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URSS (1989-1990): La tourmente A l'intérieur comme à l'extérieur, les problèmes auxquels l'URSS est confrontée et que le pouvoir n'est...

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« URSS (1989-1990): La tourmente A l'intérieur comme à l'extérieur, les problèmes auxquels l'URSS est confrontée et que le pouvoir n'est pas parvenu à maîtriser n'ont fait que s'aggraver au tournant de la décennie. Cinq ans de perestroïka (restructuration) n'ont réussi ni à relancer l'économie, ni même à en freiner le déclin.

Les résultats de 1989 n'ont pas correspondu aux attentes des autorités et les signes de désorganisation se sont multipliés.

Les taux de croissance du produit matériel net (PMN) et de la productivité du travail se sont sensiblement ralentis.

Le déficit budgétaire n'a pas été résorbé (92 milliards de roubles).

La production des biens de consommation a progressé de 5,9%, mais moins vite que les revenus (12%).

Les pénuries se sont aggravées. Le sucre, la viande, le beurre et le thé ont dû être rationnés dans plusieurs régions.

Dans des secteurs primordiaux comme celui de l'énergie, la production a diminué (pétrole: -2,6% ; charbon: -4,1%).

Le chômage a touché officiellement 6,7 millions de personnes (3,8% de la population active), et la situation financière extérieure s'est détériorée. Cette dégradation a souligné l'échec de la stratégie adoptée depuis 1985 en matière économique.

Les réformes entreprises, qui n'étaient que partielles, ont été grignotées par des compromis, acceptés pour vaincre les résistances.

Cela a été le cas de lois aussi fondamentales que celles adoptées en 1987-1988 sur les coopératives et sur l'entreprise. Comment réformer une économie à la dérive? Cette situation, souvent décrite en termes dramatiques, a amené les dirigeants à réfléchir à une réforme en profondeur.

Entre novembre 1989 et juin 1990, trois projets ont été avancés.

Le premier, présenté par le Premier ministre, Nikolaï Ryjkov, a été adopté en décembre par le Congrès des députés du peuple.

Très contesté, il n'a jamais été appliqué.

Un autre plan de passage à un "système d'économie mixte de marché planifié" présenté, au même moment, par le Vice-Premier ministre, Leonid Abalkine, n'a pas non plus vu le jour. Les mauvais résultats du premier trimestre 1990 - diminution de 1% du PNB, de 1,2% de la production industrielle, augmentation des revenus de 13,3% - ont poussé Mikhaïl Gorbatchev, après son élection à la présidence de l'URSS (15 mars 1990), à relancer l'idée d'une réforme radicale.

Au printemps, les économistes libéraux qui l'entourent ont ouvertement étudié un ambitieux projet de dénationalisation.

Le plan de transition graduelle vers "une économie de marché contrôlée", finalement proposé par N.

Ryjkov le 24 mai, a été beaucoup plus prudent.

Il maintenait, certes, le principe d'une désétatisation, mais moins importante et plus lente, il n'envisageait plus de libérer les prix, mais décidait de les augmenter fortement.

L'annonce de hausses de prix, malgré les mesures compensatoires prévues, a provoqué dans la population une véritable panique.

Lui aussi très critiqué, ce programme a été repoussé le 13 juin par le Soviet suprême. Les hésitations du pouvoir sur ce dossier ont été manifestes.

Les grèves, qui ont été en 1989 à l'origine de la perte quotidienne de 30 000 journées de travail et qui ont été plus nombreuses au cours du premier trimestre 1990 pendant toute l'année 1989, ont témoigné d'un mécontentement grandissant. Kremlin craint qu'une "thérapie de choc", dans un pays où 40 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté (moins de 78 roubles par ne déclenche une explosion sociale.

Les très nombreux problèmes nationaux encore compliqué la situation. que Le mois), ont Exaspérations nationales Malgré les efforts de Mikhaïl Gorbatchev qui s'est personnellement rendu sur place en janvier 1990, la Lituanie a proclamé le 11 mars son indépendance.

Des manoeuvres d'intimidation, puis la mise en place, à partir du 17 avril, d'un embargo économique ont amené Vilnius à suspendre momentanément sa déclaration d'indépendance.

Sa détermination me semblait pas pour autant être entamée.

La Lettonie et l'Estonie, les deux autres républiques baltes, ont suivi en mai la même voie. Dans le Caucase, la violence s'est une fois de plus déchaînée.

A l'automne 1989, pendant deux mois, l'Azerbaïdjan a soumis l'Arménie à un blocus ferroviaire et routier.

En janvier 1990, la crise a atteint de nouveaux sommets.

Après des manifestations nationalistes à Bakou, des pogroms anti-Arméniens ont éclaté. Incapable de maîtriser la crise, probablement désireux de détourner l'attention de l'affaire lituanienne et inquiet d'une possible prise de pouvoir à Bakou par le Front populaire azéri, le Kremlin a décidé d'intervenir militairement pour rétablir l'ordre.

Les victimes ont été très nombreuses.

En mai 1990, en Arménie, la tension a de nouveau débouché sur des affrontements.

En Géorgie, où la brutale répression de Tbilissi d'avril 1989 a conforté les sentiments nationalistes, la volonté d'indépendance s'est confirmée.

Des conflits qui ont fait plusieurs morts, ont en outre opposé, en 1989, les Géorgiens aux Abkhazes et aux Ossètes. Dans les républiques d'Asie centrale, les plus pauvres d'URSS, les émeutes se sont succédé.

En mai 1989, en Turkménie ; puis en Ouzbékistan, dans la vallée de la Fergana. En juin, au Kazakhstan, à Novyi Ouzen.

En juillet à la frontière entre la Kirghizie et le Tadjikistan.

En 1990, en février, à Douchanbé, capitale du Tadjikistan.

En juin, en Kirghizie dans des villages proches de l'Ouzbékistan.

A chaque fois les conditions de vie ou de travail ont été à l'origine d'incidents qui ont dégénéré.

Pillages, incendies criminels, mais aussi dans plusieurs cas, batailles rangées et tueries ont fait officiellement, outre de très nombreux dégâts matériels, des centaines de victimes.

Les minorités étant souvent prises comme boucs émissaires, le pouvoir central a été obligé d'évacuer des milliers de personnes. A l'intérieur comme à l'extérieur de la Fédération de Russie, tous ces événements ont provoqué des réactions parmi les Russes.

L'élection, le 29 mai 1990, à la tête de cette république, d'un homme qui à plusieurs reprises avait exalté l'identité russe, a suggéré que le malaise pouvait être profond.

A peine élu, Boris Eltsine a réclamé, dans un délai de cent jours, la souveraineté pour la Russie.

Cette initiative émanant de la plus grande des républiques de l'Union présentait le risque d'aggraver encore un peu plus les crises interethniques.

Le pouvoir central sera-t-il capable de proposer une redéfinition radicale des fondements de cette Union et de ne plus se contentez de parer, de façon souvent peu habile, au plus pressé? Faire accepter des solutions, dont certaines devraient être radicales, à des problèmes économiques et nationaux d'une telle gravité suppose un consensus national.

Or celui-ci n'existe pas.

Dans un paysage politique en pleine mutation, les forces centrifuges et les dissensions se sont multipliées. Multiplication des forces politiques Pour mener à bien la perestroïka, Mikhaïl Gorbatchev a jugé nécessaire de développer un pluralisme d'opinions.

Empêcher le monopole du pouvoir du Parti d'être source de sclérose passait à son avis entre autres par un renforcement de l'appareil de l'État.

La mise en place, en 1989, des nouvelles structures issues de la réforme institutionnelle de 1988 a contribué à transformer la vie politique.

Le nouveau Soviet suprême n'est plus une simple chambre d'enregistrement.

A plusieurs reprises, il a refusé de suivre la voie qui lui était proposée par les autorités.

Il a ainsi repoussé la candidature de certains ministres en juillet 1989 et le projet de réforme économique de Nikolaï Ryjkov en juin 1990.

Il a été le théâtre de débats réels et parfois très vifs entre conservateurs et réformateurs, ces derniers s'étant regroupés au sein d'un "groupe inter-régional" coprésidé jusqu'à sa mort, en décembre 1989, par Andréi Sakharov.

Au niveau local, les élections de mai 1990 ont montré que les soviets n'étaient plus tout à fait des instruments entre les mains du pouvoir.

Malgré les faibles moyens dont elles disposaient, les formations extérieures au Parti ont réussi à faire élire, notamment à Moscou et à Leningrad,.... »

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