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« Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille : un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour...

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« « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille : un jeune amant plus adroit le prévient, et ce jour même en fait sa femme, à la barbe et dans la maison du tuteur.

Voilà le fond dont on eût pu faire, avec un égal succès, une tragédie, une comédie, un drame, un opéra, etc.

(...) Le genre d'une pièce, comme celui de toute autre action, dépend moins du fond des choses que des caractères qui les mettent en oeuvre.

» (Beaumarchais, Lettre modérée) Vous commenterez et apprécierez cette affirmation et vous vous demanderez ce qui, au théâtre, donne à une pièce son régime ? Qu'est-ce qui participe le plus pour le sens d'une pièce : l'écriture, le genre, les personnages, la mise en scène ? • « Je suis maître, je parle : allez, obéissez » (Corneille, Sertorius, et Molière, L'Ecole des femmes) : phrase que l'on retrouve dans une tragédie et une comédie => qu'est-ce qui fait que le texte peut devenir tragédie ou comédie ? I- Le « fond des choses » est très important A- Des genres très codifiés • Règles très strictes du théâtre => celui qui écrit une comédie n'écrit pas une tragédie.

Genres clos et codifiés. Ex : la tragédie => personnages hors du commun.

Pas de roturiers, de bourgeois mais des dieux, demidieux, empereurs ; respect des trois unités + vraisemblance et respect des bienséances.

Niveau de langue soutenu ; son ton doit être essentiellement dramatique, pathétique. => Les personnages sont victimes de forces qui les dépassent.

Les personnages sont prisonniers de leur destin.

Cf.

Phèdre qui, victime de Vénus, aime le fils de son mari. Vs la comédie : bourgeois... B- Des fonctions différentes • Aristote, La Poétique : « la représentation est mise en oeuvre par les personnages du drame et n'a pas recours à la narration; et, en représentant la pitié et la frayeur, elle réalise une épuration de ce genre d'émotions » => le spectateur qui va au théâtre doit ressentir terreur et pitié afin de se purger de ces sentiments : force du spectacle qui doit être extra-ordinaire [ sentiment que l'homme éprouve quand il prend conscience des forces (divines, politiques, sociales, morale) qui le dominent, l'écrasent malgré la résistance qu'il leur oppose.] • Molière : moraliste => reprend la devise d'Horace Castigat ridendo mores d'Horace – corriger les moeurs par le rire. => On rit devant les grimaces d'Arnolphe déconfit apprenant qu'Agnès de l'aime pas ; on assiste à la mort si injuste d'Hyppolite. • Le théâtre est le vecteur d'émotions.

Le jeu des acteurs et le texte visent à toucher le spectateur. C- Des personnages spécifiques • Corneille, Le Cid : Rodrigue doit choisir entre l'honneur de la famille et l'amour : la passion amoureuse entre en conflit tendu avec le devoir du héros envers le pouvoir qu'il doit servir. • Racine : Le héros est sous l'emprise d'une passion dévastatrice qui le détruit.

Évoquer la passion de Phèdre et son suicide par exemple. • Chez Molière, les personnages caricaturés sont là pour faire rire et réfléchir.

On rit devant M.

Jourdain mais pas devant Phèdre. ∆) Le genre d'une pièce dépend beaucoup de son genre, de la volonté de l'auteur, du message qu'il veut faire passer.

Toutefois, la trame de l'histoire n'est parfois pas si différente. II- L'importance de la représentation et de son interprétation du texte A- Le rôle de l'auteur Que ce soit une comédie ou une tragédie, le schéma de départ peut être très proche, des schémas peu différents. • Pour les histoires d'amour, il s'agit souvent d'un homme qui aime une femme qui ne l'aime pas ou inversement. => ce qui compte, c'est le genre de la pièce. Par exemple : dans L'École des femmes, le refus d'Agnès d'épouser Arnolphe aurait pu créer une tragédie (Cf.

Bérénice). De même, Phèdre aurait pu être présentée comme un farce ou une pièce de boulevard de Feydeau : elle n'aime pas son mari, Hyppolite ne l'aime pas, elle veut se venger...

Il ne manque que les amants cachés dans les placards. => C'est donc l'auteur qui décide d'ancrer son schéma dans la comédie, la tragédie, le drame bourgeois... B- Interprétation • Le metteur en scène a un rôle important car c'est lui qui décide de refaire la pièce, avec sa propre perception du texte – s'il veut insister sur le comique, il peut demander à ses acteurs d'accentuer leurs gestes...

plus drôle, caricature. • Une pièce comique peut ne pas être considérée comme « drôle » par le metteur en scène qui va préférer l'axer dans une autre voie.

Prenez l'exemple d'une pièce à « double interprétation ».

Ex : à l'époque romantique, L'École des femmes n'a plus été considérée comme vraiment comique car les romantiques ont vu en Arnolphe un personnage seul.

De ridicule, il devient délaissé => donc, les représentations ont insisté sur sa solitude, sur son amour perdu. • Le costume => permet au metteur en scène d'insister sur un aspect du personnage, de souligner ce qui lui parait important, essentiel dans la pièce.

Ex : représentation de Georges Dandin.

Tous les personnages sont habillés en vêtements du début du XXe siècle vs Georges Dandin qui est habillé comme au XVIIe siècle.... »

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