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Un théâtre populaire LE THÉÂTRE AU DÉBU T DU XIX8 SIÈCLE f, Au début du x1xe siècle, la situation du...

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« Un théâtre populaire LE THÉÂTRE AU DÉBU T DU XIX8 SIÈCLE f, Au début du x1xe siècle, la situation du théâtre en France est paradoxale.

D'un côté le «grand» théâtre, le théâtre littéraire, semble moribond.

Il peine à se renouveler, et les pièces imitées de Racine et de Molière n'ont plus aucun succès.

En revanche, le théâtre populaire est florissant.

Il constitue un divertissement de masses, comparable à ce que sera le cinéma au xxe siècle, avant le règne de la télé­ vision.

Le mélodrame 1 surtout (mais aussi le mime et le cirque), attirent en foule2 ouvriers, artisans, petits corn· merçants...

Mais ce théâtre n'a guère de qualité littéraire. Dès le début des années 1820, des voix s'élèvent (Guizot, Stendhal) pour critiquer cette opposition entre théâtre littéraire et populaire.

On reproche au théâtre clas­ sique (à Racine surtout), et à la tradition théâtrale qui en ést issue, d'avoir été avant tout un théâtre de cour, exclu­ sivement réservé à l'élite.

Contre Racine, on prend pour modèle la tragédie grecque, ou le drame de Shakespeare. qui ont su réunir autour de chefs-d'œuvre littéraires la cité entière, toutes classes confondues.

C'est le drame romàn­ tique qui a tenté .

d'être- ce grand théâtre pour tous. LA STRATÉGIE POPULAIRE DU DRAME ROMANTIQUE ' Le drame 'romantique s'est efforcé d'être à la ,ùiS un théâtre littéraire et populaire.

Hugo surtout a été pleinement 1.

Mélodrame: pièce de théâtre en prose de la fin du xvme et du XIXe siècle, faisant appel au pathétique.

Le style en est à la fois pompeux et trivial.

L'intrigue est compliquée, la violence fré­ quente, la morale simpliste (les bons.

les méchants...

J.

.. 2.

Toute cette atmosphère est superbement évoquée dans le tr� beau film de M.

Carné et J.

Prévert: Les Enfants du paradis{�944), conscient de cette tâche : il y fait allusion dans toutes les Préfaces de ses drames.

Les Romantiques ont voulu mêler le genre de l'élite (la tragédie classique) et le genre populaire (le mélodrame).

Ce mélange entraîne un boule­ versement des deux genres. Le drame montre une certaine parenté avec la tragédie classique, par le choix de sujets historiques mettant en scène des grands de ce monde, comme par son style sou­ vent très littéraire et poétique.

Mais il bouleverse celle-ci, par le mélange des genres et des tons, par l'éclatement des unités, par l'évocation de l'univers du peuple, voire des bas-fonds. Parallèlement, le drame romantique partage avec le mé­ lodrame le goût pour le grand spectacle, pour les situa­ tions fortes, pour les coups de théâtre, pour les actes et les sentiments excessifs.

Mais par-delà ces points com­ muns, les différences sont nombreuses et essentiellès.

Le mélodrame est en effet un genre simple, voire simpliste. Ses personnages sont dénués de toute complexité.

Ils se réduisent à des fonctions, toujours les mêmes: le père noble et injustement accusé ou ruiné, le méchant traître, le héros courageux et désintéressé, etc.

Tous ces rôles pa­ raissent se retrouver dans le drame romantique, mais ils sont tous profondément transformés et subvertis.

Le père nobl53 et en butte à l'injustice, ce peut être don Ruy Gomez dans le troisième acte d' Hernani.

Mais ce personnage, au cinquième acte, se présente comme un monstre de cruauté.

Le héros courageux et désintéressé, ce pourrait être Lorenzaccio, qui sacrifie son repos pour tuer un tyran. Mais ce héros pur devient un débauché cynique et vicieux. A l'inverse des personnages du mélodrame, ceux du drame romantique sont caractérisés par leur complexité et leurs contradictions.

Surtout, le mélodrame est clairement moralisateur: les méchants sont punis, les bons sont ré­ compensés.

A la fin, tout rentre toujours dans l'ordre.

Or, c'est presque systématiquement le contraire dans le drame romantique. En empruntant ainsi à deux genres situés chacun aux deux.... »

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