Un coin de sable, un arbre, un mur, oui, c'était là sans doute mon décor et la source de ma...
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Un coin de sable, un arbre, un mur, oui, c'était là sans doute mon
décor et la source de ma joie.
Mais ce coin de sable avait nne ampleur de
citadelle, où les plus belles aventures pouvaient naître, et cet arbre, dont
le tronc, dès la base, se partage en deux branches, c'est son dêchirement,
sa figure intime, son être propre qui m'émouvait comme un visage et plus
qu'un visage.
Car tout prenait une âme; il n'était que de rester silencieux,
immobile, pour la sentir; et le monde se peuplait ainsi de compagnies
amicales et stables, d'autant plus précieuses que nul que moi ne semblait
les reconnaître.
Chers refuges.
Il m'arrivait, après une journée d'école, de courir
jusqu'à une lande, derrière le village, ou à une baraque de cantonnier, au
bas de la côte, ou simplement au jardin.
Et souvent, maussade, énervé, je
ne voyais rien survenir, tout me semblait fermé.
J'attendais vainement
une heure; je me sentais au comble de la misère.
Soudain, je ne sais
pourquoi, je ne sais comment, tout est changé; le monde s'est ouvert; je
perçois un chant de grillon : comment ne....
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