Devoir de Philosophie

Vénézuela (1985-1986) Au Vénézuela, le souci majeur du gouvernement, et tout particulièrement du ministre des Finances, M. Manuel Azpurúa, a...

Extrait du document

« Vénézuela (1985-1986) Au Vénézuela, le souci majeur du gouvernement, et tout particulièrement du ministre des Finances, M.

Manuel Azpurúa, a été de mener à bien les difficiles négociations sur le rééchelonnement de la dette extérieure (30 milliards de dollars), dont le service a absorbé, en 1985, 3,6 milliards de dollars.

En mai 1985, un accord fut souscrit avec le comité assesseur des quatre cent cinquante banques créancières (coiffées par la Chase Manhattan Bank) en vue de refinancer 21,2 milliards de dollars de dettes publiques, sur un total de 27 milliards.

Il établissait un délai de paiement de douze ans et demi, avec un intérêt supérieur de 1,1/8% au taux du Libor (établi par la Bourse de Londres) ; le pays aurait à débourser environ 5 milliards de dollars par an - soit plus de 30% du budget de l'État -, les sommes allant ensuite diminuant entre 1992 et 1997. La satisfaction alors affichée par les autorités, qui se disaient prêtes à signer ce contrat, ne se trouva partagée ni par les dirigeants du principal parti d'opposition, le COPEI (démocratie chrétienne), ni par ceux de l'influence Confédération des travailleurs du Vénézuela (CTV) étroitement liée au parti au pouvoir, l'Action démocratique (AD, social-démocrate).

Le secrétaire général de la CTV, M.

Juan José Delpino, que les 1 500 délégués au IXe congrès de cette organisation, réunis à la fin du mois de mai 1985, avaient confirmé dans son poste, critiqua vivement les termes de cette renégociation, rendue selon lui "inacceptable" du fait d'une réalité économique marquée par six années de récession et, surtout, par une baisse sensible des rentrées pétrolières. Le président Jaime Lusinchi (1984-1989) parut tenir compte de ces remarques, puisqu'il suggéra, dans un discours devant l'ONU, fin septembre 1985, d'inclure dans le protocole d'accord une "clause de contingence" ayant trait à la capacité de remboursement du pays, en cas de catastrophe naturelle ou de chute grave des recettes d'exportation.

Bien qu'elle ait soulevé d'énormes résistances, cette disposition figure dans l'accord signé en février 1986 à New York avec les banques créancières.

Elle laisse la porte ouverte à des aménagements financiers d'autant plus précieux que le Vénézuela, comme le Mexique avec lequel il fait cause commune, a dû baisser brutalement le prix moyen du baril (tombé en février 1986 au-dessous de vingt dollars), en même temps qu'il réduisait en 1985 ses exportations dans le cadre du quota que lui avait fixé l'OPEP. Défenseur des thèses en faveur d'une plus grande cohésion entre États membres, c'est le ministre vénézuélien de l'Énergie et des Mines, M.

Arturo Hernández Grisanti, qui a été élu président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, au cours d'une conférence (décembre 1985) à l'issue de laquelle les "treize" ont résolu de changer radicalement de stratégie, en s'attachant désormais à "défendre leur juste part du marché".

Ce dernier est âprement disputé et, selon M.

Brígido Natera, président de la compagnie d'État Petróleos de Vénézuela (PETROVEN), 1986 devait être une année très dure, après que les exportations pétrolières eurent déjà baissé en 1985 (moyenne de 1,36 million de barils par jour), le revenu tombant à 10,4 milliards de dollars (contre 12,3 milliards en 1984). L'équipe en place s'est donc attachée à mettre en valeur l'économie non pétrolière.

L'agriculture a connu une expansion de 7% en 1985, le secteur minier de 15% et d'autres industries (textile, pétrochimie, chaussures, papier, pneu, matières plastiques, etc.) ont enregistré des indices de croissance.

Mais la conjoncture pétrolière menace ces acquis.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓