalisation du plan d'aide financière à la Turquie (150 millions d'écus) adopté fin novembre.... »

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