UN SAVOIR RÉVÉLÉ ET SACRÉ LES QUATRE VÉDAS 1 Le mot véda signifie «savoir». Savoir qui est dit avoir été...
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UN SAVOIR RÉVÉLÉ
ET SACRÉ
LES QUATRE VÉDAS 1
Le mot véda signifie «savoir».
Savoir qui est dit
avoir été révélé à des sages, à des voyants (rishi), des
visionnaires inspirés, en état de méditation.
Transmis oralement, de génération en génération,
en sanskrit archaïque, au cours d'une longue période
s'étendant de ± 1500 à ± 1000 avant notre ère, les
Védas constituent un ensemble en quatre parties, dont
la première, le Rigvéda est la plus ancienne, la plus
«sainte», la plus ample.
1.
L'usage habituel était, et est encore souvent, d'écrire le mot
VÉDA sans accent aigu sur le «e» (alors que tel est sa prononcia
tion restituée quand on écrit, par exemple, littérature védique), et
sans recourir, quand il y a lieu, au « s » grammatical du pluriel.
Par
souci de facilité pour la prononciation et de cohérence, nous écrivons
Véda et au pluriel Védas, ce qui n'est pas encore l'usage uniforme
pour de multiples raisons dans lesquelles nous n'entrerons pas.
- Le Rigvéda :
le savoir (véda) sous forme de chants (rig).
Vaste recueil de l 028 hymnes aux divinités.
Hymnes de louange et de bénédictions, de recours
et de secours, d'évitements et de conjurations.
Ils comportent toute une vision du monde, une cos
mologie, tout un corpus sacrificiel.
- Le Sâmavéda :
le véda des chants (sâma).
Recueil de vers extraits pour leur grande majorité
du Rigvéda, et accommodés en vue d'être chantés
dans.
une perspective liturgique, sacrificielle.
- Le Yajurvéda:
le véda des formules.
Recueil de formules sacrificielles (mantras).
- L'Atharvavéda:
le véda d'« Atharvan» - nom d'une famille de
prêtres, voués principalement au culte du feu.
Le
plus tardif des védas est quelque peu marginal, par
rapport aux trois premiers.
Recueil d'hymnes magiques à but personnel, mais
aussi d'hymnes semblables à ceux du Rigvéda.
Ces quatre recueils (samhitas) s'accompagnent par
la suite de textes explicatifs et spéculatifs (Brâhmanas,
Âranyakas, une partie des Upanishads) et de conden
sés mnémotechniques (quelques sûtras).
L'ensemble
constituant ce qui est appelé la Révélation (Shruti,
autrement dit : ce qui fut «entendu», l'Audition).
Tous ces textes ont ceci de commun qu'ils sont des
textes mythiques, mythologiques, reposant sur une
vision cosmologique et pneumatique, ritualiste et sacri
ficielle, du monde, des dieux et des hommes.
Cosmolo
gie d'un temps mythique qui n'a, ni commencement ni
fin, à l'image des révolutions du soleil et de la lune,
mais qui est ordonné en cycles naturels et divins, aux-
quels tout est soumis comme à une Loi (dharma), le
Bon Ordre.
Pneumatisme (doctrine du souffle) qui s'exprime
dans toutes les manifestations vitales et dont la parole
en tant que «souffle premier» contient et produit la
toute-puissance des dieux et, par «contiguïté natu
relle», la puissance relative et de la parole et de l'agir
humains, pour peu que rites et sacrifices en ordonnent
le cours.
Autrement dit, par-delà ce qu'ils disent, ces
textes donnent déjà beaucoup à penser et soulèvent de
multiples questions.
Mais, pris dans les rêts du rituel sacrificiel efficace
bien ordonné et dans la répétitivité de ia louange, de
l'imploration et de la conjuration, ces paroles n'ac
querront que peu à peu l'autonomie textuelle.
Tout se
passant comme si pour que la pensée puisse s'exercer
et progresser il faille que la parole, se libérant en quelque
sorte du rituel, devienne texte et celui-ci «prétexte» à
de nouvelles paroles et à de nouveaux textes, issus de
l'enseignement de maître à disciples et de joutes et dia
logues entre doctes (brahmanes, renonçants, princes et
même d'exceptionnelles épouses).
C'est ainsi que la pensée s'approfondit en se déri
tualisant, que la parole se déritualise en s'intériorisant
comme méditation, que l'on passe de l'univocité de
!'agir sacrificiel à la connaissance libératrice.
Le vrai
rituel n'a au fond de sens que vécu de l'intérieur.
En des lieux retirés - appelés métaphoriquement
«forêts» ou déserts - des sages et/ou des renonçants,
appartenant en général à la caste-rang (varna) des
brahmanes, au quatrième stade ou âge de vie, poursui
vant en petits....
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