« Un artiste doit créer de belles choses, mais sans rien y mettre de sa propre vie » Oscar Wilde...
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« Un artiste doit créer de belles choses, mais sans rien y mettre de sa
propre vie » Oscar Wilde
Analyse du sujet et problématisation :
Oscar Wilde pense ici qu'un artiste doit s'exprimer en créant des oeuvres, mais
qu'il ne doit pas se servir de sa propre expérience, des événements qu’il a vécus et de
ses sentiments pour leur élaboration.
Il semble que pour lui, une œuvre d’art doive rester
impersonnelle.
Cette opinion d’Oscar Wilde va à contre-courant des opinions communes sur la
littérature et l’art en général : en effet, nous imaginons souvent la création littéraire
comme la transposition d'expériences vécues.
Le public porte souvent un intérêt
passionné, au-delà de leur oeuvre, à la personnalité des écrivains, même si leur vie n'a
rien de spécialement tapageur ou agité.
Problématique : Une œuvre d’art doit-elle être impersonnelle ?
NB : Notre propos sera, bien sûr, centré sur les œuvres littéraires.
I)
L’intérêt pour l’intime
L’intimité, la vie d’un artiste, d’un écrivain suscite l’intérêt du public, car elle
semble être la source première de l’inspiration artistique, qui, sublimée, aboutit à une
œuvre d’art.
1) Le lyrisme personnel
Le lyrisme personnel fait irruption dans la littérature dès le Moyen-Âge, au XIVe
siècle, avec la poésie lyrique de Charles d’Orléans et de François Villon (cf.
L’épitaphe
Villon de la « Ballade des pendus ».
La poésie lyrique est la poésie d’un « je »
transmettant ses émotions personnelles : elle sert souvent de défouloir aux souffrances
du poète, ou d’exaltation de sa joie.
Le poète lyrique renvoie à la figure mythique
d’Orphée, ce qui lui confère une valeur artistique indéniable.
Ex :
·
La poésie Ronsardienne, évoquant les souffrances amoureuses
du poète( cf.
Les Amours), mais aussi sa vie et les peines qu’elle procure
( cf.
Les derniers vers de Ronsard, le poème « je n’ai plus que les os »,
dans lequel Ronsard met en scène sa propre mort)
·
Les rêveries du promeneur solitaire de Rousseau (ex de
lyrisme personnel en prose)
2) La littérature engagée
La littérature engagée prend place dans hic et nunc très déterminé et semble aller
à l’opposé de la définition par Oscar Wilde de l’œuvre d’art comme impersonnelle.
Pourtant les écrivains engagés sont considérés comme des artistes à part entière créant
de « belles choses ».
L’engagement passe souvent par la création d’une véritable œuvre
littéraire ayant une fonction militante et critique implicite.
Ex :
·
La littérature engagée de Volatilité, dans ces contes
philosophiques : l’engagement est véhiculée au moyen de techniques
très littéraires : la métaphore et l’ironie
·
Une forme poétique de littérature engagée : Les Châtiments
de Victor Hugo
3) L’autobiographie
Le récit de soi, l’autobiographie, forment aujourd’hui un genre littéraire à part
entière : les autobiographes en racontant leur propre vie font une véritable œuvre d’art.
L’idée même que quelqu’un, racontant sa vie, fasse quelque chose d’important, quelque
chose même qui puisse être fait, s’impose comme une évidence qui semble interdire le
moindre questionnement.
Ce genre littéraire a d’ailleurs été codifié, notamment par
Philippe Lejeune dans l’ouvrage de référence Le pacte autobiographique.
Ex : Les Mots de Sartre, Les Confessions de Rousseau, Histoire de ma vie de
George Sand
Transition : Mais toute cette littérature du personnel, de l’intime, tend à
transformer le lecteur en véritable voyeur, s’immisçant dans la vie de l’artiste.
II)
L’œuvre d’art :une prétention à l’universalité
1)
La vocation universelle de l’œuvre d’art
Une oeuvre d'art a vocation universelle, donc l'artiste n'accomplit pas l’œuvre
pour lui-même mais pour l'humanité sans regard au temps ou à l'espace.
S'agissant de la
création de "belles choses" l'artiste a la responsabilité de se soumettre à la notion
d'esthétique de l'Art.
à évoquer ici les origines de la littérature : les mythes, qui ont tous une vocation
universelle.
Ex : La littérature à dimension universelle de Marguerite Yourcenar : cf.
Les
Mémoire d’Hadrien, dont la finalité est « d’atteindre le mieux l’humain et l’universel»
2)
La nécessité d’une œuvre impersonnelle
Donc, en illustrant sa propre vie l'artiste "se trahit", il perd la dimension
universelle de sa vocation à créer.
Il semble donc que tout œuvre d’art, afin de produire
de « belles choses » doive être impersonnelle, objective.
Ex :
·
Le Parnasse, mouvement s’opposant aux excès sentimentaux
du romantisme net prônant la retenue et l’impersonnalité.
Cf.
théorie de
l’Art pour l’Art....
»
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