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V L'OFFENSIVE ALLEMANDE EN MAI-JUIN 1940 5 10 15 20 25 30 35 40 Hitler attaqua ensuite la France et...

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« V L'OFFENSIVE ALLEMANDE EN MAI-JUIN 1940 5 10 15 20 25 30 35 40 Hitler attaqua ensuite la France et /es Pays-Bas le 10 mai.

Il avait commencé de préparer cette attaque à l'automne précédent, lorsque /es Alliés avaient rejeté ses offres de paix après la défaite de la Pologne, car il avait le sentiment que la meilleure façon de convaincre la Grande-Bretagne.de faire la paix était de mettre la France hors de combat.

Mais l'opération avait été retardée à plusieurs reprises à par­ tir du mois de novembre du fait des conditions météorologiques défa­ vorables et des doutes de ses généraux.

Puis, le 10 janvier, un officier d'état-major allemand, qui se rendait en avion à Bonn avec des documents sur ce plan, se perdit dans la tempête de neige et atterrit en Belgique.

Cet incident amena le report de l'offensive au mois de mai après une refonte radicale.

Cette refonte se révéla très mal­ heureuse pour les Alliés et temporairement très heureuse pour Hitler en bouleversant toute la physionomie de la guerre. En effet, l'ancien plan prévoyait de faire passer l'avance principale allemande par la zone bordée de canaux de la Belgique centrale et elle aurait probablement entraîné une collision de plein front avec le gros des forces franco-britanniques, ce qui aurait vraisemblablement abouti à un échec très préjudiciable au prestige de Hitler.

Mais ie nouveau plan, suggéré par Manstein, prit les Alliés complètement par surprise et les déséquilibra avec les effets désastreux que l'on connaît.

En effet, pendant qu'ils avançaient en Belgique pour faire face au premier assaut allemand dans ce pays et en Hollande, la masse des chars allemands - 7 divisions de Panzer - traversait /es collines boisées des Ardennes que le haut commandement allié considérait comme infranchissable pour des chars.

Après avoir traversé la Meuse sans rencontrer beaucoup d'opposition, les chars allemands firent irruption à la faible charnière du front allié puis fon­ cèrent à l'ouest, vers la côte de la Manche, dans le dos des armées alliées de Belgique, coupant ainsi leurs communications.

Cette avance fut décisive, avant même que la masse de l'infanterie allemande fût entrée en action.

L'armée britannique parvint de justesse à se rem­ barquer à Dunkerque.

Les Belges et une grande partie des Français furent contraints de se rendre.

Les conséquences furent irréparables... Cependant, jamais une catastrophe ne tut aussi facile à éviter. L'avance des Panzer aurait pu être arrêtée bien avant qu'elle n'at­ telgnè la Manche, par une contre-attaque lancée avec des forces du même type.

Mais les Français, qui avaient des chars plus nombreux et supérieurs à ceux de l'ennemi, /es avaient éparpillés en petits groupes, comme en 1918.

L'avance aurait pu être arrêtée plus tôt, sur la Meuse, si les Français ne s'étaient pas précipités en Belgique en laissant une charnière aussi faible, ou bien s'ils y avaient envoyé des réserves plus rapidement. Sir Basil LIDDELL HART, Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, Paris, 1974 (Fayard) p.

711 Commentaire Ce texte évoque les débuts de la Deuxième Guerre Mondiale et le succès foudroyant de l'offensive lancée au printemps 1940 par l'armée allemande contre la France et ses alliés.

L'importance historique de l'événement tient au caractère de surprise qu'il revêtait pour tous les observateurs et les belligérants, y compris les Allemands; on s'atten­ dait à la défaite de la Pologne, mais l'armée française, encore auréo­ lée de sa victoire de 1918, ne semblait guère exposée à un tel effon­ dremer,it.

D'autre part, l'occupation par les soldats de Hitler de la majeure partie du territoire français engendra des conséquences incalculables pour la suite de la guerre. L'auteur du texte est un des meilleurs connaisseurs des problèmes militaires de la période contemporaine.

Sir Basil Liddell Hart (18951970) a combattu sur le sol français; avec l'armée britannique, au cours de la Grande Guerre, et il a retiré de cette expérience bon nombre d'idées nouvelles sur la stratégie et la tactique de l'avenir. L'exposé de ces idées fut très mal accueilli des grands chefs mili­ taires anglais, mais il devint en 1937 le conseiller personnel de Hore­ Belisha, Ministre de la Guerre de Chamberlain, et put, grâce à lui, se faire écouter de quelques généraux et industriel�.

Cela ne suffit pas à empêcher la défaite de 1940, mais cela facilita la revanche ultérieure des Britanniques.

Disons pour simplifier que, comme Guderian et comme de Gaulle, Liddell Hart a reconnu la nouvelle utilisation des blindés dans des attaques rapides et profondes.

Notons aussi qu'il a gardé un mauvais souvenir des tiraillements entre Anglais et Français pendant la guerre de 1914, et qu'il est totalement dépourvu de bienveillance pour les chefs de l'armée française et, de façon plus générale, .pour la manière française de combattre dans les deux Guerres mondiales, à tel point que, dans l'édition française de son Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, il a fallu ajouter un épilogue du général Beaufre pour remettre les choses au point aux yeux du public français.

C'est donc un témoin compétent, bien informé, mais non exempt de préjugé que nous allons consulter. Le premier alinéa (lignes 1 à 14) évoque ce que l'on a pris l'habitude d'appeler "la drôle de guerre", c'est-à-dire cette période qui s'étend de l'effondrement de la Pologne au 10 mai 1940, et qui fut marquée par une inactivité presque totale du front franco-allemand.

Une légende tenace veut que cette longue pause ait été préméditée par l'esprit machiavélique du Führer pour démoraliser les soldats fran­ çais par l'oisiveté.

Liddell Hart nous montre qu'il n'en est rien.

Dans un premier temps, Hitler attendit le résultat des offres de paix qu'il avait faites le 6 octobre 1939, et dont au demeurant, il n'espérait pas grand effet, Churchill étant depuis un moii, entré dans le gouverne­ ment Chamberlain et lui infusant une résolution accrue. Ensuite l'offensive projetée à l'ouest fut remise à cause du mauvais temps, et surtout d'un incident peU connu : le plan allemand tomba aux mains.

des autorités belges (ligne 10) et Hitler, pour plus de sûreté, ordonna de le refondre complètement.

Qu'était l'aocien plan élaboré par les généraux allemands? Une simple réédition du plan Schlieffen mis en œuvre en 1914, c'est-à-dire une attaque par la Bel­ gique sur la frontière du nord-ouest de la France, puis, si tout allait bien, une manœuvre en direction du centre du Bassin parisien.

Pro­ jet sans surprise, celui précisément qu'attendait l'état-major français. Soulignons à ce propos que la grande majorité des généraux alle­ mands pensent, comme leurs adversaires français, recommencer la Guerre de 1914.

Liddell Hart estime que cette stratégie aurait abouti à un échec : l'historien ne peut nàturellement prendre parti sur une donnée hypothétique. Plus intéressante est l'analyse du nouveau plan (lignes 19 sq.), qui marque un bouleversement complet de la stratégie allemande.

Son auteur est un.

esprit profondément original et, comme tel-, assez mal vu des chefs de la Wehrmacht.

Il se nomme Erich von Manstein, il a 52 ans, et ses supérieurs, informés de ses projets, l'ont éloigné de l'état-major en le mutant à un commandement d'infanterie.

Mais Hitler, qui a entendu parler de lui, demande à le voir après l'abandon du premier plan d'attaque; il se.... »

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