Un roman doit-il chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages sont fictifs ? Vous fonderez votre réflexion sur...
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Un roman doit-il chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages
sont fictifs ?
Vous fonderez votre réflexion sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez
étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.
Un roman doit-il chercher à faire oublier au lecteur que ses personnages
sont fictifs ?
Vous fonderez votre réflexion sur les textes du corpus, sur ceux que vous avez
étudiés en classe et sur vos lectures personnelles.
Ce sujet porte sur le réalisme des personnages.
NB : le roman est un genre qui a longtemps été très méprisé.
Ex : Balzac n’a jamais été
admis à l’Académie française car il n’était que romancier.
Le roman a, jusqu’à la fin du
XIXe siècle, été considéré comme un genre mineur, bien inférieur à la tragédie, à la
poésie…
Les auteurs de roman ont donc souvent été en désir de reconnaissance.
C’est une des
raisons (cf.
aussi l’influence de Walter Scott) pour lesquelles les romanciers ont souvent
écrit des romans réalistes, des romans qui peignent la réalité > et donc des personnages
réalistes.
Roman > œuvre de fiction.
Histoire imaginée par l’auteur, personnages construits, inventés
par le romancier.
Le roman doit-il peindre des personnages très réels, très réalistes ou au contraire, doit-il
mettre en scène des héros qui font rêver ?
Les personnages de roman doivent-ils être réalistes ?
I- Un héros vraiment réaliste
A- Limites fiction / réalité
• Volonté d’ancrer leur fiction dans la réalité.
Ex : dans l’incipit de La Vie de Marianne,
Marivaux fait croire qu’une personne a trouvé un manuscrit d’une femme qui a vraiment
existé.
Donne des dates.
Cf.
« Il y a six mois » ; « qu'il y a quarante ans » ; « depuis trente
ans » ; « depuis ce jour là ».
Donne des lieux précis, réalistes « à quelques lieues de
Rennes » ; « dans une armoire pratiquée dans l'enfoncement d'un mur »….
Invente et
argumente une véritable petite histoire pour expliquer la découverte du manuscrit qui était
caché… (Pratique courante au XVIIIe siècle).
+ Invente un personnage qu’il présente comme ayant vécu et à qui il donne la parole =>
Supprime la notion de fictif.
Mais Marianne est un personnage fictif et aucun manuscrit n’a été trouvé.
Ce roman a été
imaginé et écrit par Marivaux => effet de réalisme.
Veut que l’on pense que son histoire est vraie et que le personnage a existé.
Cf.
aussi La
Religieuse de Diderot.
B- Une présentation réaliste
Exemples de romanciers qui ont voulu peindre des personnages très réels.
• Cf.
les types de Balzac.
Sur le plan physique : le personnage est solidement campé dans
un corps avec ses traits caractéristiques, et des détails particuliers susceptibles de suggérer
des traits psychologiques.
+ Balzac donne de nombreuses précisions sur le cadre de vie et les habitudes du
personnage et de ses proches.
Ex : Dans Eugénie Grandet => découverte (et description)
de Grandet père (> type de l’avare), d’Eugénie et de sa mère, de la Grande Nanon mais
aussi de plusieurs habitants de Saumur et de Charles.
• Cf.
Zola : introduit aussi la langue du peuple dans ses romans.
« C'est une oeuvre de
vérité, le premier roman sur le peuple, qui ne mente pas et qui ait l'odeur du peuple » =>
Zola au sujet de l’Assommoir.
Zola (« ramasser et de couler dans un moule très travaillé
la langue du peuple ») > Introduit aussi le jargon des métiers, les différentes manières de
parler des personnages.
Ex : dans Comment on vit, comment on meurt => pour chaque
classe sociale, utilise un style langagier différent + évoque les préoccupations différentes.
Δ) Importance pour certains auteurs de gommer la frontière entre la fiction et la réalité ;;;
II- Personnage réaliste / héros
A- Réalisme => personnages négatifs
• Personnages ne sont pas héroïques mais ils ressemblent aux hommes ordinaires (ex :
vulgarité du père Roland dans Pierre et Jean est dévoilée par ses paroles « zut », « cristi
» et par sa naïveté).
• Peinture du véritable caractère des personnages => Cf.
es personnages des RougonMacquart de Zola : avarice, violence, débauche… Pas d’embellissement de la réalité,
défauts, petitesses, mesquineries, bontés : tout est peint.
=> Les auteurs montrent et insistent sur les mauvais côtés des personnages ou leurs
aspects communs.
• Par exemple, Charles Bovary est une sorte de anti-héros ; il est falot, sans envergure.
Charles Bovary n’est pas un prince charmant : rate son mariage, rate son opération du
pied-bot…
• Ex : Frédéric Moreau dans L’Éducation sentimentale => rate complètement sa vie, et
même sa passion avec Mme Arnoux.
• Certains romanciers ont fait de leur héros un personnage médiocre mais afin de souligner
la contingence, l'absurde.
Ex : Roquentin dans La Nausée de Sartre => Roquentin : antihéros, n’agit jamais de manière exceptionnelle, aussi peu engageant que sa vie à Bouville.
Ex : Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline est un personnage peu
sympathique, cynique, un peu lâche, même parfois ridicule => a peur à la guerre, n’a pas
la « foi » guerrière, médecin qui ne peut guérir tous ses patients… Bardamu....
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