Ukraine (2000-2001): Brusque montée de tension Alors que l'élection présidentielle de novembre 1999 avait semblé devoir entraîner une stabilisation politique...
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Ukraine (2000-2001): Brusque montée de tension
Alors que l'élection présidentielle de novembre 1999 avait semblé devoir
entraîner une stabilisation politique et économique de l'Ukraine et que la
formation du gouvernement du Premier ministre Viktor Youchtchenko devait engager
le pays sur la voie de l'économie de marché et de la privatisation, l'année 2001
a été marquée par une crise politique majeure.
La fin de l'année 2000 a vu l'Ukraine renouer avec la croissance malgré la
suspension des crédits alloués par le FMI à l'automne 1999.
Mais décembre 2000
aura vu une brusque montée de la tension avec la mise en cause du président
Leonid Koutchma dans le meurtre d'un journaliste d'opposition, Gueorguy
Gongadze.
Ce n'est pas la première fois que la Présidence était soupçonnée
d'utiliser des méthodes répressives peu compatibles avec ses prétentions
démocratiques mais cette allégation a considérablement contribué à affaiblir le
pouvoir présidentiel à un moment où les politiques de réformes économiques
entraient dans une période cruciale et où la puissance de la Russie se
réaffirmait.
Face à l'opposition résolue des communistes et des autres partis de gauche, L.
Koutchma était parvenu à obtenir, en janvier 2000, l'appui d'une fragile
coalition de 241 députés sur 450.
Mais après une crise parlementaire qui
semblait devoir être tranchée par le référendum du 16 avril 2000, lequel a vu
les électeurs approuver avec plus de 80 % des suffrages les quatre questions
permettant de limiter le rôle des parlementaires dans la vie politique, les
conditions semblaient réunies pour créer un système présidentialiste proche de
celui mis en place en Biélorussie ou en Russie.
Mais la consultation a été
contestée par le Conseil de l'Europe, et une fraction suffisamment importante de
députés ukrainiens a finalement refusé d'entériner les réformes
institutionnelles.
Le scandale de la disparition puis de l'assassinat du
journaliste d'opposition G.
Gongadze a ensuite permis au leader socialiste
Oleksandr Moroz de mobiliser une partie notable de l'opinion contre le
président, accusé de meurtre et de corruption.
Finalement, L.
Koutchma a
sacrifié V.
Youchtchenko et a fait nommer à sa place Anatoli Kinakh, un
représentant du lobby des entrepreneurs plutôt méfiant à l'égard du marché
dérégulé.
C'était donc un président affaibli qui se trouvait confronté aux réticences des
États occidentaux et du FMI envers un pays jugé instable et ayant trop longtemps
hésité à mettre en œuvre une stratégie économique claire.
La politique
"multivectorielle" d'équilibre entre les pays occidentaux et la Russie, qui
avait permis d'éviter la cassure entre l'ouest du pays plutôt nationaliste et
l'est tenté par le communisme, s'est aussi....
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