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une telle prise de position interdit tout progrès de pensée, lequel sup­ pose le dialogue et la confrontation des idées,...

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« une telle prise de position interdit tout progrès de pensée, lequel sup­ pose le dialogue et la confrontation des idées, ainsi que la recherche de l'expression la plus claire possible. Ce qu'il faut comprendre □ Ce sujet invite évidemment à s'interroger sur les rapports entre le langage et la pensée.

Il ne faut donc pas s'arrêter à ce qui est évident, à savoir que le langage permet d'exprimer la pensée, ni s'évertuer à résoudre de faux problèmes, comme celui de savoir si la langue des signes pratiquée par les sourds relève du langage ou non (la réponse est évidemment oui). □ Cette question des rapports entre le langage et la pensée fait d'abord apparaître deux positions radicalement opposées, qu'il faudra confronter.

La première fait du langage un obstacle à la pensée, obligée de se couler dans un moule de conventions qui l'empêchent d'atteindre la réalité profonde des choses.

Elle met au plus haut l'ineffable, et aspire à un idéal de pensée purement contemplative, où l'intelligence entre directement en contact avec son objet sans passer par la médiation du langage.

La seconde fait de la pensée un simple effet du langage, et renverse ainsi l'opinion commune sur ce sujet.

Celle-ci en effet croit que nous pensons d'abord, avant de chercher les mots pour témoigner de cette pensée à autrui.

Or, nous l'avons vu, cette « première pensée » ou cette méditation est déjà en réalité un discours intérieur.

A partir de là, on pourrait supposer que nos pensées sont déterminées par la structure du langage, et qu'il suffirait de doter une machine d'un langage suffisant pour créer de l'intelligence artificielle.

Bien entendu, on peut essayer d'échapper à cette alternative.

Il serait d'ailleurs très dommageable pour la philosophie qu'on ne puisse choisir qu'entre l'irrationalisme et l'idée selon laquelle la pensée ne serait que le produit d'un conditionnement linguistique. Une référence utile Hegel, dans son souci de défendre la possibilité pour la raison d'atteindre le vrai, critique l'idée d'ineffable.

Nos pensées ne sont véri­ tables que si elles prennent une forme objective, ce que seul permet le langage.

Ajoutons que cette expression de la pensée est condition de toute réflexion, c'est-à-dire de tout retour sur soi-même qui permette de repenser une idée.

L'ineffable, loin d'être la pensée la plus profonde, n'est que la pensée obscure« à l'état de fermentation».

Ce n'est, pour­ rait-on dire, qu'une pensée en puissance, qui attend les mots pour se réaliser.... »

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