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Un homme peut-il en juger un autre ? Autres notions abordées : la conscience ; le jugement ; la justice....

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« Un homme peut-il en juger un autre ? Autres notions abordées : la conscience ; le jugement ; la justice. ANALYSE DU SUJET Cadrer la problématique : que signifie ici «juger» ? Quand un homme juge-t-il un autre homme ? Pas seulement au tribunal.

Le cas du jugement judiciaire n'est pas au centre du sujet Nous jugeons nos semblables en permanence lorsque nous les évaluons, lorsque nous les critiquons ou lorsque nous por­ tons des jugements sur leurs actions.

Nous ne nous bornons presque jamais à constater l'action d'autrui comme un fait du monde physique : elle appelle immédiatement un «jugement de valeur».

Tout le problème est de savoir si ces jugements peu­ vent être légitimes, si nous avons le droit de juger ainsi. @ D'homme à homme Le sujet n'est pas « pouvons-nous juger autrui» mais « un homme peut-il en juger un autre ? » - ce qui souligne l'égalité entre /es deux instances.

Deux égaux peuvent-ils se juger mutuellement? Pour juger avec autorité, ne faut-il pas être supé­ rieur à celui qu'on juge ? Ainsi les sagesses et /es religions disent­ elles souvent que seul dieu peut juger les hommes car il connaît « /es cœurs et /es reins». À travers le problème du jugement, c'est donc la condition humaine qui est ici en question.

Nous éprouvons à la fois le besoin de juger et la fragilité de notre position de juges. Le nécessité, les précautions, les moyens Pour éviter de s'en tenir à une abstention prudente et un peu facile (il ne faut jamais juger les autres, cela n'est pas gentil), il faut se demander pourquoi cette activité est souvent nécessaire (pour prendre position à l'égard des opinions d'autrui, réagir face à l'inadmissible, sanctionner /es infractions, résoudre les litiges); quelles sont /es précautions à prendre (quelle est mon autorité pour juger ? quels sont mes critères ? est-ce que je juge au nom de mon humeur, de mes convictions, de mes habitudes, de la loi ?) ; et enfin quels sont /es moyens pour garantir la légitimité du jugement d'un homme à l'égard d'un autre Ouger non la personne mais /es actes, évaluer non l'individu mais ses performances, ne pas se poser en juge tout-puissant mais en référer à des normes ou à la loi). ®'i Mobiliser des références - Platon oppose le jugement des hommes, faussé parce que l'âme d'autrui ne nous apparaît jamais telle quelle mais toujours à travers une apparence, et /e jugement des dieux devant qui /es âmes passent nues et dépouillées de leur enveloppe charnelle. - Les textes religieux, notamment dans la Bible et /es Évangiles, mettent souvent en scène la prudence face au jugement d'autrui : «que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre!» dit Jésus à ceux qui veulent lapider une prostituée.

Il cite également /e proverbe se/on lequel un homme voit plus facilement la paille qui est dans l'œil de son voisin que la poutre qui est dans /e sien. - La philosophie moderne du droit (Rousseau, Hegel entre autres) développe l'idée du jugement portant sur /es actes et non sur /es personnes. - La Chute d'Albert Camus est un roman entièrement consacré à cette problématique :sa figure centrale est un «juge-pénitent», ancien avocat qui se confesse aux hommes pour mieux /es obliger à se juger - et à se condamner. Plan détaillé Introduction « Que-celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! » - Cet avertissement de Jésus aux bien-pensants qui veulent lapider une prostituée vient 58 poser de façon provocante la question du jugement d'autrui : un homme peut-il en juger un autre? Nul n'étant parfait, qui peut prétendre avoir le droit de juger son prochain ? Et pourtant juger est un acte habituel et souvent nécessaire.

Il est donc important de préciser le bien-fondé et les limites du jugement de l'homme par l'homme. Nous étudierons dans un premier temps le processus par lequel la question elle-même apparaît : pratiquant quotidiennement le jugement, nous prenons conscience, en subissant celui d'autrui, de la difficulté d'un jugement légitime et juste.

Nous préciserons alors les raisons qui semblent interdire à quiconque de juger son prochain ; nous verrons enfin qu'il n'est pourtant pas souhaitable de renoncer à toute activité de jugement et qu'il convient donc de se fixer des règles. I.

Du jugement au scrupule €0 Juger autrui, une vieille habitude Kant rappelle, dans la Oitique de la raison pratique, qu'il n'y a pas de passetemps plus courant dans la société que de juger son voisin ; Rousseau précise, dans son Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, que ce phénomène est lié à la vie en société : nous sommes constamment sous le regard d'autrui et l'amour-propre est le produit du souci de valoir aux yeux d'autrui. (&; L'expérience de l'injustice Le même Rousseau évoque aussi cependant la cruauté du jugement de l'homme sur l'homme : si l'homme est un loup pour.... »

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